Citation de Kant sur l’autonomie

Kant, philosophe allemand, reprend ainsi la devise des Lumières. Dans son texte, il remarque que bien qu’ayant atteint l’âge adulte beaucoup d’hommes restent fixés dans l’enfance c’est-à-dire qu’ils ne se servent pas de leur raison et continuent à écouter et suivre ce que d’autres leur disent de faire. Ils restent alors des mineurs et Kant explique cela par la paresse des hommes car réfléchir et acquérir les connaissances pour pouvoir prendre ses propres décisions demande beaucoup plus d’efforts que de se contenter de faire ce que le religieux ou l’homme politique conseille de faire.

L’esprit des Lumières est expliqué à partir de la distinction entre la minorité et la majorité : c’est « la sortie de l’homme de sa minorité dont il est lui-même responsable ». La minorité et la majorité sont empruntées au vocabulaire juridique mais Kant opère un déplacement de sens pour qualifier une attitude par rapport à la pensée. La minorité c’est « l’incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d’autrui » qui doit être distinguée de la bêtise (privation de faculté). La devise de la lumière est empruntée au poète Horace : « Sapere aude » : « ose savoir », ou « ose te servir de ton propre entendement ». Etre majeur intellectuellement, c’est donc faire usage des facultés intellectuelles qui sont à notre disposition sans être dépendantes d’une personne extérieure (hétéronomie) qui les dirige à notre place.

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Le courage est nécessaire pour passer de l’hétéronomie à l’autonomie de la pensée car les deux principales causes de la minorité sont des conditions éthiques, « la paresse et la lâcheté ». La paresse refuse de faire des efforts et on préfère se laisser guider par facilité. Le mineur est donc celui qui se met sous tutelle par facilité. La minorité implique la mise sous tutelle (par exemple la compétence des prétendus « experts » nous sert de refuge pour ne pas penser par nous-mêmes). Cette prolongation de la minorité semble contre-nature et la majorité intellectuelle au sens kantien rentre alors en conflit avec la majorité naturelle : on a atteint l’âge adulte où l’on n’est plus soumis à une autorité étrangère car on dispose de toutes nos capacités et pourtant on reste mineur car on ne pense pas par soi-même. Si ces efforts ne sont pas faits, n’est-ce pas par lâcheté ? En effet, il faut du courage et vaincre la peur de la liberté qui nous fait souvent préférer la sécurité pour penser par soi-même. La comparaison entre l’apprentissage de la marche et celui de la pensée montre que l’autonomie est une affaire de volonté et de persévérance : puisque tous les hommes ont appris à marcher après plusieurs tentatives, ils peuvent aussi apprendre à penser.

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