développement dissertation philosophie

Comment réussir le développement de la dissertation de philosophie

Aujourd’hui, je vous explique comment réussir le développement de la dissertation de philosophie.

Admettons que vous ayez à traiter le sujet : Sommes-nous réellement libres ?

Vous avez fait un plan en trois parties et vous commencez votre deuxième partie où vous voulez défendre que nous ne sommes pas réellement libres. Vous devez donc développer votre 1er sous-partie. (Sachant qu’il doit y en avoir au moins 2 par grande partie).

Bien comment le développement de la dissertation de philosophie.

Vous devez commencer par énoncer l’idée que vous allez défendre suivie d’un argument pour justifier votre idée.

Cela peut donner :

« Nous allons voir à présent que nous ne sommes pas réellement libres car nos choix sont en fait déterminés par le milieu social dans lequel nous évoluons. »

Evidemment, ça n’est pas suffisant, à présent il faut expliquer votre argument car même si ce que vous dites vous paraît évident, ça ne l’est pas pour les autres. Il faut donc maintenant expliquer votre argument. C’est à ce stade que beaucoup d’élèves sèchent un peu. Que faire concrètement ?

Expliquer dans une dissertation c’est faire deux choses : clarifier et justifier

Pour clarifier, il faut essentiellement définir ce dont vous parlez. Ici, il faudra définir « déterminés », « milieu social » et préciser en quel sens vous avez pris « liberté ». Sur les différents sens possibles de la notion de liberté, je vous renvoie à cette vidéo.

Donc je reprends le développement et je précise en gras ce que je fais :

(« Nous allons voir, à présent, que nous ne sommes pas réellement libres car nos choix sont en fait déterminés par le milieu social dans lequel nous évoluons. »)

« En effet, nous pouvons nous croire libres, car notre capacité de faire des choix, c’est-à-dire notre libre arbitre, nous donne le sentiment que nous sommes à l’origine de nos décisions. (définition du sens de liberté dont je parle ici : le libre arbitre). Mais, en réalité, cette liberté n’est qu’une illusion car nos choix sont déterminés c’est-à-dire ici influencés ou causés par notre milieu social. (Définition de « déterminés »). Cela signifie que nous seul et notre raison ne sommes pas à l’origine de nos choix. (reformulation de l’argument d’une autre manière toujours pour clarifier) Ce qui cause nos choix, c’est aussi la pression souvent inconsciente de notre milieu social c’est-à-dire de notre famille, nos amis, notre entourage d’une manière générale. » (définition de milieu social).

Donc vous l’avez compris clarifier c’est beaucoup définir et parfois reformuler ce que vous dites d’une autre manière.

Prendre un exemple :

Pour clarifier encore un peu plus vous pouvez prendre un exemple, c’est à dire un cas particulier qui illustre la pertinence de votre argument

Ici cela peut donner :

Par exemple, nous pouvons penser qu’un élève de terminale qui doit choisir les études dans lesquelles il veut s’engager peut être influencés par sa famille. Sans doute que la profession de ses parents et les idées qu’ils ont sur ce qu’est un « bon métier » vont peser dans sa décision consciemment ou inconsciemment.

Bien donc pour le moment vous avez clarifié votre argument en définissant – reformulant et en prenant un exemple.

Justifier votre argument

A présent vous pouvez et devez aller encore plus loin en justifiant votre argument. Cela signifie que vous devez dire pourquoi votre argument est pertinent et énoncer des preuves.

Quel type de preuves utiliser en philosophie ? le plus souvent vous pouvez justifier votre argument en faisant référence au raisonnement d’un auteur vu dans votre cours, mais vous pouvez aussi faire références à des études scientifiques par exemple.

Cela va donc donner :

« Le sociologue français, Pierre Bourdieu, a ainsi montré que chaque famille possède un capital culturel, un capital social et un capital financier. Le capital culturel c’est les connaissances et l’intérêt pour la culture de la famille. Le capital social correspond au réseau de relation auquel la famille peut faire appel et le capital financier c’est l’ensemble des biens qu’elle possède. (définition des concepts de l’auteur ). Or, selon Bourdieu, ces différents capitaux de la famille et la richesse de ces capitaux vont avoir une grande influence sur les membres de la famille. Par exemple, il sera plus facile pour un adolescent d’obtenir un stage dans le secteur de la mode si sa famille connait des personnes dans ce secteur. Ainsi, le réseau de sa famille va lui offrir des possibilités de choix que tout le monde n’a pas. C’est ce qui explique, pour Bourdieu, que statistiquement beaucoup d’enfants choisissent des professions similaires ou proches des professions de leurs parents. »  (développement de la référence)

J’attire votre attention sur le fait qu’ il n’est pas suffisant de dire « l’auteur dit ça », il faut que vous expliquer pourquoi il le dit c’est-à-dire comment il justifie son idée. C’est ce que je viens de faire ici rapidement, mais il serait possible de développer davantage.

Une fois que vous avez justifié votre argument, il ne vous reste plus qu’à conclure votre sous-partie en rappelant rapidement en quoi ce que vous venez de dire répond bien au sujet.

Cela donne :

« Ainsi, les moyens financiers, la culture et le réseau de la famille influencent grandement les choix que font ou peuvent faire les membres de cette famille. C’est pourquoi, on peut considérer que nous ne sommes pas réellement libres car notre milieu social influence nos choix. » (rappel du sujet et de la réponse que vous apportez)

Structure finale de la sous-partie :

  • Enoncer la thèse et son argument
  • Expliquer l’argument en définissant les termes employés et en reformulant si besoin
  • Prendre un exemple
  • Justifier votre argument en apportant une preuve (raisonnement d’un auteur, études scientifiques, sociologiques, psychologiques etc)
  • Rappeler en quoi ce que vous venez de dire répond au sujet

Voilà pour cet article sur le développement de la dissertation de philosophie. J’espère qu’il vous aidera à bien développer vos sous-parties. Pour davantage de conseils de méthode sur la dissertation, vous pouvez consulter cette page.

Exemple introduction d'explication de texte

Un exemple d’introduction d’explication de texte philosophique

Dans cet article, je vais vous montrer un exemple d’introduction d’explication de texte. Nous allons prendre un texte bien connu de Rousseau extrait de La Nouvelle Héloïse :

« Tant qu’on désire on peut se passer d’être heureux ; on s’attend à le devenir : si le bonheur ne vient point, l’espoir se prolonge, et le charme de l’illusion dure autant que la passion qui le cause. Ainsi cet état se suffit à lui-même, et l’inquiétude qu’il donne est une espèce de jouissance qui supplée à la réalité, qui vaut mieux peut-être. Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on est heureux qu’avant d’être heureux. En effet, l’homme avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu’il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion. Mais tout ce prestige disparaît devant l’objet même ; rien n’embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point ce qu’on voit ; l’imagination ne pare plus rien de ce qu’on possède, l’illusion cesse où commence la jouissance. Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité et tel est le néant des choses humaines, qu’hors l’Être existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas. » Jean-Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloïse (1761).

Travail pour commencer l’explication de texte :

Dans un premier temps, n’hésitez pas à le lire plusieurs fois, les textes de philosophies ne sont pas des textes que l’on lit une seule fois. Il faut le lire plusieurs fois pour bien comprendre.

D’abord vous pouvez chercher le thème du texte, c’est-à-dire ce dont parle le texte en général. Je vais reprendre ici en allant certains points de méthodologie de l’explication de texte.

Le thème dans ce texte est assez rapidement identifiable. Vous voyez qu’il y a toute une série de termes qui renvoient à la notion de bonheur et à la notion de désir. Il est donc vraisemblable que le texte parle du bonheur et du désir. Pour préciser un peu plus, il va falloir lire plus longuement le texte pour trouver la thèse du texte. Petit rappel la thèse du texte c’est ce que défend l’auteur à propos du thème, donc ici ce que défend l’auteur à propos du bonheur et du désir.

Vous pouvez commencer à comprendre la thèse avec le tout début de la première phrase :  » Tant qu’on désire on peut se passer d’être heureux ; on s’attend à le devenir » : on peut comprendre ici que comme le désir est la représentation d’une chose que l’on a pas, on n’est pas satisfait ou heureux, néanmoins dit Rousseau on s’attend à le devenir.

A ce stade, vous commencez peut-être à comprendre que s’attendre à être heureux peut-être déjà une satisfaction. Mais ça n’est pas forcément évident. C’est pourquoi, je vous conseille de lire bien tout le texte et de vous accrocher aux phrases que vous comprenez pour essayer ensuite de comprendre le reste.

Ici normalement, vous comprenez la thèse en arrivant à la ligne 5 où elle est formulée très clairement :  » On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on est heureux qu’avant d’être heureux. »

Rousseau dit bien que l’on jouit davantage de ce que l’on espèce, donc de ce que l’on désire et que, en revanche, on jouit moins de ce que l’on obtient. Vous comprenez alors que, selon lui, ce qui rend réellement heureux ça n’est pas la satisfaction du désir mais le fait de désirer lui-même.

Voilà donc là vous avez identifié la thèse de Rousseau : Ce qui rend réellement heureux c’est le désir lui-même, et pas la satisfaction du désir. Vous pouvez préciser le thème : on avait vu que c’était le bonheur et le désir donc plus précisément il s’agit du rapport entre le bonheur et le désir.

Il faut ensuite énoncer le problème.

Le problème auquel le texte répond n’est pas ou très rarement énoncé dans le texte. Il faut néanmoins qu’il soit présent dans l’introduction de votre explication de texte. Pour le trouver je vous conseille de prendre la thèse et de chercher l’antithèse.

Ici  cela donne donc :

  • Thèse : Ce qui rend heureux c’est le désir lui-même
  • Antithèse : ce qui rend heureux c’est plutôt la satisfaction du désir, le désir étant lui plutôt un manque, une douleur puisque l’on a pas ce que l’on désire.

Maintenant que vous avez la thèse et l’antithèse vous pouvez formuler le problème sous forme d’alternative. Par exemple ainsi : l’auteur s’est demandé si le bonheur venait de la satisfaction du désir ou bien du désir lui-même. C’est le problème auquel répond l’auteur dans le texte.

Une fois que c’est fait vous devez identifier les différentes étapes du texte ou sa structure argumentative. Cela signifie que vous cherchez des choses comme évidemment la thèse, mais aussi un ou des arguments, parfois vous pouvez trouver un exemple, ou une objection à laquelle l’auteur répond ou encore une conclusion.

Ici, je vais découper le texte en trois parties, d’abord l’auteur énonce sa thèse dans la première partie, puis il va donner un argument dans la seconde partie et enfin un 2e argument et une conclusion dans la troisième partie.

Pour bien identifier la structure, n’hésitez pas à faire un brouillon détaillé où vous essayez de reformuler chaque phrase et notez déjà les termes importants qu’il va falloir définir ainsi que les idées qui vous viennent pour justifier ce que dit l’auteur.

A présent donc vous pouvez passer à la rédaction de l’introduction de l’explication de texte.

Dans l’ordre vous devez :

-présenter le texte et énoncer le thème

-formuler le problème auquel l’auteur répond

– énoncer la thèse défendue dans le texte

– puis énoncer le plan du texte

Une fois rédigé, cela va donner :

Dans ce texte de Rousseau extrait de La Nouvelle Héloïse, il est question des rapports qu’entretiennent désir et bonheur. Le problème auquel l’auteur entend répondre est le suivant : ce qui rend heureux est-ce la satisfaction du désir ou bien le désir lui-même ? Dans ce texte, Rousseau cherche à démontrer que ce qui rend réellement heureux ça n’est pas la satisfaction du désir mais le fait de désirer lui-même car l’imagination de l’objet désiré nous rend en réalité plus heureux que sa possession. Ainsi, du début à la ligne 7, l’auteur énonce sa thèse selon laquelle le fait de désirer nous rend heureux. Puis des lignes 7 à 11, il développe un premier argument. Enfin de la ligne 11 à la fin, il développe un second argument et formule une conclusion.

Voilà j’espère que cet article vous aidera à comprendre comment réussir votre explication de texte. Pour davantage de conseils de méthode rendez-vous sur la page méthode ou sur ma chaîne Youtube Apprendrelaphilosophie.

Réussir son accroche de dissertation de philosophie

Episode 5 : Comment faire une bonne accroche de dissertation de philosophie

Cliquez ici pour l’écouter sur Spotify et sur Itunes.

Une mauvaise façon de commencer une introduction est sans doute de commencer par une liste de définitions des termes du sujet. Commencer à définir les termes du sujet est évidemment nécessaire dans l’introduction. Néanmoins il est beaucoup habile et intéressant d’utiliser ces définitions pour justifier des réponses possibles au sujet. Je vous renvoie sur cette question au troisième épisode de ce podcast où j’ai expliqué comment analyser le sujet et formuler la problématique dans l’introduction de votre dissertation.

Une autre erreur courante consiste à faire une accroche qui introduit la notion générale du sujet mais pas ce sujet en particulier. Par exemple, si vous avez un sujet tel que « Le bonheur dépend-il de nous ? », si vous faites une accroche qui parle simplement du bonheur ou qui définit le bonheur sans répondre au sujet précisément alors vous n’introduisez pas vraiment ce sujet mais la notion de bonheur en général.

Pour que votre accroche introduise vraiment le sujet qui vous est donné, il faut qu’elle permette d’entrevoir une première réponse au sujet. Si on prend le sujet « le bonheur dépend il de nous ? »,  votre accroche peut consister en un exemple qui vous permet de faire une première hypothèse. Par exemple que le bonheur dépend de nous.

C’est encore mieux si après cette première réponse rapide vous pouvez commencer à montrer le problème et en émettant un doute sur cette première réponse. Par exemple en posant une question qui suggère que la thèse adverse pourrait également être défendue.

Deux manières différentes de faire une bonne accroche pour votre introduction de philosophie.

– Une 1er façon consiste à utiliser une citation. Il est déconseillé d’utiliser des auteurs dans l’introduction car l’introduction est plutôt le moment où vous devez définir les termes et montrer le problème du sujet de manière générale. Néanmoins, il y a une exception à cette règle, vous pouvez utiliser un auteur en accroche en le citant puis en expliquant la citation afin de montrer comment elle pourrait répondre au sujet.

Cette façon de faire est la plus difficile car il est assez rare surtout quand le programme est très varié d’avoir exactement la citation qui va coller au sujet. Cela implique d’avoir appris des citations par coeur et le risque va être de vouloir absolument utiliser une des citations connues même si elle ne correspond pas exactement au sujet. Il est donc préférable de vraiment s’assurer que votre citation peut être une réponse au sujet et si tel n’est pas le cas, envisagez plutôt d’utiliser un exemple. Commencer son devoir par une citation hors sujet est plutôt contreproductif.

Pour que cela soit bien clair, je vais vous donner un exemple d’accroche avec une citation sur le sujet « Le bonheur dépend-il de nous ? » : « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses ». Epictète,stoïcien né en 50 après J-C, défend ici que ce qui affecte les hommes et peut les rendre malheureux, ce ne sont finalement pas les événements eux-mêmes, mais la manière dont ils jugent ces événements. Ce faisant, il semble défendre que le bonheur est bien quelque chose qui dépend de nous, puisqu’il dépend de nos jugements. Mais peut-on réellement défendre que notre bonheur dépend seulement de nos jugement sur les événements et sur notre vie ?

L’accroche permet ici de donner une première réponse au sujet et elle introduit le problème en esquissant une objection dans un deuxième temps. A la suite de cela, vous pouvez rappeler le sujet et formuler la problématique puis énoncer votre plan.

– La 2e façon de faire une accroche consiste à utiliser un exemple et à montrer en quoi il permet de donner une première réponse au sujet. Cet exemple peut être un exemple de la vie quotidienne mais évidement des exemples plus recherchés seront valorisés. Vous pouvez par exemple prendre des exemples littéraires si le sujet porte sur la liberté, la morale, le bonheur… ou des exemples plus politiques sur les sujets portant sur l’Etat ou la justice et le droit. Des exemples plus scientifiques seront valorisés si le sujet porte sur la Vérité ou sur les sciences.

Si on compare l’accroche citation et l’accroche exemple, l’accroche exemple est sans doute une manière plus simple de procéder, car si vous n’avez pas d’exemple il est toujours possible d’en inventer un. L’essentiel est de prendre un exemple qui vous permet de donner une première réponse au sujet puis d’envisager une objection afin de montrer que le sujet va faire débat. En d’autres termes qu’il pose un problème qu’il vous faudra discuter pendant tout votre devoir.

Pour finir je vais vous donner un exemple d’accroche utilisant un exemple avec le sujet « La recherche du bonheur peut-elle être un devoir ? » :

Dans la tragédie Le Cid de Corneille, le personnage principal Don Rodrigue est face à un dilemme : choisir entre son devoir de sauvegarder l’honneur de sa famille et le fait de poursuivre son bonheur. Il choisit finalement de faire son devoir en tuant le père de Chimène mais renonce alors à son bonheur. Nous pouvons remarquer que dans Cette histoire, rechercher le bonheur n’est pas un devoir et même qu’au contraire faire son devoir va être plutôt un obstacle à la recherche du bonheur. Pourtant, faut-il toujours opposer la recherche du bonheur et le devoir ?

Voilà pour cet épisode sur l’accroche de dissertation de philosophie, j’espère qu’il vous aidera à bien commencer votre dissertation, si vous voulez davantage de précisions ou d’exemples, je vous invite à aller lire mon article sur l’accroche sur mon blog apprendre la philosophie.

Très bonne journée à vous

Comment bien commencer son explication de texte en philosophie

Il y a deux types d’exercices qui vous sont proposés au bac : la dissertation et l’explication de texte en philosophie. Le jour du bac cela prend cette forme là, vous avez le choix entre deux sujets de dissertation et un texte à expliquer.

Que faire pour bien expliquer un texte de philosophie ? Il est d’abord nécessaire de le lire plusieurs fois  en essayant de repérer des éléments important  – c’est normal si vous ne comprenez pas tout au début, cela va s’éclairer en allant. Lors vos premières lectures vous devez chercher le thème du texte, c’est-à-dire que vous devez chercher de quoi parle ce texte en général.

Très souvent le thème du texte correspond à une des 17 notions du programme de philosophie. Vous pouvez ainsi avoir un texte dont le thème est « la liberté ». Il peut arriver néanmoins que cela ne corresponde pas exactement à une grande notion du programme, mais plutôt à un sous-thème, par exemple, « la différence entre l’homme et l’animal » dont il peut être question dans le cours sur la nature.

Si l’on prend le début de ce texte de Schopenhauer,  » Que notre vie était heureuse, c’est ce dont nous ne nous apercevons qu’au moment où ces jours heureux ont fait place à des jours malheureux. ». Il semble très vite qu’il va être question du bonheur, en effet la notion de bonheur apparaît plusieurs fois, dans le début du texte ici ici et ici. Il est néanmoins toujours important de bien lire tous le texte pour déterminer le thème, car parfois les premières lignes ne permettent pas d’identifier le thème avec certitude.

Une fois que vous avez trouvé ce dont par le texte en générale donc le thème. Il faut  chercher la thèse du texte c’est-à-dire ce que défend l’auteur dans le texte à propos du thème que vous avez identifié. Par exemple, si le thème est « la différence entre l’homme et l’animal », la thèse du texte pourrait être « l’homme est un être doué de raison et de langage contrairement à l’animal ».

Attention, Il est absolument essentiel de trouver la thèse du texte et je vous déconseille de prendre l’explication de texte au bac si au bout de quelques lectures vous n’avez pas trouvé la thèse du texte car vous risquez alors de faire de nombreux contresens.

Un autre problème que rencontrent souvent les étudiants pour trouver la thèse vient du fait que souvent l’auteur affirme plusieurs choses dans un même texte. Il y a plusieurs idées. alors comment savoir laquelle de ces idées est la thèse ? En effet très souvent, il y a dans le texte, la thèse centrale que défend l’auteur et des arguments qui viennent justifier et soutenir cette thèse. Une erreur peut alors consister à prendre un argument ou une idée secondaire pour la thèse du texte, ce qui va vous faire manquer une partie du texte et sa cohérence globale.

Je m’explique, par exemple on peut imaginer un texte où la thèse de l’auteur est qu’il est moralement mal de faire souffrir les animaux. Dans ce texte l’auteur pourrait également défendre que les animaux sont des êtres sensibles, qui peuvent souffrir. Mais là il faut voir que l’idée que les animaux sont sensibles est un argument pour justifier qu’il est mal de les faire souffrir. C’est un argument qui justifie la thèse.

Comment peut on le savoir ? et bien il est impossible de faire l’inverse. L’idée qu’il est mal de faire souffrir les animaux n’est pas une idée qui justifie qu’ils sont des êtres sensibles. Cela n’a pas de sens. ça n’est pas parce qu’il est mal de les faire souffrir qu’ils sont sensibles, mais plutôt l’inverse c’est parce qu’ils sont sensibles que l’on peut défendre qu’il est mal de les faire souffrir.

L’explication de texte en philosophie c’est du gâteau !

Il faut donc avoir en tête qu’il y a une hiérarchie à trouver dans un texte de philosophie. J’aime bien dire que l’on peut voir un texte de philosophie comme une pyramide ou encore si la métaphore pâtissière vous plaît davantage comme un gros gâteau à étages.

La thèse c’est à dire l’idée principale qui est défendue est au sommet de la pyramide car c’est cette idée que l’auteur va chercher à justifier. Pour cela il va devoir donner des arguments et des exemples pour soutenir son idée. Ainsi dans un texte de philosophie vous allez trouver en premier lieu une thèse, soutenue par un ou des arguments, parfois des exemples et également des concepts ou notions qu’il faudra expliciter.

Néanmoins pour le moment nous en sommes au début du travail au brouillon. Vous avez donc trouvé le thème et la thèse du texte. Il faut à présent trouver le problème auquel l’auteur répond dans ce texte ou si vous voulez la question qu’il s’est posé avant d’écrire son texte et à laquelle il répond avec le texte. Donc le plus souvent le problème n’est pas formulé dans le texte et il va falloir le trouver. Comment faire ?

Une bonne manière de trouver le problème du texte peut consister à prendre la thèse du texte et à chercher la thèse adverse. Par exemple, si la thèse du texte est : « l’homme est un être à part dans la nature » la thèse adverse peut être : « l’homme n’est pas à part dans la nature, c’est un animal comme un autre». Une fois que vous avez identifié thèse et antithèse vous pouvez formuler le problème sous forme d’alternative. Par exemple : « l’auteur s’est demandé si les hommes étaient à part dans la nature ou bien si l’humain n’était pas plutôt un animal comme un autre ? ».

Enfin, pour finir le travail au brouillon, il faut trouver ce qu’on appelle le plan du texte. Vous devez faire une explication linéaire c’est-à-dire expliquer le texte dans l’ordre un phrase après l’autre. Il faut découper le texte en 2 à 4 parties pas plus.

Comment bien découper le texte ?

Votre découpage doit être logique et correspondre à des étapes de l’argumentation de l’auteur. Vous devez pouvoir dire dans cette première partie des lignes tant à tant l’auteur énonce sa thèse ou bien développe un argument ou bien propose un exemple, ou bien formule une objection et y répond etc. Dans un texte vous allez toujours trouver une thèse et au moins un argument, parfois il y aura plutôt deux ou trois arguments, parfois un exemple ou deux. Parfois l’auteur formulera une objection, parfois il fera une conclusion Il faut ensuite vous adapter à ce que vous trouvez dans le texte.

Une fois que vous avez trouvé le thème, la thèse, les différentes parties du texte et formulé le problème auquel répond le texte, il ne vous reste plus qu’à rédiger votre introduction.

Vous pouvez regarder cette article, pour voir un exemple d’explication de texte en philosophie.

Voilà pour cette première vidéo sur la méthode de l’explication de texte en philosophie, j’espère qu’elle vous aidera à bien commencer votre explication.

Comment bien commencer son explication de texte philosophique

Podcast 1 : Comment bien commencer son explication de texte philosophique

Le texte dont je parle à la fin et l’introduction de cette explication de texte philosophique.

« Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient : et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent, d’ordinaire, nous, blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu’il nous afflige et s’il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver. Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. » Pascal, Pensées, Brunschvicg 172 / Lafuma 47.

Exemple d’introduction d’explication de texte philosophique, pour plus de clarté je précise les différents éléments de l’introduction entre parenthèses avant :

(Présentation du texte) Dans ce texte de Pascal, extrait des Pensées, il est question de (thème du texte, ici deux notions) notre rapport au temps et des effets de ce rapport au temps sur notre bonheur. (Formulation du problème auquel le texte répond sous forme d’alternative) Pascal s’est demandé si la tendance des hommes à se focaliser le plus souvent sur le passé et sur le futur les rend plutôt heureux ou plutôt malheureux. (Formulation de la thèse c’est-à-dire de la réponse que fait l’auteur au problème dans ce texte) Dans ce texte, Pascal défend l’idée selon laquelle nous avons tendance à toujours nous tourner vers le futur (pour espérer) et vers le passé (pour regretter ce que nous avons fait ou ce que nous avons perdu) et ainsi à ne jamais vivre pleinement au présent ce qui nous rend finalement malheureux. (Formulation du plan du texte en insistant sur ce que fait l’auteur dans ce passage d’un point de vue argumentatif) Dans la première partie du texte des lignes 1 à 6, l’auteur énonce sa thèse selon laquelle les hommes ont tendance à ne pas s’intéresser au présent mais uniquement au futur et au passé. Puis dans une deuxième partie des lignes 6 à 10, il donne de raisons qui selon lui justifient que les hommes se détournent du présent. Enfin des lignes 10 à la fin, il donne d’abord un argument de fait pour justifier sa thèse puis il énonce la deuxième partie de sa thèse selon laquelle cette tendance que nous avons à nous détourner du présent nous rend malheureux.

Pour plus d’informations sur l’explication de texte, je vous invite à regarder les articles sur l’explication de texte ici.

Pour réussir son accroche en philosophie, il faut introduire le problème du sujet

Comment réussir son accroche en philosophie ?

L’objectif de l’accroche en philosophie est d’introduire non seulement le sujet, mais également le problème que pose le sujet. Une mauvaise façon de commencer une introduction est sans doute de commencer par une liste de définitions des termes du sujet. Pour voir comment faire une accroche en Vidéo c’est Ici.

Une autre erreur courante consiste à faire une accroche qui introduit la notion du sujet en général mais pas le problème de ce sujet en particulier. Par exemple, si vous avez un sujet tel que « Le bonheur dépend-il de nous ? », si vous faites une accroche qui parle simplement du bonheur ou qui définit le bonheur sans répondre au sujet précisément alors vous n’introduisez pas vraiment ce sujet mais la notion de bonheur. Je vais donc vous expliquer comment améliorer votre accroche en philosophie.

Deux manières de faire une accroche en philosophie :

– Utiliser une citation : Il est déconseillé d’utiliser des auteurs dans l’introduction car l’introduction est plutôt le moment où vous devez définir les termes et montrer le problème du sujet de manière générale. Néanmoins, il y a une exception à cette règle, vous pouvez utiliser un auteur en accroche en le citant puis en expliquant la citation afin de montrer comment elle pourrait répondre au sujet.

– Utiliser un exemple : Une autre bonne manière de faire une accroche en philosophie consiste à prendre un exemple et à montrer en quoi il permet de donner une première réponse au sujet. Cet exemple peut être un exemple de la vie quotidienne mais évidement des exemples plus recherchés seront valorisés. Vous pouvez par exemple prendre des exemples littéraires si le sujet porte sur la liberté, la morale, le bonheur… ou des exemples plus politiques sur les sujets portant sur l’Etat ou la justice et le droit. Des exemples plus scientifiques seront valorisés si le sujet porte sur la Vérité ou sur les sciences.

Utiliser une citation pour l’accroche de la dissertation

Cette façon de faire est la plus difficile car il est assez rare surtout quand le programme est très varié d’avoir exactement la citation qui va coller au sujet. Cela implique d’avoir appris des citations par cœur et le risque va être de vouloir absolument utiliser une des citations connues même si elle ne correspond pas exactement au sujet. Il est donc préférable de vraiment s’assurer que votre citation peut être une réponse au sujet et si tel n’est pas le cas, envisagez plutôt d’utiliser un exemple. Commencer son devoir par une citation hors sujet est plutôt contreproductif.

Exemple d’accroche avec une citation sur le sujet « Le bonheur dépend-il de nous ? » : « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses ». Epictète,stoïcien né en 50 après J-C, défend ici que ce qui affecte les hommes et peut les rendre malheureux, ce ne sont finalement pas les événements eux-mêmes, mais la manière dont ils jugent ces événements. Ce faisant, il semble défendre que le bonheur est bien quelque chose qui dépend de nous. Mais peut-on réellement défendre que le bonheur est une pure question de perception ?

L’accroche permet ici de donner une première réponse au sujet et on introduit le problème en esquissant une objection pour finir.

Utiliser un exemple pour l’accroche de la dissertation

C’est une manière plus simple de procéder, car si vous n’avez pas d’exemple il est toujours possible d’en inventer un. Néanmoins, des exemples plus recherchés seront valorisés. L’essentiel est de prendre un exemple qui vous permet de donner une première réponse au sujet puis d’envisager une objection afin de montrer que le sujet va faire débat. En d’autres termes qu’il pose un problème qu’il vous faudra discuter pendant tout votre devoir.

Exemple d’accroche avec un exemple sur le sujet « La recherche du bonheur peut-elle être un devoir ? » : Dans la tragédie Le Cid de Corneille, le personnage principal Don Rodrigue est face à un dilemme : choisir entre son devoir de sauvegarder l’honneur de sa famille et le fait de poursuivre son bonheur. Il choisit finalement de faire son devoir en tuant le père de Chimène mais renonce alors à son bonheur. On voit alors dans cette histoire que rechercher le bonheur n’est pas un devoir et même qu’au contraire faire son devoir va être un obstacle à la recherche du bonheur. Pourtant, n’est-il pas possible de faire de la recherche du bonheur un devoir ?

La notation est-elle arbitraire en philosophie ?

Philosophie : une notation arbitraire ?

L’idée que finalement en philosophie la notation serait variable et plutôt arbitraire est une idée très répandue. Il n’est pas rare que j’entende des élèves prétendre qu’en philo il est difficile de savoir ce qu’il faut faire pour avoir une bonne note et que finalement « cela dépend du prof ». On sous-entend alors par là qu’il n’y aurait pas de critères d’évaluations précis et que réussir son devoir serait plutôt une question de chance qu’une question de méthode. Cette notation arbitraire est alors prise comme excuse pour ne pas chercher à s’améliorer. Or, rien n’est plus faux. Il est tout à fait possible de déterminer ce qui va faire de votre copie une bonne copie et si vous comprenez bien les étapes essentielles à suivre votre devoir sera de qualité. Une autre erreur consiste à penser que pour être bon en philo, il faudrait être un peu génial, inspiré, voire consommateur de substances diverses. Là encore c’est une erreur, et si vous suivez cette voie le résultat risque de ne pas être à la hauteur de vos espérances.

Alors que faut-il faire précisément pour être sûr de réussir sa dissertation ?

Il faut s’appliquer et s’entrainer longuement à maîtriser trois compétences que tout philosophe doit savoir manier : définir, problématiser et argumenter.

Pour chacune de ces compétences, je vous renvoie aux articles qui en traitent plus spécifiquement. Il est absolument essentiel de maîtriser ces trois compétences et on sous-estime généralement à quel point les maîtriser est important pour réussir sa copie. On peut avoir l’impression qu’il faut faire des choses très compliquées ou avoir des références très érudites pour réussir (cela ne gâche rien certes). Or, en réalité, une copie vraiment solide est d’abord une copie qui a bien maîtrisé ces trois opérations de base, les autres éléments dont je vais parler ensuite ne sont finalement qu’anecdotiques si vous ne réussissez pas bien la base. C’est donc d’abord là dessus que doivent porter vos efforts et cela vous permettra de comprendre que l’idée d’une notation arbitraire en philosophie est infondée.

Ensuite seulement vous pourrez améliorer votre copie en faisant une accroche pertinente au début de votre introduction, en faisant un plan vraiment dialectique (thèse/antithèse/thèse), en utilisant des références bien développées et en utilisant des exemples pour illustrer votre propos. N’oubliez pas également de toujours bien rappeler à la fin de vos paragraphes en quoi ce que vous venez de dire répond au sujet. Trop souvent les élèves ont tendance à perdre le sujet de vue ou à ne pas tirer les conclusions de ce qu’ils développent. Or, votre copie doit être une argumentation, il n’est donc pas suffisant d’énoncer des idées, il faut également être capable de montrer en quoi ces idées justifient votre thèse (réponse au sujet). C’est ce lien que vous faites entre la thèse et votre idée qui fait de votre idée un argument venu justifié votre thèse.

Un exemple de grille d’auto-évaluation

Vous y retrouverez à la fois des éléments qui évaluent les compétences de base : problématisation, conceptualisation (définition) et argumentation, mais également des éléments moins essentiels qui pourront vous faire gagner des points une fois que vous maitrisez les compétences de base.