Le Programme de philosophie en Terminale

Le programme de philosophie en terminale se compose de 17 notions que le professeur peut aborder en choisissant les auteurs et problèmes qui lui semblent les plus pertinents. Le programme est également constitué d’une liste d’auteurs non exhaustive, l’enseignant peut choisir de traiter d’autres auteurs en complément et il n’est pas obligatoire d’avoir traité de tous les auteurs de la liste. La seule contrainte consiste à choisir l’oeuvre suivie à lire pendant l’année parmi les auteurs mentionnés ci-dessous. Le programme comprend également une liste de repères qui doivent être vu au cours de l’année.

Un programme de philosophie en dix-sept notions :

Le bonheur, la liberté, le devoir, la conscience, l’inconscient, le temps, la nature, le travail, la technique, l’art, le langage, la religion, l’Etat, la justice, la raison, la science, la vérité.

Les auteurs :

Cette liste d’auteurs du programme de philosophie en terminale n’est pas une limite, il est possible de traiter d’autres auteurs pendant l’année. De même, il n’est pas obligatoire de le avoir tous vus, l’élève de terminale n’est pas censé connaître absolument l’auteur qui tombe en explication de texte au bac. Il doit pouvoir expliquer le texte sans avoir une connaissance approfondie de l’auteur.

Platon, Aristote, Zhuangzi, Epicure, Cicéron, Lucrèce, Sénèque, Epictète, Marc Aurèle, Nagarjuna, Sextus Empiricus, Plotin, Augustin, Avicenne, Anselme, Averroès, Maïmonide, Thomas d’Aquin, Guillaume d’Occam, Machiavel, Montaigne, Bacon, Hobbes, Descartes, Pascal, Locke, Spinoza, Malebranche, Leibniz, Vico, Berkeley, Montesquieu, Hume, Rousseau, Diderot, Condillac, Smith, Kant, Bentham, Hegel, Schopenhauer, Comte, Cournot, Feuerbach, Tocqueville, Mill, Kierkegaard, Marx, Engels, James, Nietzsche, Freud, Durkheim, Bergson, Husserl, Weber, Alain, Mauss, Russell, Jaspers, Bachelard, Heidegger, Wittgenstein, Benjamin, Popper, Jankélévitch, Jonas, Aron, Sartre, Arendt, Lévinas, Beauvoir, Lévi-Strauss, Merleau-Ponty, (S) Weil, Hersch, Ricoeur, Anscombe, Murdoch, Rawls, Simondon, Foucault, Putnam.

Les Repères dans le programme de philosophie :

Le programme de philosophie en terminale comporte également un ensemble de repères. Ce sont des notions importantes pour mener à bien une réflexion. Elles sont souvent présentées par deux, mais pas toujours. Il est alors important d’apprendre à les différencier, elles ont souvent des sens opposés.

Absolu / Relatif

Absolu: ce qui ne dépend que de soi-même pour exister, ce qui dans la pensée comme dans la réalité ne dépend d’aucune autre chose et porte en soi-même sa raison d’être.
Relatif : ce qui dépend d’un point de vue, d’une situation ou d’un autre terme en l’absence duquel ce dont il s’agit serait inintelligible, impossible ou incorrect.

Abstrait / Concret

Abstrait : l’abstraction est une opération de l’esprit qui consiste à séparer ce que nos sens présentent comme non séparés.
Concret : l’objet concret est l’objet global, le tout sensible composé de tous les éléments.

Exemples : rouge est une abstraction car une couleur ne se présente jamais seule à ma vue. Je vois une pomme rouge, une tomate rouge mais jamais du rouge seul.

Analyse / Synthèse

Analyse : opération de l’esprit qui consiste à décomposer un phénomène ou un concept en ses parties en montrant comment elles s’enchaînent. Analyser, c’est expliquer.
Synthèse : organisation dans un nouvel ensemble d’éléments jusque là séparés ou associés différemment. La synthèse permet de comprendre.
Exemples : quand je lui fais faire une analyse de sang, le biologiste décompose mon sang en ses différents constituants : plasma, globules rouges, globules blancs etc.

Contingent / Nécessaire

Contingent : ce qui pourrait ne pas être.
Nécessaire : ce qui ne peut pas ne pas être.

Croire / Savoir

Croire c’est être persuadé de la vérité d’une proposition sans preuve, sans démonstration. La foi (croyance en une proposition qui n’est ni évidente ni démontrable) est un cas particulier de croyance. On peut en effet croire en une proposition dont certes on ignore la démonstration mais qui, néanmoins, est démontrable.
Savoir c’est affirmer avec la certitude de celui qui peut avancer des preuves. Savoir, c’est être capable de rendre raison de ce qu’on affirme.

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Essentiel / Accidentel

Essentiel : ce qui relève de l’essence c’est-à-dire de la définition. Appartient à l’essence d’une chose ce qui ne peut être ôté d’une chose sans faire disparaître en même temps la chose.
Accidentel : on appelle accidentelle toute qualité fortuite d’un objet qu’on pourrait lui retirer sans le modifier fondamentalement.
Exemple : il fait partie de l’essence de l’homme d’être bipède ou d’être doué de raison. En revanche avoir les yeux bleus est un accident.

En fait / En droit

Le fait est ce qui est.
Le droit est ce qui est légitime, ce qui devrait être.
Exemples : le viol est un fait mais non un droit.

Idéal / Réel

Idéal : ce qui n’existe qu’à titre d’idée, que dans et par la pensée.
Réel : ce qui est effectivement par opposition à l’apparence.
Mais exister à titre d’idée est, d’une certaine façon, être. Il est d’autres façons d’être que matériellement.
Exemple : un nombre est une idéalité puisque, hors de l’idée, dans l’expérience, on ne rencontre pas les nombres.

Légal / Légitime

Légal : ce qui est conforme au droit positif, c’est-à-dire au droit établi dans un État. La légalité, ce sont les lois, les codes tels qu’on les enseigne dans les facultés de droit. Le droit positif n’a rien d’universel et la légalité varie d’un État à l’autre.
Légitime : ce qui est conforme au droit idéal (la morale), ce qui doit être pour que la justice soit respectée.
Exemples : dans un État despotique, la torture peut être légale c’est-à-dire autorisée par la loi. Cela ne la rend pas légitime c’est-à-dire juste. Inversement, la liberté d’expression n’est pas reconnue légalement dans certains États. Elle est pourtant légitime.

Médiat / Immédiat

Médiat : avec intermédiaire.
Immédiat : sans intermédiaire

Objectif / Subjectif

Objectif : Est objectif ce qui ne dépend pas de mon point de vue particulier. Tout le monde peut donc être d’accord sur ce récit ou jugement car il rend compte du fait de manière neutre.

Subjectif : Est subjectif ce qui dépend de la conscience du sujet. Cela dépend de mon point de vue et mon jugement sera donc partial.

Obligation / Contrainte

Obligation : qui découle d’un devoir.
Contrainte : lien ou règle qui limite, entrave ou empêche l’action.
L’obligation est donc un cas particulier de contrainte, à savoir la contrainte morale. Ce qui la caractérise est d’être tout à fait compatible avec la liberté. C’est en effet librement que je consens à suivre mon devoir. Être obligé n’est pas être forcé. La distinction obligation / contrainte nous montre donc que, parmi les différentes formes de contraintes, existent des contraintes libératrices.

Persuader / convaincre

Dans les deux cas, il s’agit d’obtenir l’accord de l’autre.
Persuader c’est faire appel aux émotions, à l’affectivité de l’autre. Nous sommes dans l’ordre de la manipulation.
Convaincre c’est faire appel à la raison d’autrui, donner des preuves, lui démontrer la vérité d’une proposition.

En théorie / En pratique

Théorie connaissance contemplative pure et désintéressée chez les Grecs. En science, ensemble lié d’énoncés qui rendent compte rationnellement d’un groupe de phénomènes.
Pratique : ce qui concerne l’action morale et politique.
Si dans l’Antiquité, l’opposition entre la théorie et la pratique est franche, dans le sens moderne au contraire la théorie explique le réel et permet donc, par la connaissance de ses lois, de le transformer.

Universel / Général / Particulier / Singulier

Universel : qui vaut pour tous les individus d’une classe d’objets dans aucune exception.
Général : qui vaut dans la majorité des cas mais peut admettre quelques exceptions. Qui vaut pour tous les éléments d’un genre.
Particulier : qui vaut pour quelques cas.
Singulier : qui vaut pour un seul cas.
Exemples : « tous les hommes sont mortels » est une proposition universelle.
Les lois d’un État sont générales. Elles ne valent pas pour d’autres États.
Dire que quelques hommes sont chauves c’est énoncer une proposition particulière.
Enfin, si j’affirme que Flaubert a écrit Mme Bovary, j’énonce une proposition singulière puisqu’elle ne vaut que pour Flaubert

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