La nature - Programme de philosophie

La nature – Philosophie – Terminale

Bienvenue dans cet article dans lequel je vais vous présenter la notion de nature en philosophie qui est une des 17 notions du programme en terminale.

Le terme nature peut avoir plusieurs significations :

On peut définir la nature comme l’ensemble des espaces et des êtres qui n’ont pas été créés ou transformés par l’homme. (ex: une forêt vierge). La nature s’oppose donc à ce qui est artificiel ou culturel.

On peut ainsi dire que la culture c’est ce qui transforme à la fois la nature extérieure à nous, mais également notre nature humaine que nous transformons, par exemple, par l’éducation et l’instruction.

La nature d’une chose cela peut aussi signifier ce qui fait qu’elle est ce qu’elle est ou ce qui la définit.

Voilà pour les définitions, j’en profite pour vous rappeler que si vous voulez apprendre à faire une dissertation ou une explication de texte, vous pouvez télécharger tous mes conseils de méthodes via le formulaire en bas de l’article. Vous retrouverez notamment dans cet ebook toutes les définitions à bien connaître pour analyser finement un sujet de dissertation.

Les grands problèmes sur la nature en philosophie

Bien, à présent, quels sont les grands problèmes qui peuvent être posés sur la question de la nature en philosophie ? Je vais vous en donner quelques uns parmi les plus importants avec quelques réponses classiques :

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Quelques citations philosophiques classées en suivant les notions du programme de philosophie en terminale.

Quelques citations philosophiques

Quelques citations philosophiques classées en suivant les notions du programme de philosophie en terminale.

Le Bonheur :

« Le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l’imagination », Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs.

« Carpe Diem », Horace (65-8 av JC), Odes

« La vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui ». Schopenhauer, Le Monde comme Volonté et comme Représentation, Livre IV, §56-57

« Nous ne vivons jamais, mais espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais », Pascal (1623–1662), Pensées

« Nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l’instant présent ne pourrait exister sans la faculté d’oubli », Nietzsche, Seconde considération inactuelle.

« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses », Epictète, Manuel, V

« Il n’y a qu’une route vers le bonheur, c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté. »,Épictète (50–125), Entretiens

« C’est un grand bien à notre avis que de se suffire à soi-même, non qu’il faille toujours vivre de peu, mais afin que si l’abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons. », Epicure, Lettre à Ménécée

La Liberté :

Quelques citations philosophiques d’auteurs centraux du programme sur le thème de la liberté.

« Les hommes se croient libres pour cette seule cause qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés. », Spinoza (1632–1677), Lettre à Schuller

« L’homme est condamné à être libre », Sartre, L’existentialisme est un humanisme

« L’homme est né libre et partout il est dans les fers », Rousseau, Du contrat social.

« La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent », Montesquieu, L’esprit des lois.

« L’angoisse est le vertige de la liberté », Kierkegaard, Du concept d’angoisse.

« Le domaine de la liberté commence là où s’arrête le travail déterminé par la nécessité. », Karl Marx, Le Capital.

« Ce n’est pas par la satisfaction du désir que s’obtient la liberté, mais par la destruction du désir », Epictète, Manuel.

Le Devoir :

« Agis uniquement d’après la maxime dont tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle », Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs.

« Commettre l’injustice est pire que la subir », Socrate dans le Gorgias de Platon

« Le devoir est la nécessité d’accomplir une action par respect pour la loi », Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs.

« L’obéissance au devoir est une résistance à soi-même », Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion.

« Le mal vient de ce que l’homme se trompe au sujet du bien », Socrate dans le Théétète de Platon

N’oubliez pas qu’il est intéressant de pouvoir utiliser des citations philosophiques dans votre devoir, mais qu’il est nécessaire de les expliquer pour qu’elles participent réellement à votre argumentation.

Nature/Culture :

« Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage. », Michel de Montaigne (1533–1592) Essais, I, 31, Des Cannibales

« On ne naît pas femme : on le devient », Simone de Beauvoir (1908-1986), Le Deuxième Sexe

Le Travail :

« Le travail est désir réfréné, disparition retardée : le travail forme. » Hegel (1770–1831)

« Le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité. », Karl Marx (1818–1883), Le Capital

La Religion :

« Les religions sont comme des routes différentes convergeant vers un même point. » Gandhi (1869–1948)

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point », Pascal, Pensées, 277

« La religion serait la névrose obsessionnelle universelle de l’humanité », Freud, L’Avenir d’une illusion

« Dieu est mort ! Et c’est nous qui l’avons tué ! », Nietzsche, Le Gai Savoir

« La religion est (…) l’opium du peuple », Marx, Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel

« Deus sive natura », Spinoza, Ethique

« Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », Leibniz (1646-1716), Théodicée

Le Langage :

« Le mot ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal. »
Henri Bergson (1859–1941) Le Rire

« Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde. », Ludwig Wittgenstein (1889–1951), Tractatus logico-philosophicus

« Danger du langage pour la liberté de l’esprit : chaque mot est un préjugé. », Friedrich Nietzsche (1844–1900)

« Dire, c’est faire », Austin (1911-1960), How to Do Things with Words

 » Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles. », Henri Bergson (1859-1941), Le Rire

« Le monde (…) devient humain (…) seulement lorsqu’il est devenu objet de dialogue », Hannah Arendt (1905-1975), Vies politiques

« Ce dont on ne peut parler, il faut le taire. », Ludwig Wittgenstein (1889-1951), Tractatus logico-philosophicus

Quelques citations philosophiques sur l’Art :

« L’art n’a d’autre objet que d’écarter (…) tout ce qui nous masque la réalité, pour nous mettre face à la réalité elle-même », Bergson, Le Rire

« Le beau est ce qui plaît universellement sans concept », Kant, Critique de la faculté de juger

« L’art est le grand stimulant de la vie », Nietzsche, Crépuscule des idoles

« Le génie est la disposition innée de l’esprit par laquelle la nature donne ses règles à l’art », Kant, Critique de la faculté de juger 

La Conscience :

« L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant », Pascal, (1623-1662) Pensées

« Je pense donc je suis » Descartes (1596-1650), Discours de la méthode

« Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix. », Rousseau (1712-1778), Emile ou de l’éducation

« Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience », Marx (1818-1883), L’idéologie allemande

L’Inconscient :

« Montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison », Freud (1856-1939), L’Inquiétante Etrangeté et autres essais

« L’enfer, c’est les autres. », Jean-Paul Sartre (1905–1980)

« Un ami est un autre soi-même », Aristote, La Grande Morale.

Le Désir :

« Le désir est l’essence même de l’homme », Spinoza (1632-1677), Ethique

« Changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde », Descartes, Discours de la méthode

« Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. », Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse

« Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion», Hegel (1770-1831), La Raison dans l’Histoire

L’existence et le temps :

« Vouloir être de son temps, c’est déjà être dépassé. » Eugène Ionesco (1909–1994)

« Prends l’habitude de penser que la mort n’est rien pour nous », Epicure, Lettre à Ménécée

« Philosopher, c’est apprendre à mourir », Montaigne (1533-1592), Essais

La Vérité :

« Vrai et faux sont des attributs de la parole et non des choses. Là où n’est point de parole, il n’y a ni vérité ni fausseté. », Thomas Hobbes (1588–1679)

« Ce que nous appelons apprendre est une réminiscence », Platon, Ménon

« Le soleil ne se lèvera pas demain », Hume (1711-1776), Enquête sur l’entendement humain.

« L’homme est la mesure de toutes choses », Platon, Protagoras.

La Science :

« La nature, nous l’expliquons ; la vie de l’âme, nous la comprenons ». Dilthey (1833-1911), Le Monde de l’Esprit

« Que les choses puissent avoir une nature en soi, indépendamment de l’interprétation et de la subjectivité, c’est une hypothèse parfaitement oiseuse. » Friedrich Nietzsche (1844–1900)

« L’expérience : c’est là le fondement de toutes nos connaissances. » John Locke (1632–1704)

« Le critère de la scientificité d’une théorie réside dans la possibilité de l’invalider, de la réfuter ou encore de la tester. » Karl Popper (1902–1994) (Conjectures et réfutations, La croissance du savoir scientifique, pp. 64-65).

La Justice et le droit :

« Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir », Rousseau, Du contrat social.

« Plaisante justice qu’une rivière borne ! Vérité au deçà des Pyrénées, erreur au-delà », Pascal, Pensées.

« La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. », Blaise Pascal (1623–1662), Pensées.

Quelques citations philosophiques sur l’Etat :

« L’homme est un animal politique. », Aristote (384–322 av. J.-C.), La Politique

« Il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir », Montesquieu (1689-1755), L’Esprit des lois.

« L’homme est un loup pour l’homme », Hobbes (1588-1679), Le Citoyen

« Les hommes doivent être caressés ou anéantis », Machiavel (1469-1527), Le Prince

« Les ouvriers n’ont pas de patrie », Marx et Engels, Manifeste du parti communiste.

Vous trouverez ci-dessous quelques sujets de philo.

Quelques sujets de philo par notion

Vous trouverez ci-dessous quelques sujets de philo classés par notion. Certains renvoient explicitement à une ou deux notions du programme. D’autres ne font référence qu’à une seule notion. D’autres encore, ne mentionnent pas une notion de manière totalement claire, c’est alors à l’étudiant de trouver à quelle(s) notions le sujet fait référence. Identifier la ou les notions centrales du sujet est important car il faudra ensuite définir précisément ces notions. Je vous envoie pour plus de précision à cet article sur l’importance des définitions notamment dans l’introduction de la dissertation.

Sujets de philo sur le bonheur :

  • Le bonheur est-il un idéal inaccessible ?
  • Le bonheur est-il une affaire de politique ?
  • Les désirs sont-ils un obstacle au bonheur ?

La liberté :

  • Etre libre, est-ce faire ce qui me plaît ?
  • Un homme libre est-il nécessairement heureux ?
  • Sommes-nous responsables de l’avenir ?

Le devoir :

  • Suis-je libre quand je fais mon devoir ?
  • Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?
  • Est-ce par devoir ou par intérêt qu’il faut être juste ?
  • La désobéissance à la loi peut-elle être un devoir ?

La conscience :

  • La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?
  • Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
  • La conscience de ce que nous sommes peut-elle faire obstacle à notre bonheur ?

L’inconscient :

  • L’idée d’inconscient exclut-elle l’idée de liberté ?
  • Peut-on connaître l’inconscient ?
  • Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ?

Le temps :

  • Peut-on échapper au temps ?
  • Prendre son temps, est-ce le perdre ?
  • Peut-on apprendre à vivre ?

L’Etat :

  • Serions-nous plus libres sans Etat ?
  • L’être humain peut-il se contenter de vivre en paix ?
  • L’Etat doit-il reconnaître des limites à sa puissance ?

La justice et le droit :

  • La politique peut-elle se passer de la morale ?
  • La révolte peut-elle être un droit ?
  • Toute inégalité est-elle une injustice ?

Le langage :

  • Le langage ne sert-il qu’à communiquer ?
  • Suffit-il de bien parler pour bien penser ?
  • La parole suffit-elle à faire échec à la violence ?

La nature :

  • L’homme est-il un animal comme un autre ?
  • L’homme est-il à part dans la nature ?
  • Faut-il respecter la nature ?

L’art :

  • L’artiste doit-il chercher à plaire ?
  • L’art détourne-t-il de la réalité ?
  • L’art n’obéit-il à aucune règle ?
  • Peut-on parler d’un travail de l’artiste ?

Le travail :

  • Sommes-nous condamnés à travailler ?
  • Faut-il travailler pour être heureux ?
  • Le loisir est-il le but véritable du travail ?

La technique :

  • Faut-il avoir peur de la technique ?
  • Le développement technique nous donne-t-il plus de liberté ?
  • Tout ce qui est techniquement possible est-il souhaitable ?

La religion :

  • Est-il déraisonnable de croire en Dieu ?
  • La science peut-elle se substituer à la religion ?
  • La croyance est-elle une illusion rassurante ?

La raison :

  • Croire, est-ce renoncer à l’usage de la raison ?
  • La raison doit-elle se défier des sens ?
  • La raison est-elle seulement affaire de logique ?

La science :

  • La science nous livre-t-elle le réel tel qu’il est ?
  • La connaissance scientifique a-t-elle des limites ?
  • L’être humain peut-il être l’objet d’une science particulière ?

La vérité :

  • Douter, est-ce désespérer de la vérité ?
  • La diversité des opinions rend-elle vaine la recherche de la vérité ?
  • Toute vérité est-elle démontrable ?

Evidemment cette liste de sujets de philo n’est pas exhaustive, vous pouvez en rencontrer beaucoup d’autres !

Le programme de philosophie en terminale se compose de 17 notions que le professeur peut aborder en choisissant les auteurs et problèmes qui lui semblent les plus pertinents. Le programme est également constitué d'une liste d'auteurs non exhaustive, l'enseignant peut choisir de traiter d'autres auteurs en complément et il n'est pas obligatoire d'avoir traité de tous les auteurs de la liste. La seule contrainte consiste à choisir l'oeuvre suivie à lire pendant l'année parmi les auteurs mentionnés ci-dessous. Le programme comprend également une liste de repères qui doivent être vu au cours de l'année.

Le Programme de philosophie en Terminale

Le programme de philosophie en terminale se compose de 17 notions que le professeur peut aborder en choisissant les auteurs et problèmes qui lui semblent les plus pertinents. Le programme est également constitué d’une liste d’auteurs non exhaustive, l’enseignant peut choisir de traiter d’autres auteurs en complément et il n’est pas obligatoire d’avoir traité de tous les auteurs de la liste. La seule contrainte consiste à choisir l’oeuvre suivie à lire pendant l’année parmi les auteurs mentionnés ci-dessous. Le programme comprend également une liste de repères qui doivent être vu au cours de l’année.

Un programme de philosophie en dix-sept notions :

Le bonheur, la liberté, le devoir, la conscience, l’inconscient, le temps, la nature, le travail, la technique, l’art, le langage, la religion, l’Etat, la justice, la raison, la science, la vérité.

Les auteurs :

Cette liste d’auteurs du programme de philosophie en terminale n’est pas une limite, il est possible de traiter d’autres auteurs pendant l’année. De même, il n’est pas obligatoire de le avoir tous vus, l’élève de terminale n’est pas censé connaître absolument l’auteur qui tombe en explication de texte au bac. Il doit pouvoir expliquer le texte sans avoir une connaissance approfondie de l’auteur.

Platon, Aristote, Zhuangzi, Epicure, Cicéron, Lucrèce, Sénèque, Epictète, Marc Aurèle, Nagarjuna, Sextus Empiricus, Plotin, Augustin, Avicenne, Anselme, Averroès, Maïmonide, Thomas d’Aquin, Guillaume d’Occam, Machiavel, Montaigne, Bacon, Hobbes, Descartes, Pascal, Locke, Spinoza, Malebranche, Leibniz, Vico, Berkeley, Montesquieu, Hume, Rousseau, Diderot, Condillac, Smith, Kant, Bentham, Hegel, Schopenhauer, Comte, Cournot, Feuerbach, Tocqueville, Mill, Kierkegaard, Marx, Engels, James, Nietzsche, Freud, Durkheim, Bergson, Husserl, Weber, Alain, Mauss, Russell, Jaspers, Bachelard, Heidegger, Wittgenstein, Benjamin, Popper, Jankélévitch, Jonas, Aron, Sartre, Arendt, Lévinas, Beauvoir, Lévi-Strauss, Merleau-Ponty, (S) Weil, Hersch, Ricoeur, Anscombe, Murdoch, Rawls, Simondon, Foucault, Putnam.

Les Repères dans le programme de philosophie :

Le programme de philosophie en terminale comporte également un ensemble de repères. Ce sont des notions importantes pour mener à bien une réflexion. Elles sont souvent présentées par deux, mais pas toujours. Il est alors important d’apprendre à les différencier, elles ont souvent des sens opposés.

Absolu / Relatif

Absolu: ce qui ne dépend que de soi-même pour exister, ce qui dans la pensée comme dans la réalité ne dépend d’aucune autre chose et porte en soi-même sa raison d’être.
Relatif : ce qui dépend d’un point de vue, d’une situation ou d’un autre terme en l’absence duquel ce dont il s’agit serait inintelligible, impossible ou incorrect.

Abstrait / Concret

Abstrait : l’abstraction est une opération de l’esprit qui consiste à séparer ce que nos sens présentent comme non séparés.
Concret : l’objet concret est l’objet global, le tout sensible composé de tous les éléments.

Exemples : rouge est une abstraction car une couleur ne se présente jamais seule à ma vue. Je vois une pomme rouge, une tomate rouge mais jamais du rouge seul.

Analyse / Synthèse

Analyse : opération de l’esprit qui consiste à décomposer un phénomène ou un concept en ses parties en montrant comment elles s’enchaînent. Analyser, c’est expliquer.
Synthèse : organisation dans un nouvel ensemble d’éléments jusque là séparés ou associés différemment. La synthèse permet de comprendre.
Exemples : quand je lui fais faire une analyse de sang, le biologiste décompose mon sang en ses différents constituants : plasma, globules rouges, globules blancs etc.

Contingent / Nécessaire

Contingent : ce qui pourrait ne pas être.
Nécessaire : ce qui ne peut pas ne pas être.

Croire / Savoir

Croire c’est être persuadé de la vérité d’une proposition sans preuve, sans démonstration. La foi (croyance en une proposition qui n’est ni évidente ni démontrable) est un cas particulier de croyance. On peut en effet croire en une proposition dont certes on ignore la démonstration mais qui, néanmoins, est démontrable.
Savoir c’est affirmer avec la certitude de celui qui peut avancer des preuves. Savoir, c’est être capable de rendre raison de ce qu’on affirme.

Essentiel / Accidentel

Essentiel : ce qui relève de l’essence c’est-à-dire de la définition. Appartient à l’essence d’une chose ce qui ne peut être ôté d’une chose sans faire disparaître en même temps la chose.
Accidentel : on appelle accidentelle toute qualité fortuite d’un objet qu’on pourrait lui retirer sans le modifier fondamentalement.
Exemple : il fait partie de l’essence de l’homme d’être bipède ou d’être doué de raison. En revanche avoir les yeux bleus est un accident.

En fait / En droit

Le fait est ce qui est.
Le droit est ce qui est légitime, ce qui devrait être.
Exemples : le viol est un fait mais non un droit.

Idéal / Réel

Idéal : ce qui n’existe qu’à titre d’idée, que dans et par la pensée.
Réel : ce qui est effectivement par opposition à l’apparence.
Mais exister à titre d’idée est, d’une certaine façon, être. Il est d’autres façons d’être que matériellement.
Exemple : un nombre est une idéalité puisque, hors de l’idée, dans l’expérience, on ne rencontre pas les nombres.

Légal / Légitime

Légal : ce qui est conforme au droit positif, c’est-à-dire au droit établi dans un État. La légalité, ce sont les lois, les codes tels qu’on les enseigne dans les facultés de droit. Le droit positif n’a rien d’universel et la légalité varie d’un État à l’autre.
Légitime : ce qui est conforme au droit idéal (la morale), ce qui doit être pour que la justice soit respectée.
Exemples : dans un État despotique, la torture peut être légale c’est-à-dire autorisée par la loi. Cela ne la rend pas légitime c’est-à-dire juste. Inversement, la liberté d’expression n’est pas reconnue légalement dans certains États. Elle est pourtant légitime.

Médiat / Immédiat

Médiat : avec intermédiaire.
Immédiat : sans intermédiaire

Objectif / Subjectif

Objectif : Est objectif ce qui ne dépend pas de mon point de vue particulier. Tout le monde peut donc être d’accord sur ce récit ou jugement car il rend compte du fait de manière neutre.

Subjectif : Est subjectif ce qui dépend de la conscience du sujet. Cela dépend de mon point de vue et mon jugement sera donc partial.

Obligation / Contrainte

Obligation : qui découle d’un devoir.
Contrainte : lien ou règle qui limite, entrave ou empêche l’action.
L’obligation est donc un cas particulier de contrainte, à savoir la contrainte morale. Ce qui la caractérise est d’être tout à fait compatible avec la liberté. C’est en effet librement que je consens à suivre mon devoir. Être obligé n’est pas être forcé. La distinction obligation / contrainte nous montre donc que, parmi les différentes formes de contraintes, existent des contraintes libératrices.

Persuader / convaincre

Dans les deux cas, il s’agit d’obtenir l’accord de l’autre.
Persuader c’est faire appel aux émotions, à l’affectivité de l’autre. Nous sommes dans l’ordre de la manipulation.
Convaincre c’est faire appel à la raison d’autrui, donner des preuves, lui démontrer la vérité d’une proposition.

En théorie / En pratique

Théorie connaissance contemplative pure et désintéressée chez les Grecs. En science, ensemble lié d’énoncés qui rendent compte rationnellement d’un groupe de phénomènes.
Pratique : ce qui concerne l’action morale et politique.
Si dans l’Antiquité, l’opposition entre la théorie et la pratique est franche, dans le sens moderne au contraire la théorie explique le réel et permet donc, par la connaissance de ses lois, de le transformer.

Universel / Général / Particulier / Singulier

Universel : qui vaut pour tous les individus d’une classe d’objets dans aucune exception.
Général : qui vaut dans la majorité des cas mais peut admettre quelques exceptions. Qui vaut pour tous les éléments d’un genre.
Particulier : qui vaut pour quelques cas.
Singulier : qui vaut pour un seul cas.
Exemples : « tous les hommes sont mortels » est une proposition universelle.
Les lois d’un État sont générales. Elles ne valent pas pour d’autres États.
Dire que quelques hommes sont chauves c’est énoncer une proposition particulière.
Enfin, si j’affirme que Flaubert a écrit Mme Bovary, j’énonce une proposition singulière puisqu’elle ne vaut que pour Flaubert

Sujets du bac de philosophie 2021 pour la série générale ??

Sujets du bac philo 2021

Quelques éléments de corrigé sur les sujets du bac philo 2021. Pour plus de précisions sur la méthode de la dissertation philosophique, je vous renvoie à ces articles sur l’introduction, les définitions, le plan dialectique et l’argumentation.

Sujet 1 du bac de philo : Discuter, est-ce renoncer à la violence ?

Notions du programme à mobiliser : le langage, la raison, l’Etat

Il faut ici comme pour chaque sujet, définir précisément les termes du sujet. Discuter renvoie d’abord à la notion de langage comme système de signes puis de discours comme utilisation ponctuel d’un système de signes. On peut lier le discours à la raison comme peut le faire Aristote. Alors discuter cela pourrait signifier échanger des arguments ou des raisons, chercher à se convaincre et donc ne pas simplement chercher à exercer une domination sur l’autre. La violence peut être définie ainsi : « Force exercée par une personne ou un groupe de personnes pour soumettre, contraindre quelqu’un ou pour obtenir quelque chose ». Alors, à première vue, si l’on échange des arguments, nous n’exerçons pas une force sur l’autre.

Mais pour que discuter ce soit renoncer à la violence, il faudrait que le discours ne permette pas d’instaurer également un rapport de force, voire de dominer son interlocuteur. On peut alors défendre que le discours lui-même peut être considéré comme violent ou donner ensuite lieu à des violences physiques.

Quelques références possibles : Aristote, Hobbes, Platon, Bourdieu

Quelques repères utiles pour la réflexion : Abstrait/Concret, Persuader/Convaincre

Sujet 2 : L’inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance ?

Notions du programme à mobiliser : L’inconscient, la connaissance

Dans ce sujet, il faudra évidemment définir ce que l’on peut attendre par l’inconscient. Vous pouvez et c’est attendu faire référence à l’inconscient de Freud. Vous pouvez également envisager d’autres formes d’inconscient comme l’inconscient des petites perceptions de Leibniz ou l’inconscient entendu comme cette partie de notre esprit qui analyse les données des sens et gère les actions automatiques comme peut le définir Bergson. Il faut également définir la notion secondaire, ici connaissance. Qu’est-ce que connaître ou avoir connaissance de quelque chose ? Dans un premier sens, on peut entendre par là : Avoir présente à l’esprit l’idée plus ou moins précise ou complète d’un objet abstrait ou concret, existant ou non.

Dès lors, il semble d’abord que la connaissance et la conscience sont très liées, voir même qu’il ne peut y avoir de connaissance sans conscience. Alors il serait possible de défendre que l’inconscient échappe par définition à toute forme de connaissance si cela suppose d’avoir présent à l’esprit une idée. L’inconscient étant précisément ce qui n’est pas présent à l’esprit et échappe à la conscience. Néanmoins, si vous cherchez à formuler la problématique, il faut envisager la réponse adverse (cf comment faire une bonne problématique). Il est alors possible de s’appuyer sur une analyse plus précise du sujet qui parle plus spécifiquement de « forme de connaissance ». Il est alors possible d’envisager que l’inconscient puisse être connu parce qu’il est possible de rendre conscient ce qui est d’abord inconscient. Mais est-ce alors encore l’inconscient ? Il est également possible d’envisager que ce qui est inconscient puisse être connu par les effets qu’il produit.

Ce sujet permet donc un traitement assez large car vous pouvez à la fois traiter en détails de ce qu’est l’inconscient et de ce qui peut en être connu ou non en mobilisant le cours sur la conscience et l’inconscient. Mais il est également possible de traiter du sujet de manière plus épistémologique en prenant « connaissance » au sens plus large de science et en utilisant votre cours sur la raison et la science. La question serait alors l’inconscient peut-il être un objet de science. Une référence par exemple à la thèse de Karl Popper sur l’inconscient serait alors pertinente.

Quelques références possibles : Freud, Popper, Bergson, Leibniz

Repères utiles pour la réflexion : Objectif/Subjectif,

Sujet 3 : Sommes-nous responsables de l’avenir ? (bac philo 2021)

Notions du programme à mobiliser : la liberté, le temps

Ce sujet est assez général et peut donner lieu à des traitements divers. Je vais envisager ici deux manières possibles de problématiser le sujet. La notion de responsabilité est centrale et doit être défini. Etre responsable c’est être en capacité de répondre de ses actes, c’est-à-dire qu’on est capable de les justifier. En ce sens, l’idée de responsabilité est liée à l’idée de raison et de liberté car répondre de ses actes c’est donner des raisons, justifier un acte que nous avons choisi de faire. Si on nous demande de nous justifier c’est parce que l’on considère que nous avons fait le choix d’agir ainsi librement. L’idée d’avenir quant à elle fait ici référence à la notion du temps dans le programme et l’on peut déjà avoir en tête que l’avenir est ce qui n’existe pas encore objectivement.

Quelle problématique ? On peut d’abord remarquer que l’on ne peut, semble-t-il, être tenu pour responsable que de ce qui a déjà eu lieu. Si l’avenir est ce qui n’existe pas encore, comment pourrais-je en être tenu pour responsable ? Comment pourrais-je répondre et justifier ce qui n’existe pas encore ? A première vue, il semble donc que nous ne sommes pas responsables de l’avenir. Et pourtant, on ne peut pas nier que le présent est ce qui cause l’avenir. Ne devons nous alors pas être conscients que nous aurons à répondre de nos actes présents quand leurs effets seront connus ?

Deuxième problématique possible et complémentaire : Le sujet pose la question de savoir si nous sommes responsables de l’avenir, si nous répondons par l’affirmative, cela suppose que nous nous considérons comme les auteurs de l’avenir. En d’autres termes, si nous sommes responsables de l’avenir c’est que nous avons fait des choix libres qui sont causes de l’avenir. La question pourrait alors être : sommes-nous réellement libres au point de pouvoir être dits responsables de l’avenir ? Ou bien faudrait-il au contraire défendre l’idée que nous sommes plutôt déterminés par tout ce qui a précédé nos décisions. Nos choix et nos comportements, ne sont-ils pas eux-mêmes des effets inscrits dans une longue chaîne de causes à effets ? Alors, il semble difficile de dire que nous devrions répondre de ces actes dont nous ne sommes pas réellement les auteurs.

Quelques références possibles : Spinoza, Hans Jonas, Kant, Saint-Augustin

Quelques repères utiles pour la réflexion : Nécessaire/contingent, Essentiel/Accidentel