Episode 11 : L’hypothèse de l’inconscient selon Freud

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Freud, neurologue autrichien fondateur de la psychanalyse, fait l’hypothèse de l’Inconscient à la fin du XIXe siècle.

Sigmund Freud, neurologue autrichien fondateur de la psychanalyse, fait l’hypothèse de l’Inconscient à la fin du XIXe siècle. Il fait ainsi l’hypothèse qu’une partie de l’esprit humaine reste inconsciente et que tout être humain, qu’il soit sain ou malade, a des désirs, pensées, chocs qui sont refoulées dans l’Inconscient si ceux-ci sont en contradiction avec la morale ou émotionnellement intolérables. Il s’agirait donc d’une partie de l’esprit humain qui resterait secrète pour le Sujet lui-même.

Freud en vient à faire cette hypothèse en essayant de soigner des patients atteints d’hystérie. En effet, ces patients souffrent de troubles physiques tels que cécité, tremblement, paralysie des membres, insensibilité physique sans que l’on puisse trouver une cause physique à leurs troubles. C’est pourquoi à l’époque où Freud commence ses recherches les personnes atteintes d’hystérie (hommes ou femmes) sont généralement considérées comme des simulatrices.

Les névroses selon Freud

Freud fait alors l’hypothèse que les troubles physiques de ces patients sont bien réels mais qu’ils ont des causes psychologiques et non physiques. C’est ce qu’il appelle des névroses c’est-à-dire que le patient souffre de troubles physiques qui ont une cause psychologique. En l’occurrence, il explique les troubles physiques par l’existence d’un conflit psychique important chez le patient. Il s’agit, selon lui, d’un conflit inconscient entre des désirs ou chocs refoulés qui veulent se manifester à la conscience et le Surmoi c’est-à-dire le censeur moral du Sujet, qui repousse ces désirs dans l’inconscient. En effet, Les symptômes physiques apparaissent parce que selon Freud, ce qui est refoulé tend à revenir à la conscience et se heurtent alors au Surmoi de l’individu qui ne les laisse pas revenir à la conscience. C’est alors ce conflit psychique s’il est important qui va produire des troubles physiques ou comportementaux. Parmi ces troubles, il y a l’hystérie que nous avons vu mais également les névroses phobiques et les névroses obsessionnelles.

L’hypothèse de l’inconscient est contestée

Cette hypothèse de Freud fait scandale et provoque le rejet d’une grande partie des médecins de son époque qui n’envisagent pas qu’un symptôme physique puisse avoir une cause psychique. Plus encore cette hypothèse de l’inconscient choque car elle remet en question l’idée que les êtres humains sont capables de maitriser leurs pensées. Avec l’hypothèse de l’inconscient, il faut admettre que nous ne sommes pas totalement maitre de notre esprit, une partie nous échappe.

Freud fait cette hypothèse et entreprend donc d’essayer de soigner ces patients. Pour cela il va fonder et faire évoluer la psychanalyse. En effet, au début de ses travaux, Freud pense que les troubles du patient sont causés par des secrets que le patient cache intentionnellement.

Il dit ainsi dans Psychothérapie de l’hystérie :

« (…) il s’agit surtout pour moi de deviner le secret du patient et de le lui lancer au visage. Il est généralement obligé de renoncer à le nier ».

La démarche du médecin consiste alors à faire parler le patient afin qu’il trahisse en partie  son secret. Le médecin pourra alors deviner le secret et obliger le patient à l’admettre ce qui  guérirait les troubles. Freud conçoit donc dans un premier temps le travail du médecin comme une lutte pour faire dire au patient le secret qu’il cache. Il dit dans Etude sur l’hystérie à propos d’une de ses patientes :

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu  Bergson, l'inconscient : obstacle à la liberté ?

« Dès le début, je soupçonnais que Fräulen Elisabeth devait connaître les motifs de sa maladie, donc qu’elle renfermait dans son conscient non point un corps étranger, mais seulement un secret »  

Freud admettra ensuite s’être trompé sur ce point et fera au contraire l’hypothèse que certains secrets sont inconscients pour le patient lui-même. Or, ce serait précisément ces secrets inconscients qui en cherchant à revenir à la conscience seraient, selon lui, cause des troubles physiques du patient. En effet, le secret n’arrivant pas à se manifester et étant à nouveau refoulé dans l’inconscient par le Surmoi, réussirait néanmoins à se manifester mais de manière physique en occasionnant les troubles que Freud dépeint dans ses études sur l’hystérie. Freud en vient donc à distinguer deux types de secrets, d’une part les secrets interpersonnels c’est-à-dire les secrets que le sujet connaît mais qu’il ne partage pas avec autrui et, d’autre part, les secrets intrapsychiques ou inconscient que le Sujet ignore lui-même. 

Il dit ainsi dans ses Essais de psychanalyse appliquée :

« Chez un névropathe, il y a un secret pour sa propre conscience ; chez le criminel, il n’y a de secret que pour vous ; chez le premier existe une ignorance réelle (…) ; chez le dernier il n’y a qu’une simulation de l’ignorance ».

L’inconscient se manifeste aussi chez l’individu sain

Freud distingue, par ailleurs, le cas des patients malades qui ont des troubles physiques importants et le cas des individus sains qui ont eux aussi des manifestations inconscientes qui prennent la forme d’actes manqués, de lapsus ou qui se manifestent dans les rêves. Il se donne alors pour objectif lors de la cure psychanalytique de lire « le sens secret » de ces manifestations de l’inconscient qui sont un révélateur de « la pensée secrète » de celui qui les effectue. La cure psychanalytique consiste alors à faire beaucoup parler le patient afin qu’il finisse par laisser son inconscient s’exprimer dans ses paroles. Le rôle du psychanalyste consiste alors à relever les paroles particulièrement significatives du patient et à lui poser des questions sur ce qui lui semble être une manifestation de l’inconscient du patient. Ce dernier peut alors être conduit par le psychanalyste à reprendre conscience des événements, désirs ou pensées qu’il a refoulé. C’est en revivant ses émotions ou désirs au moment où ils reviennent à la conscience, qu’il pourra les accepter aidé du psychanalyste. Cette acceptation empêche alors le refoulement et le patient se trouve ainsi libéré du conflit psychique, ce qui fait cesser les troubles physiques.

Ainsi, Freud a montré que les désirs, pensées, chocs contenus dans l’Inconscient du Sujet pouvaient causer des troubles et pathologies importantes et il a proposé un procédé pour soigner ces patients. Cette hypothèse de l’inconscient a suscité beaucoup de réactions et d’opposition, mais cela sera l’occasion d’un prochain épisode.

Voilà pour cet épisode sur l’hypothèse de l’inconscient de Freud, j’espère qu’il vous aura intéressé. Si vous voulez davantage de conseils ou contenus philosophique je vous invite à consulter ma chaine Youtube Apprendre la philosophie ou la page de ce blog Cours de philosophie.

Très bonne journée à vous

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