La liberté en philosophie

La notion de liberté en philosophie

Bienvenue dans cet article, dans lequel je vais vous présenter la notion de liberté qui est l’une des dix-sept notions du programme de philosophie de terminale. La liberté en philosophie peut être comprise de plusieurs manières. Il faut commencer par définir ce que l’on entend par liberté.

Je vais d’abord envisager quelques définitions possibles du terme liberté. Il est important de connaître ces définitions car elles vont vous permettre de bien comprendre les sujets et leurs enjeux. Puis, nous verrons quelques grands problèmes philosophiques sur cette notion.

Communément, quand on parle de liberté, on pense d’abord à la liberté d’action. Être libre en ce sens ce serait : avoir la possibilité de réaliser notre volonté sans contrainte ou obstacle. Je suis libre si rien ne m’empêche d’agir. Ou tout simplement, je suis libre si je ne suis pas en prison.

Mais peut-on en rester là ? Avoir la liberté d’action est-ce vraiment et toujours être libre ?

En effet, celui qui boit beaucoup trop tous les jours, peut-on vraiment dire qu’il est libre ? Ou n’est-il pas plutôt soumis à ses désirs et passions ?

On peut alors envisager une autre conception de la liberté : être libre ce serait être maître de soi-même, c’est-à-dire pouvoir résister à ses impulsions pour faire ce que dicte notre raison et qui est dans notre intérêt. En ce sens, l’alcoolique n’est pas libre car il n’arrive pas à se contrôler, il est soumis à son addiction.

Troisième définition possible de la liberté : être libre, ce n’est pas simplement avoir la possibilité d’agir, mais également avoir la possibilité de choisir ce que l’on va faire.

En d’autres termes, être libre c’est avoir le libre arbitre : c’est-à-dire la capacité de choisir et de décider entre plusieurs choses sans être influencé.

À ce stade, nous avons donc vu trois conceptions possibles de la liberté, je vous les rappelle :

  • la liberté d’action
  • la liberté comme maîtrise de soi
  • et le libre arbitre

À cela, on peut ajouter la liberté entendue comme autonomie.

L’autonomie, c’est la capacité d’un individu à se donner ses propres règles. On dit souvent d’un enfant qu’il n’est pas autonome quand on considère qu’il n’est pas encore capable de savoir ce qui est bon pour lui et doit donc suivre les règles que ses parents lui demandent de suivre.

Enfin, la liberté est également une notion très importante dans le domaine politique.

Trois conceptions de la liberté en philosophie politique

D’abord, il y a la liberté civile : la liberté civile, c’est la capacité de faire tout ce qui est autorisé par les lois. Par exemple, si la loi dit que vous avez le droit d’aller voter, alors si quelqu’un essaie de vous en empêcher, vous pouvez faire appel à la police. En d’autres termes, la liberté civile se traduit pour le citoyen par des droits qui sont garantis par l’État. L’État vous garantit que vous pouvez faire ceci ou cela sans qu’aucun autre individu ne vienne nous en empêcher.

La liberté civile est à opposer à la liberté dite naturelle qui est la capacité de faire absolument tout ce que l’on veut sans aucune limite. Le problème est qu’assez vite, si tout le monde fait absolument tout ce qu’il veut, c’est la loi du plus fort qui règne et même le plus fort ne reste pas très longtemps libre. La liberté naturelle peut donc sembler intéressante et pourtant c’est une illusion.

Enfin, dernier sens possible de la liberté : c’est la liberté politique que l’on peut aussi penser comme une forme d’autonomie politique. Un peuple a la liberté politique quand il se donne ses propres règles, c’est-à-dire qu’il choisit lui-même les lois auxquelles il va obéir. Vous comprenez que le régime qui permet la liberté politique est la démocratie.

Quelques grands problèmes philosophiques sur la liberté.

Premier grand problème : Sommes-nous réellement libres ? Ou bien sommes-nous au contraire déterminés ?

Ce problème porte essentiellement sur l’existence du libre arbitre. Avoir le libre arbitre, nous l’avons vu, c’est pouvoir faire des choix sans être influencé en faisant usage de notre volonté et peut-être aussi de notre raison si nous avons réfléchi un minimum avant de faire notre choix.

Mais une telle capacité de choix existe-t-elle réellement ? Peut-on dire que nous faisons des choix rationnels sans être influencé et en optant pour ce qui nous semble le mieux pour nous, par exemple ? Ou bien faut-il admettre qu’en réalité, nos choix sont tout à fait déterminés par notre environnement social, notre famille, nos amis ? Ou encore par nos expériences passées et les traces qu’elles ont laissées dans notre psyché ?

Un fervent défenseur du libre arbitre est le philosophe français du 17e siècle René Descartes qui dit : « La liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons. »

En effet, à ses yeux, il est évident que nous sommes libres, car nous ressentons cette liberté quand nous devons prendre une décision. Nous savons qu’il dépend de nous de faire un choix ou un autre et que nous serons responsables de ce choix.

Mais si nous sommes bien conscients que c’est nous qui faisons le choix, pouvons-nous réellement affirmer que nous le faisons librement, c’est-à-dire sans subir l’influence de notre passé ou de notre groupe social, par exemple ?

Au contraire, pour Spinoza, nous ne sommes pas libres, mais nous avons l’illusion d’être libres, car nous sommes conscients des choix que nous faisons et des actions que nous entreprenons, mais pas des causes profondes qui nous ont poussé à faire ces choix.

Deuxième problème classique sur la liberté :

A-t-on besoin d’apprendre à être libre ? Ou bien peut-on dire que nous sommes libres spontanément ?

Il est alors question de décider si la liberté est quelque chose qui s’apprend et que l’on peut acquérir ou s’il s’agit de quelque chose d’inné.

Sur cette question, il est possible de s’appuyer sur une thèse de Sartre, qui affirme que l’homme est condamné à être libre. Par là, il veut dire notamment que l’homme ne choisit pas d’être libre ou non car il ne choisit pas de naître. Il est jeté dans le monde sans l’avoir choisi, mais nous dit Sartre, une fois qu’il est au monde, alors il est fondamentalement libre et responsable de ce qu’il devient, quoi qu’il puisse en dire.

À cette thèse de Sartre, on pourrait opposer une thèse défendue par Kant dans « Qu’est-ce que les lumières ? » Pour le philosophe allemand, la liberté n’est pas quelque chose qui va de soi pour les hommes. Au contraire, à ses yeux, la plupart des hommes, bien qu’ayant atteint l’âge adulte, restent des mineurs, c’est-à-dire qu’ils ne se servent pas de leur propre entendement et continuent de suivre sans réfléchir ce que les autorités du moment leur commandent de faire. En ce sens, il faudrait bien que les hommes apprennent à se servir de leur raison et sans cela, ils ne sont pas réellement libres.

Troisième problème philosophique sur la liberté : un homme libre est-il nécessairement heureux ?

Ou en d’autres termes, peut-on affirmer que la liberté nous apportera toujours le bonheur ? Ou bien faut-il au contraire défendre que l’on peut être libre et malheureux ?

Pour traiter ce problème, on peut notamment penser au philosophe grec de l’antiquité, Epicure, pour qui être libre c’est notamment être maître de soi et savoir renoncer à certains désirs qui risquent de causer en nous des souffrances et des douleurs. Alors, à ses yeux, le sage libre est maître de ses désirs et n’est pas soumis à des peurs irrationnelles, ce qui le rend heureux.

Mais si l’on peut admettre que la liberté entendue comme maîtrise de soi nous rend heureux, en est-il de même du libre arbitre ? Si l’on en croit Sartre, cette capacité que nous avons de faire des choix peut aussi produire en nous une grande angoisse car pouvoir faire des choix ne signifie pas être sûr de faire les bons choix. Il n’est pas toujours facile d’être libre, car faire un choix, c’est prendre le risque de se tromper. Nous sommes responsables de ce que nous devenons pour Sartre et cette responsabilité est source d’angoisse.

La liberté consiste t-elle à faire tout ce qui nous plaît ?

Ou en d’autres termes, est-ce que les lois auxquelles nous obéissons lorsque nous vivons en société sont des limites à notre liberté ? Ou bien faudrait-il au contraire les voir comme des conditions de notre liberté ?

En effet, si l’on prend la liberté au sens de la liberté naturelle comme la possibilité de faire tout ce que nous voulons, alors effectivement les lois apparaissent comme des limites à cette liberté.

Mais est-ce que la liberté naturelle est une véritable liberté ? Resterions-nous libres très longtemps s’il n’y avait aucune loi et que la loi du plus fort régnait ? Sans doute pas très longtemps, car nous serions rapidement soumis par une puissance plus forte que nous. Cette thèse est notamment défendue par Rousseau dans le Contrat social. À ses yeux, la seule liberté réelle est la liberté civile, c’est-à-dire que nous sommes libres lorsque nous faisons ce qui est permis par les lois, et nous sommes d’autant plus libres dans ce cas que l’État nous garantit qu’aucun autre individu ne viendra nous empêcher de faire ce que nous avons le droit de faire. Par exemple, nous avons le droit de posséder des biens et si quelqu’un vient nous les prendre, nous pouvons faire appel à la police. La loi est donc en réalité une garantie de notre liberté, car elle nous protège de ceux qui voudraient nous soumettre à leur volonté.

Néanmoins, qu’en est-il si les lois auxquelles nous obéissons ne sont pas décidées par le peuple, mais par un roi ou par une minorité d’individus qui détiennent le pouvoir ? Alors, est-ce que les lois ne sont pas effectivement des limites à notre liberté et n’aurions-nous pas le droit, voire même le devoir, de désobéir ? C’est ce que défend le philosophe américain du 19e siècle Henry David Thoreau dans son Essai intitulé De la désobéissance civile.

Voilà pour cet article, j’espère qu’il vous aidera à mieux comprendre la notion de liberté et les différents problèmes qu’elle peut poser. Pour retrouver tous les cours par notions, vous pouvez vous rendre sur cette page. Pour une présentation du programme en vidéos, c’est ici.

Le temps - Programme de philosophie

Le temps – Philosophie – Terminale

Dans cet article, je vais vous présenter la notion de temps en philosophie qui est une des 17 notions du programme de terminale.

Je vais d’abord faire un point sur la définition ou les définitions possibles du temps en philosophie. Puis, je vais passer en revue plusieurs grands problèmes classiques sur le temps en mentionnant quelques auteurs intéressants à connaître sur cette notion.

Une notion difficile à définir

Le temps est une de ces notions en philosophie qui pose problème dès la définition car il est difficile de dire ce qu’est le temps.

Comme le dit Saint Augustin : « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me demande ce qu’est le temps, je sais ce qu’il est ; et si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus ».

On peut néanmoins commencer par cette définition imparfaite : le temps est la dimension dans laquelle se produit le changement. Si la petite pouce dans le jardin est devenue une belle fleur c’est que du temps s’est écoulé.

Quand nous parlons du temps nous pensons souvent au temps de la montre, le temps s’écoule uniformément minute après minute, seconde après seconde. Cette vision du temps correspond à ce que l’on appelle en philosophie le temps objectif. Le temps objectif : c’est le temps qui nous permet de mesurer le changement avec nos montres (heures, minutes, secondes). Il est uniforme, il s’écoule à la même vitesse pour tout le monde.

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La nature - Programme de philosophie

La nature – Philosophie – Terminale

Bienvenue dans cet article dans lequel je vais vous présenter la notion de nature en philosophie qui est une des 17 notions du programme en terminale.

Le terme nature peut avoir plusieurs significations :

On peut définir la nature comme l’ensemble des espaces et des êtres qui n’ont pas été créés ou transformés par l’homme. (ex: une forêt vierge). La nature s’oppose donc à ce qui est artificiel ou culturel.

On peut ainsi dire que la culture c’est ce qui transforme à la fois la nature extérieure à nous, mais également notre nature humaine que nous transformons, par exemple, par l’éducation et l’instruction.

La nature d’une chose cela peut aussi signifier ce qui fait qu’elle est ce qu’elle est ou ce qui la définit.

Voilà pour les définitions, j’en profite pour vous rappeler que si vous voulez apprendre à faire une dissertation ou une explication de texte, vous pouvez télécharger tous mes conseils de méthodes via le formulaire en bas de l’article. Vous retrouverez notamment dans cet ebook toutes les définitions à bien connaître pour analyser finement un sujet de dissertation.

Les grands problèmes sur la nature en philosophie

Bien, à présent, quels sont les grands problèmes qui peuvent être posés sur la question de la nature en philosophie ? Je vais vous en donner quelques uns parmi les plus importants avec quelques réponses classiques :

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Une fiche de révision sur le bonheur

Réviser la notion de bonheur – philosophie

Dans cet article, je vais vous présenter la notion de bonheur qui est une des dix-sept notions du programme de philosophie en terminale.

Je vais d’abord faire un point sur la définition du bonheur et les principaux termes proches dont il faut le distinguer. Puis, je vais passer en revue quelques grandes problèmes possibles sur le bonheur. 

Définitions du bonheur en philosophie :

D’une manière générale, on peut définir le bonheur comme un état de satisfaction durable et global. Cet état de satisfaction durable sera à différencier du plaisir qui est un état de satisfaction éphémère en lien avec la satisfaction d’un besoin. Par exemple, si vous mangez du chocolat, cela peut vous faire plaisir, mais ça n’est pas cela qui va vous apporter le bonheur au sens strict.

De même, on peut distinguer le bonheur de la joie, car la joie est plutôt un état de satisfaction intense et éphémère. La joie c’est, par exemple, l’état dans lequel vous êtes quand vous réussissez un examen difficile. Cette explosion de joie est intense et heureusement éphémère car vous seriez très vite totalement épuisé.

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liberté philosophie

Réviser la notion de liberté au programme de philosophie

Dans cet article, je vais vous présenter la notion de liberté qui est une des dix-sept notions du programme de philosophie en terminale.

Je vais d’abord envisager quelques définitions possibles du terme liberté. Il est important de connaître ces définitions car elles vont vous permettre de bien comprendre les sujets et leurs enjeux. Puis, nous verrons quelques grands problèmes philosophiques classiques sur cette notion.  

Les définitions de la liberté en philosophie

Communément quand on parle de liberté, on pense d’abord à la liberté d’action. Etre libre en ce sens ce serait avoir la possibilité de réaliser notre volonté sans contrainte ou obstacle. Je suis libre si rien ne m’empêche d’agir ou tout simplement je suis libre si je ne suis pas en prison. Mais peut-on en rester là ? Avoir la liberté d’action, est-ce vraiment et toujours être libre ?

En effet, celui qui tous les jours boit beaucoup trop peut-on vraiment dire qu’il est libre ? Ou n’est-il pas plutôt soumis à ses désirs et passions ?

On peut alors envisager une autre conception de la liberté : être libre ce serait être maître de soi-même, c’est-à-dire pouvoir résister à ses impulsions pour faire ce que dicte notre raison et qui est dans notre intérêt. En ce sens, l’alcoolique n’est pas libre car il n’arrive pas à se contrôler, il est soumis à son addiction.

Troisième définition possible de liberté : être libre ça n’est pas simplement avoir la possibilité d’agir mais également avoir la possibilité de choisir ce que l’on va faire. En d’autres termes, être libre c’est avoir le libre arbitre : c’est-à-dire la capacité de choisir et décider entre plusieurs choses sans être influencé.

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Vidéos de philosophie

Le bonheur – Programme de philosophie – Terminale

Bienvenue dans cette vidéo, dans laquelle je vais vous présenter la notion de bonheur qui est une des dix-sept notions du programme de philosophie terminale.

Je vais d’abord faire un point sur la définition du bonheur et les principaux termes proches dont il faut le distinguer. Puis, je vais passer en revue quelques grandes questions possibles sur le bonheur. 

On peut définir le bonheur comme un état de satisfaction durable et global.

Cet état de satisfaction durable sera à différencier du plaisir qui est un état de satisfaction éphémère. Par exemple, si vous mangez du chocolat, cela peut vous faire plaisir, mais ça n’est pas cela qui va vous apporter le bonheur au sens strict.

De même, on peut distinguer le bonheur de la joie, car la joie est plutôt un état de satisfaction intense et éphémère. La joie c’est par exemple l’état dans lequel vous êtes quand vous réussissez un examen difficile. Cette explosion de joie est intense et heureusement éphémère car vous seriez très vite totalement épuisé.

Une fois ces bases posées, quels sont les grands problèmes philosophiques qui peuvent être posés sur le bonheur ? Je vais vous en donner quelques uns parmi les plus importants.

– Premier sujet : Faut-il satisfaire tous ses désirs pour être heureux ?

La notion de bonheur est souvent liée à celle du désir car on peut communément penser que satisfaire tous nos désirs va nous permettre d’atteindre le bonheur. En d’autres termes, être heureux ce serait satisfaire ses désirs. Le personnage de Calliclès dans le Gorgias de Platon défend ainsi que pour être heureux il faut désirer beaucoup et chercher à satisfaire tous ses désirs car c’est ainsi que l’on se sent vivant.

A cela Socrate répond que l’on se comporte alors comme un tonneau percé c’est-à-dire que dès que l’on a satisfait un désir, un nouveau apparaît et ainsi de suite. Or, le désir est un manque, tant que nous ne l’avons pas satisfait il nous fait souffrir et comme le désir renaît sans cesse, Alors on peut se demander s’il faut vraiment désirer beaucoup et chercher à satisfaire tous ses désirs pour être heureux.

– Deuxième sujet : Le bonheur est-il un idéal inaccessible ?

En effet, le bonheur si on le définit comme un état de satisfaction durable et global semble être plutôt difficile à atteindre. On peut alors raisonnablement se demander si cet état est véritablement accessible.

Sur cette question, Kant répondra par exemple que le bonheur est bien inaccessible car c’est une idée qui relève de notre imagination et qui est pour cette raison souvent vague et imprécise. Nous avons une vague idée de ce qui nous rendra heureux, mais aucune définition claire et surtout aucune méthode pour y arriver. C’est pourquoi Kant a tendance à considérer le bonheur comme inaccessible.

Néanmoins, on pourrait lui opposer des auteurs, comme Epicure ou encore Epictète qui envisagent justement comment nous pourrions rationnellement modifier nos pensées et nos comportements pour être plus heureux.

–  Troisième sujet : Le bonheur dépend-il de nous ?

Une question classique sur le bonheur consiste en effet à s’interroger sur l’impact réel que nos choix et actions peuvent avoir sur notre bonheur. Faut-il penser comme le suggère l’étymologie que le bonheur est plutôt une question de chance ? Et que finalement nous avons peu d’impact sur notre bonheur car il dépend plutôt d’événements extérieurs. Ou bien peut-on défendre comme le fait Epicure, que nous pouvons appliquer une méthode rationnelle pour être heureux ? Il s’agirait notamment, selon lui, de classer nos désirs afin de nous défaire des désirs nuisibles pour ne garder que les plus simples et sains. Je vous renvoie sur cette question à cette vidéo sur Epicure et le bonheur.

– Quatrième sujet : Le bonheur est-il le bien suprême ?

En effet, on peut penser que le bonheur est ce que chacun recherche le plus. Pourtant cela ne va pas tout à fait de soi en réalité. N’y a t -il pas des choses auxquelles nous allons donner plus de valeur que le bonheur ? Par exemple ne peut-on par dire que s’il faut choisir entre être heureux et être libre, nous préférons être libre ? 

Plus encore ne peut-on pas donner davantage d’importance au devoir moral qu’au bonheur ? Si bien que si notre devoir devait s’opposer à notre bonheur, nous choisirions de faire quand même notre devoir.

On peut sur cette question prendre l’exemple de la thèse de John Stuart Mill qui dit « Il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait ». John Stuart Mill défend, en effet, que même s’il est plus difficile d’être heureux quand on est un être doté de facultés supérieures, aucun être supérieur ne consentirait pour autant à être changé en un être moins intelligent pour être plus heureux. Par exemple, un étudiant en philosophie trouvant de grandes satisfactions dans les lectures parfois difficiles et la découverte de philosophes n’acceptera jamais d’être changé en vache s’il est admis qu’une vache atteint le bonheur beaucoup plus facilement en broutant de l’herbe. 

De même, et pour prendre un autre exemple, un être humain doté d’une grande conscience morale qui se désespère de la destruction de la nature et des espèces animal, n’acceptera pas d’être changé en climato-sceptique juste parce que cela lui permettrait d’être plus heureux.

Le bonheur est-il alors vraiment ce que nous recherchons le plus ?

Voilà pour cette vidéo, j’espère qu’elle vous permettra de mieux cerner les grandes questions que vous allez rencontré sur la notion de bonheur et le programme de philosophie terminale. Si vous voulez davantage de contenu sur la notion de bonheur, n’hésitez pas à vous rendre sur mon blog apprendre la philosophie.

Pour une présentation de l’ensemble du programme de philosophie terminale vous pouvez consulter cet article. Je présente également les autres notions du programme sur ma chaîne Youtube.

Quelques citations philosophiques classées en suivant les notions du programme de philosophie en terminale.

Quelques citations philosophiques

Quelques citations philosophiques classées en suivant les notions du programme de philosophie en terminale.

Le Bonheur :

« Le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l’imagination », Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs.

« Carpe Diem », Horace (65-8 av JC), Odes

« La vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui ». Schopenhauer, Le Monde comme Volonté et comme Représentation, Livre IV, §56-57

« Nous ne vivons jamais, mais espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais », Pascal (1623–1662), Pensées

« Nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l’instant présent ne pourrait exister sans la faculté d’oubli », Nietzsche, Seconde considération inactuelle.

« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses », Epictète, Manuel, V

« Il n’y a qu’une route vers le bonheur, c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté. »,Épictète (50–125), Entretiens

« C’est un grand bien à notre avis que de se suffire à soi-même, non qu’il faille toujours vivre de peu, mais afin que si l’abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons. », Epicure, Lettre à Ménécée

La Liberté :

Quelques citations philosophiques d’auteurs centraux du programme sur le thème de la liberté.

« Les hommes se croient libres pour cette seule cause qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés. », Spinoza (1632–1677), Lettre à Schuller

« L’homme est condamné à être libre », Sartre, L’existentialisme est un humanisme

« L’homme est né libre et partout il est dans les fers », Rousseau, Du contrat social.

« La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent », Montesquieu, L’esprit des lois.

« L’angoisse est le vertige de la liberté », Kierkegaard, Du concept d’angoisse.

« Le domaine de la liberté commence là où s’arrête le travail déterminé par la nécessité. », Karl Marx, Le Capital.

« Ce n’est pas par la satisfaction du désir que s’obtient la liberté, mais par la destruction du désir », Epictète, Manuel.

Le Devoir :

« Agis uniquement d’après la maxime dont tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle », Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs.

« Commettre l’injustice est pire que la subir », Socrate dans le Gorgias de Platon

« Le devoir est la nécessité d’accomplir une action par respect pour la loi », Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs.

« L’obéissance au devoir est une résistance à soi-même », Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion.

« Le mal vient de ce que l’homme se trompe au sujet du bien », Socrate dans le Théétète de Platon

N’oubliez pas qu’il est intéressant de pouvoir utiliser des citations philosophiques dans votre devoir, mais qu’il est nécessaire de les expliquer pour qu’elles participent réellement à votre argumentation.

Nature/Culture :

« Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage. », Michel de Montaigne (1533–1592) Essais, I, 31, Des Cannibales

« On ne naît pas femme : on le devient », Simone de Beauvoir (1908-1986), Le Deuxième Sexe

Le Travail :

« Le travail est désir réfréné, disparition retardée : le travail forme. » Hegel (1770–1831)

« Le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité. », Karl Marx (1818–1883), Le Capital

La Religion :

« Les religions sont comme des routes différentes convergeant vers un même point. » Gandhi (1869–1948)

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point », Pascal, Pensées, 277

« La religion serait la névrose obsessionnelle universelle de l’humanité », Freud, L’Avenir d’une illusion

« Dieu est mort ! Et c’est nous qui l’avons tué ! », Nietzsche, Le Gai Savoir

« La religion est (…) l’opium du peuple », Marx, Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel

« Deus sive natura », Spinoza, Ethique

« Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », Leibniz (1646-1716), Théodicée

Le Langage :

« Le mot ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal. »
Henri Bergson (1859–1941) Le Rire

« Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde. », Ludwig Wittgenstein (1889–1951), Tractatus logico-philosophicus

« Danger du langage pour la liberté de l’esprit : chaque mot est un préjugé. », Friedrich Nietzsche (1844–1900)

« Dire, c’est faire », Austin (1911-1960), How to Do Things with Words

 » Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles. », Henri Bergson (1859-1941), Le Rire

« Le monde (…) devient humain (…) seulement lorsqu’il est devenu objet de dialogue », Hannah Arendt (1905-1975), Vies politiques

« Ce dont on ne peut parler, il faut le taire. », Ludwig Wittgenstein (1889-1951), Tractatus logico-philosophicus

Quelques citations philosophiques sur l’Art :

« L’art n’a d’autre objet que d’écarter (…) tout ce qui nous masque la réalité, pour nous mettre face à la réalité elle-même », Bergson, Le Rire

« Le beau est ce qui plaît universellement sans concept », Kant, Critique de la faculté de juger

« L’art est le grand stimulant de la vie », Nietzsche, Crépuscule des idoles

« Le génie est la disposition innée de l’esprit par laquelle la nature donne ses règles à l’art », Kant, Critique de la faculté de juger 

La Conscience :

« L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant », Pascal, (1623-1662) Pensées

« Je pense donc je suis » Descartes (1596-1650), Discours de la méthode

« Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix. », Rousseau (1712-1778), Emile ou de l’éducation

« Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience », Marx (1818-1883), L’idéologie allemande

L’Inconscient :

« Montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison », Freud (1856-1939), L’Inquiétante Etrangeté et autres essais

« L’enfer, c’est les autres. », Jean-Paul Sartre (1905–1980)

« Un ami est un autre soi-même », Aristote, La Grande Morale.

Le Désir :

« Le désir est l’essence même de l’homme », Spinoza (1632-1677), Ethique

« Changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde », Descartes, Discours de la méthode

« Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. », Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse

« Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion», Hegel (1770-1831), La Raison dans l’Histoire

L’existence et le temps :

« Vouloir être de son temps, c’est déjà être dépassé. » Eugène Ionesco (1909–1994)

« Prends l’habitude de penser que la mort n’est rien pour nous », Epicure, Lettre à Ménécée

« Philosopher, c’est apprendre à mourir », Montaigne (1533-1592), Essais

La Vérité :

« Vrai et faux sont des attributs de la parole et non des choses. Là où n’est point de parole, il n’y a ni vérité ni fausseté. », Thomas Hobbes (1588–1679)

« Ce que nous appelons apprendre est une réminiscence », Platon, Ménon

« Le soleil ne se lèvera pas demain », Hume (1711-1776), Enquête sur l’entendement humain.

« L’homme est la mesure de toutes choses », Platon, Protagoras.

La Science :

« La nature, nous l’expliquons ; la vie de l’âme, nous la comprenons ». Dilthey (1833-1911), Le Monde de l’Esprit

« Que les choses puissent avoir une nature en soi, indépendamment de l’interprétation et de la subjectivité, c’est une hypothèse parfaitement oiseuse. » Friedrich Nietzsche (1844–1900)

« L’expérience : c’est là le fondement de toutes nos connaissances. » John Locke (1632–1704)

« Le critère de la scientificité d’une théorie réside dans la possibilité de l’invalider, de la réfuter ou encore de la tester. » Karl Popper (1902–1994) (Conjectures et réfutations, La croissance du savoir scientifique, pp. 64-65).

La Justice et le droit :

« Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir », Rousseau, Du contrat social.

« Plaisante justice qu’une rivière borne ! Vérité au deçà des Pyrénées, erreur au-delà », Pascal, Pensées.

« La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. », Blaise Pascal (1623–1662), Pensées.

Quelques citations philosophiques sur l’Etat :

« L’homme est un animal politique. », Aristote (384–322 av. J.-C.), La Politique

« Il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir », Montesquieu (1689-1755), L’Esprit des lois.

« L’homme est un loup pour l’homme », Hobbes (1588-1679), Le Citoyen

« Les hommes doivent être caressés ou anéantis », Machiavel (1469-1527), Le Prince

« Les ouvriers n’ont pas de patrie », Marx et Engels, Manifeste du parti communiste.

Vous trouverez ci-dessous quelques sujets de philo.

Quelques sujets de philo par notion

Vous trouverez ci-dessous quelques sujets de philo classés par notion. Certains renvoient explicitement à une ou deux notions du programme. D’autres ne font référence qu’à une seule notion. D’autres encore, ne mentionnent pas une notion de manière totalement claire, c’est alors à l’étudiant de trouver à quelle(s) notions le sujet fait référence. Identifier la ou les notions centrales du sujet est important car il faudra ensuite définir précisément ces notions. Je vous envoie pour plus de précision à cet article sur l’importance des définitions notamment dans l’introduction de la dissertation.

Sujets de philo sur le bonheur :

  • Le bonheur est-il un idéal inaccessible ?
  • Le bonheur est-il une affaire de politique ?
  • Les désirs sont-ils un obstacle au bonheur ?

La liberté :

  • Etre libre, est-ce faire ce qui me plaît ?
  • Un homme libre est-il nécessairement heureux ?
  • Sommes-nous responsables de l’avenir ?

Le devoir :

  • Suis-je libre quand je fais mon devoir ?
  • Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?
  • Est-ce par devoir ou par intérêt qu’il faut être juste ?
  • La désobéissance à la loi peut-elle être un devoir ?

La conscience :

  • La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?
  • Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
  • La conscience de ce que nous sommes peut-elle faire obstacle à notre bonheur ?

L’inconscient :

  • L’idée d’inconscient exclut-elle l’idée de liberté ?
  • Peut-on connaître l’inconscient ?
  • Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ?

Le temps :

  • Peut-on échapper au temps ?
  • Prendre son temps, est-ce le perdre ?
  • Peut-on apprendre à vivre ?

L’Etat :

  • Serions-nous plus libres sans Etat ?
  • L’être humain peut-il se contenter de vivre en paix ?
  • L’Etat doit-il reconnaître des limites à sa puissance ?

La justice et le droit :

  • La politique peut-elle se passer de la morale ?
  • La révolte peut-elle être un droit ?
  • Toute inégalité est-elle une injustice ?

Le langage :

  • Le langage ne sert-il qu’à communiquer ?
  • Suffit-il de bien parler pour bien penser ?
  • La parole suffit-elle à faire échec à la violence ?

La nature :

  • L’homme est-il un animal comme un autre ?
  • L’homme est-il à part dans la nature ?
  • Faut-il respecter la nature ?

L’art :

  • L’artiste doit-il chercher à plaire ?
  • L’art détourne-t-il de la réalité ?
  • L’art n’obéit-il à aucune règle ?
  • Peut-on parler d’un travail de l’artiste ?

Le travail :

  • Sommes-nous condamnés à travailler ?
  • Faut-il travailler pour être heureux ?
  • Le loisir est-il le but véritable du travail ?

La technique :

  • Faut-il avoir peur de la technique ?
  • Le développement technique nous donne-t-il plus de liberté ?
  • Tout ce qui est techniquement possible est-il souhaitable ?

La religion :

  • Est-il déraisonnable de croire en Dieu ?
  • La science peut-elle se substituer à la religion ?
  • La croyance est-elle une illusion rassurante ?

La raison :

  • Croire, est-ce renoncer à l’usage de la raison ?
  • La raison doit-elle se défier des sens ?
  • La raison est-elle seulement affaire de logique ?

La science :

  • La science nous livre-t-elle le réel tel qu’il est ?
  • La connaissance scientifique a-t-elle des limites ?
  • L’être humain peut-il être l’objet d’une science particulière ?

La vérité :

  • Douter, est-ce désespérer de la vérité ?
  • La diversité des opinions rend-elle vaine la recherche de la vérité ?
  • Toute vérité est-elle démontrable ?

Evidemment cette liste de sujets de philo n’est pas exhaustive, vous pouvez en rencontrer beaucoup d’autres !

Le programme de philosophie en terminale se compose de 17 notions que le professeur peut aborder en choisissant les auteurs et problèmes qui lui semblent les plus pertinents. Le programme est également constitué d'une liste d'auteurs non exhaustive, l'enseignant peut choisir de traiter d'autres auteurs en complément et il n'est pas obligatoire d'avoir traité de tous les auteurs de la liste. La seule contrainte consiste à choisir l'oeuvre suivie à lire pendant l'année parmi les auteurs mentionnés ci-dessous. Le programme comprend également une liste de repères qui doivent être vu au cours de l'année.

Le Programme de philosophie en Terminale

Le programme de philosophie en terminale se compose de 17 notions que le professeur peut aborder en choisissant les auteurs et problèmes qui lui semblent les plus pertinents. Le programme est également constitué d’une liste d’auteurs non exhaustive, l’enseignant peut choisir de traiter d’autres auteurs en complément et il n’est pas obligatoire d’avoir traité de tous les auteurs de la liste. La seule contrainte consiste à choisir l’oeuvre suivie à lire pendant l’année parmi les auteurs mentionnés ci-dessous. Le programme comprend également une liste de repères qui doivent être vu au cours de l’année.

Un programme de philosophie en dix-sept notions :

Le bonheur, la liberté, le devoir, la conscience, l’inconscient, le temps, la nature, le travail, la technique, l’art, le langage, la religion, l’Etat, la justice, la raison, la science, la vérité.

Les auteurs :

Cette liste d’auteurs du programme de philosophie en terminale n’est pas une limite, il est possible de traiter d’autres auteurs pendant l’année. De même, il n’est pas obligatoire de le avoir tous vus, l’élève de terminale n’est pas censé connaître absolument l’auteur qui tombe en explication de texte au bac. Il doit pouvoir expliquer le texte sans avoir une connaissance approfondie de l’auteur.

Platon, Aristote, Zhuangzi, Epicure, Cicéron, Lucrèce, Sénèque, Epictète, Marc Aurèle, Nagarjuna, Sextus Empiricus, Plotin, Augustin, Avicenne, Anselme, Averroès, Maïmonide, Thomas d’Aquin, Guillaume d’Occam, Machiavel, Montaigne, Bacon, Hobbes, Descartes, Pascal, Locke, Spinoza, Malebranche, Leibniz, Vico, Berkeley, Montesquieu, Hume, Rousseau, Diderot, Condillac, Smith, Kant, Bentham, Hegel, Schopenhauer, Comte, Cournot, Feuerbach, Tocqueville, Mill, Kierkegaard, Marx, Engels, James, Nietzsche, Freud, Durkheim, Bergson, Husserl, Weber, Alain, Mauss, Russell, Jaspers, Bachelard, Heidegger, Wittgenstein, Benjamin, Popper, Jankélévitch, Jonas, Aron, Sartre, Arendt, Lévinas, Beauvoir, Lévi-Strauss, Merleau-Ponty, (S) Weil, Hersch, Ricoeur, Anscombe, Murdoch, Rawls, Simondon, Foucault, Putnam.

Les Repères dans le programme de philosophie :

Le programme de philosophie en terminale comporte également un ensemble de repères. Ce sont des notions importantes pour mener à bien une réflexion. Elles sont souvent présentées par deux, mais pas toujours. Il est alors important d’apprendre à les différencier, elles ont souvent des sens opposés.

Absolu / Relatif

Absolu: ce qui ne dépend que de soi-même pour exister, ce qui dans la pensée comme dans la réalité ne dépend d’aucune autre chose et porte en soi-même sa raison d’être.
Relatif : ce qui dépend d’un point de vue, d’une situation ou d’un autre terme en l’absence duquel ce dont il s’agit serait inintelligible, impossible ou incorrect.

Abstrait / Concret

Abstrait : l’abstraction est une opération de l’esprit qui consiste à séparer ce que nos sens présentent comme non séparés.
Concret : l’objet concret est l’objet global, le tout sensible composé de tous les éléments.

Exemples : rouge est une abstraction car une couleur ne se présente jamais seule à ma vue. Je vois une pomme rouge, une tomate rouge mais jamais du rouge seul.

Analyse / Synthèse

Analyse : opération de l’esprit qui consiste à décomposer un phénomène ou un concept en ses parties en montrant comment elles s’enchaînent. Analyser, c’est expliquer.
Synthèse : organisation dans un nouvel ensemble d’éléments jusque là séparés ou associés différemment. La synthèse permet de comprendre.
Exemples : quand je lui fais faire une analyse de sang, le biologiste décompose mon sang en ses différents constituants : plasma, globules rouges, globules blancs etc.

Contingent / Nécessaire

Contingent : ce qui pourrait ne pas être.
Nécessaire : ce qui ne peut pas ne pas être.

Croire / Savoir

Croire c’est être persuadé de la vérité d’une proposition sans preuve, sans démonstration. La foi (croyance en une proposition qui n’est ni évidente ni démontrable) est un cas particulier de croyance. On peut en effet croire en une proposition dont certes on ignore la démonstration mais qui, néanmoins, est démontrable.
Savoir c’est affirmer avec la certitude de celui qui peut avancer des preuves. Savoir, c’est être capable de rendre raison de ce qu’on affirme.

Essentiel / Accidentel

Essentiel : ce qui relève de l’essence c’est-à-dire de la définition. Appartient à l’essence d’une chose ce qui ne peut être ôté d’une chose sans faire disparaître en même temps la chose.
Accidentel : on appelle accidentelle toute qualité fortuite d’un objet qu’on pourrait lui retirer sans le modifier fondamentalement.
Exemple : il fait partie de l’essence de l’homme d’être bipède ou d’être doué de raison. En revanche avoir les yeux bleus est un accident.

En fait / En droit

Le fait est ce qui est.
Le droit est ce qui est légitime, ce qui devrait être.
Exemples : le viol est un fait mais non un droit.

Idéal / Réel

Idéal : ce qui n’existe qu’à titre d’idée, que dans et par la pensée.
Réel : ce qui est effectivement par opposition à l’apparence.
Mais exister à titre d’idée est, d’une certaine façon, être. Il est d’autres façons d’être que matériellement.
Exemple : un nombre est une idéalité puisque, hors de l’idée, dans l’expérience, on ne rencontre pas les nombres.

Légal / Légitime

Légal : ce qui est conforme au droit positif, c’est-à-dire au droit établi dans un État. La légalité, ce sont les lois, les codes tels qu’on les enseigne dans les facultés de droit. Le droit positif n’a rien d’universel et la légalité varie d’un État à l’autre.
Légitime : ce qui est conforme au droit idéal (la morale), ce qui doit être pour que la justice soit respectée.
Exemples : dans un État despotique, la torture peut être légale c’est-à-dire autorisée par la loi. Cela ne la rend pas légitime c’est-à-dire juste. Inversement, la liberté d’expression n’est pas reconnue légalement dans certains États. Elle est pourtant légitime.

Médiat / Immédiat

Médiat : avec intermédiaire.
Immédiat : sans intermédiaire

Objectif / Subjectif

Objectif : Est objectif ce qui ne dépend pas de mon point de vue particulier. Tout le monde peut donc être d’accord sur ce récit ou jugement car il rend compte du fait de manière neutre.

Subjectif : Est subjectif ce qui dépend de la conscience du sujet. Cela dépend de mon point de vue et mon jugement sera donc partial.

Obligation / Contrainte

Obligation : qui découle d’un devoir.
Contrainte : lien ou règle qui limite, entrave ou empêche l’action.
L’obligation est donc un cas particulier de contrainte, à savoir la contrainte morale. Ce qui la caractérise est d’être tout à fait compatible avec la liberté. C’est en effet librement que je consens à suivre mon devoir. Être obligé n’est pas être forcé. La distinction obligation / contrainte nous montre donc que, parmi les différentes formes de contraintes, existent des contraintes libératrices.

Persuader / convaincre

Dans les deux cas, il s’agit d’obtenir l’accord de l’autre.
Persuader c’est faire appel aux émotions, à l’affectivité de l’autre. Nous sommes dans l’ordre de la manipulation.
Convaincre c’est faire appel à la raison d’autrui, donner des preuves, lui démontrer la vérité d’une proposition.

En théorie / En pratique

Théorie connaissance contemplative pure et désintéressée chez les Grecs. En science, ensemble lié d’énoncés qui rendent compte rationnellement d’un groupe de phénomènes.
Pratique : ce qui concerne l’action morale et politique.
Si dans l’Antiquité, l’opposition entre la théorie et la pratique est franche, dans le sens moderne au contraire la théorie explique le réel et permet donc, par la connaissance de ses lois, de le transformer.

Universel / Général / Particulier / Singulier

Universel : qui vaut pour tous les individus d’une classe d’objets dans aucune exception.
Général : qui vaut dans la majorité des cas mais peut admettre quelques exceptions. Qui vaut pour tous les éléments d’un genre.
Particulier : qui vaut pour quelques cas.
Singulier : qui vaut pour un seul cas.
Exemples : « tous les hommes sont mortels » est une proposition universelle.
Les lois d’un État sont générales. Elles ne valent pas pour d’autres États.
Dire que quelques hommes sont chauves c’est énoncer une proposition particulière.
Enfin, si j’affirme que Flaubert a écrit Mme Bovary, j’énonce une proposition singulière puisqu’elle ne vaut que pour Flaubert