Citation de Karl Marx sur le travail

Karl Marx défend l'idée que le travail ne permet pas la liberté et le bonheur si l'homme travaille uniquement par nécessité c'est-à-dire uniquement parce qu'il n'a pas le choix et doit subvenir à ses besoins essentiels.

Dans le Capital, Karl Marx défend l’idée que le travail ne permet pas la liberté et le bonheur si l’homme travaille uniquement par nécessité c’est-à-dire uniquement parce qu’il n’a pas le choix et doit subvenir à ses besoins essentiels. Si l’on travaille seulement par nécessité, cela signifie que nous sommes totalement soumis à la nature en nous et à nos besoins naturels qui ont la spécificité de renaître sans cesse. Dès que nous sommes rassasiés, il faut déjà penser au repas suivant. Alors, nous ne sommes pas libres, tout comme les animaux ne sont pas libres et sont contraints de chasser pour survivre. On peut remarquer néanmoins que Marx ne dit pas que le travail est toujours contraire à la liberté. Le travail n’est contraire à la liberté que si nous n’avons pas le choix de travailler. C’est le cas, selon lui, de l’ouvrier qui doit faire un travail pénible et répétitif tous les jours pour gagner un maigre salaire qui lui suffit seulement pour se nourrir et se reposer. En d’autres termes, l’ouvrier gagne juste assez pour « reconstituer sa force de travail » et retourner travailler le lendemain.

En revanche, il est possible de travailler en gardant sa liberté, mais alors cela doit être un travail choisi, que l’on ne fait pas seulement par nécessité. Un travail que l’on fait avec passion et qui nous donne l’occasion de développer nos facultés proprement humaine comme la raison et l’imagination, ne sera pas considéré comme un travail contraire à notre liberté.

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Texte de Karl Marx :

« En fait, le royaume de la liberté commence seulement là où l’on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée de l’extérieur ; il se situe donc, par nature, au-delà de la sphère de la production matérielle proprement dite. De même que l’homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire, l’homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de société et le mode de production. Avec son développement s’étend également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps s’élargissent les forces productives pour les satisfaire. En ce domaine, la seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés, règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle et qu’ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C’est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s’épanouir qu’en se fondant sur l’autre royaume, sur l’autre base, celle de la nécessité. La condition essentielle de cet épanouissement est la réduction de la journée de travail. »

  Marx, Le Capital, 1867, livre III, chap. 48

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