Socrate le philosophe

Socrate : un philosophe emblématique

Dans le précédent épisode j’ai essayé de répondre à la question : Qu’est-ce que la philosophie ? Aujourd’hui, j’ai décidé de commencer ce cheminement assez classiquement avec Socrate car même s’il n’est pas réellement le premier des philosophes, il incarne encore aujourd’hui la figure du philosophe.

Socrate n’est pas le premier philosophe car il y avait des philosophes avant lui, mais on a coutume de les appeler des présocratiques, donc on les définit par rapport à Socrate. En d’autres termes, il y a un avant et un après Socrate.

Le philosophe par excellence ?

Il y a, je pense, au moins trois raisons à cela. Une raison méthodologique, une raison éthique et une raison liée à l’histoire singulière et, quelque part, tragique de Socrate.

D’abord, Socrate a inventé une manière de faire de la philosophie qui est encore celle pratiquée par beaucoup d’enseignants aujourd’hui. Il vit à Athènes au 5e siècle avant Jésus Christ, il n’a laissé aucun écrit et ne nous est connu que par les témoignages de ses disciples et notamment par Platon qui met souvent en scène son maître dans ses dialogues. Socrate est un philosophe c’est-à-dire souvenez vous qu’il aime ou recherche la sagesse. Il ne se définit pas du tout comme un savant ou un sage. Il cherche à être sage.

Platon attribue à Socrate cette maxime « Je ne sais qu’une chose c’est que je ne sais rien ». Ce point est très important car pour Socrate, si je suis déjà certain de savoir alors je ne cherche pas à savoir. En d’autres termes, pour commencer à rechercher le savoir, il faut d’abord être conscient qu’on ne sait pas tout. Et il n’y a pas de pire ignorance que de croire savoir alors que l’on est, en réalité, dans l’erreur.

Donc, vous le comprenez, la démarche du philosophe est d’abord une démarche d’humilité. Il est conscient qu’il ne sait pas tout et qu’il a sans doute des idées fausses ou des préjugés, et, parce qu’il en est conscient, alors il cherche à se défaire de ses idées fausses pour savoir véritablement.

Socrate est donc connu pour sa méthode qu’il nomme la maïeutique car elle consiste à faire accoucher les esprits. Socrate, dans Athènes, parle avec les gens et s’entretient particulièrement avec ceux qui disent savoir. Socrate feignant de ne rien savoir du tout, leur pose alors des questions difficiles afin de leur faire prendre conscience qu’en réalité ils ne savent pas si bien que cela. Une fois que son interlocuteur doute, il peut alors par le dialogue commencer avec lui à chercher la vérité.

Socrate cherche à libérer les athéniens de leurs fausses croyances et à les mettre sur le chemin de la vérité. Cela ne signifie pas qu’il leur dit ce qu’est la vérité ou ce qu’ils doivent savoir. Car pour Socrate le savoir ne peut être transmis de cette manière, verticalement. C’est à chaque individu de douter, de dialoguer avec d’autres et de faire usage de sa raison pour retrouver la vérité.

Socrate est également connu pour sa grande éthique.

A Athènes, il s’oppose fermement à ceux que l’on appelle les sophistes. On compte parmi les interlocuteurs préférés de Socrate, Gorgias et Protagoras. Les sophistes, contrairement aux philosophes, se disent savants et enseignent notamment comment bien parler et bien se comporter aux jeunes hommes de la cité qui se destinent à la politique.

Socrate reproche aux sophistes de se prétendre savants alors qu’ils se trouvent souvent en difficulté face à lui. Ils disent « tout savoir » mais, à ses yeux, ils sont plutôt des ignorants qui s’ignorent. Le pire qui soit pour Socrate.  

Pire encore, il leur reproche d’apprendre aux jeunes l’art de bien parler dans le but unique d’avoir toujours raison et de pouvoir réfuter n’importe quelle thèse sans se préoccuper le moins du monde de la vérité de ce qu’ils affirment.

Pour Socrate la vérité est essentielle et c’est faire un bien mauvais usage de la rhétorique, l’art de bien parler, si on l’utilise pour persuader un interlocuteur alors même que l’on sait parfaitement que la thèse que nous défendons est fausse.

En d’autres termes, pour Socrate, il vaut bien mieux admettre que l’on a tort et chercher la vérité plutôt que chercher à avoir toujours raison en se moquant de la vérité.

Il est resté dans les mémoires pour sa fin tragique.

Sa démarche philosophique, son amour des questions gênantes et sa recherche inlassable de la vérité, lui on fait de nombreux ennemis dans Athènes. Il fût alors accusé entre autres d’impiété et de corrompre la jeunesse, car il est bien dangereux de pousser les jeunes à se poser des questions.

On l’accuse depuis des années de remettre en cause les croyances religieuses,  on l’accuse aussi de  renverser les valeurs de la société et d’enseigner aux jeunes à le faire aussi. En effet, le philosophe puisqu’il pose des questions a tendance à questionner les traditions et à les mettre en danger. Son activité ne plaît donc pas à ceux qui veulent que les traditions perdurent sans se demander si elles sont bonnes.

C’est alors qu’a lieu le procès de Socrate que Platon raconte dans son œuvre intitulée l’Apologie de Socrate. Socrate se défend, il use de sa raison pour faire la démonstration de ses bonnes intentions. Il ne cherche finalement qu’à rendre meilleurs ses concitoyens. Mais il ne convainc pas suffisamment et il est déclaré coupable par une courte majorité.

Ses accusateurs demande la peine de mort. Socrate demande à être honoré car il considère son enseignement comme très bénéfique pour la cité. Finalement, il sera condamné à mort à une faible majorité. Il aurait pu s’enfuir, mais cela aurait été aller à l’encontre de ses convictions. Il accepte donc sa peine et boit la ciguë, un poison, entouré de ses amis et disciples.

La mort de Socrate marquera beaucoup son disciple Platon qui revient souvent sur la mort de son maître, notamment dans l’Apologie de Socrate, mais également dans l’Allégorie de la caverne dont je vous parlerai bientôt.

Voilà pour cette petite introduction sur le fameux Socrate, si vous avez envie d’en savoir d’avantage n’hésitez pas à visiter mon blog et je vous dis à bientôt pour la suite. Vous pouvez également me retrouver sur Instagram pour davantage de philosophie !

Le temps - Programme de philosophie

Le temps – Philosophie – Terminale

Dans cet article, je vais vous présenter la notion de temps en philosophie qui est une des 17 notions du programme de terminale.

Je vais d’abord faire un point sur la définition ou les définitions possibles du temps en philosophie. Puis, je vais passer en revue plusieurs grands problèmes classiques sur le temps en mentionnant quelques auteurs intéressants à connaître sur cette notion.

Une notion difficile à définir

Le temps est une de ces notions en philosophie qui pose problème dès la définition car il est difficile de dire ce qu’est le temps.

Comme le dit Saint Augustin : « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me demande ce qu’est le temps, je sais ce qu’il est ; et si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus ».

On peut néanmoins commencer par cette définition imparfaite : le temps est la dimension dans laquelle se produit le changement. Si la petite pouce dans le jardin est devenue une belle fleur c’est que du temps s’est écoulé.

Quand nous parlons du temps nous pensons souvent au temps de la montre, le temps s’écoule uniformément minute après minute, seconde après seconde. Cette vision du temps correspond à ce que l’on appelle en philosophie le temps objectif. Le temps objectif : c’est le temps qui nous permet de mesurer le changement avec nos montres (heures, minutes, secondes). Il est uniforme, il s’écoule à la même vitesse pour tout le monde.

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Une fiche de révision sur le bonheur

Réviser la notion de bonheur – philosophie

Dans cet article, je vais vous présenter la notion de bonheur qui est une des dix-sept notions du programme de philosophie en terminale.

Je vais d’abord faire un point sur la définition du bonheur et les principaux termes proches dont il faut le distinguer. Puis, je vais passer en revue quelques grandes problèmes possibles sur le bonheur. 

Définitions du bonheur en philosophie :

D’une manière générale, on peut définir le bonheur comme un état de satisfaction durable et global. Cet état de satisfaction durable sera à différencier du plaisir qui est un état de satisfaction éphémère en lien avec la satisfaction d’un besoin. Par exemple, si vous mangez du chocolat, cela peut vous faire plaisir, mais ça n’est pas cela qui va vous apporter le bonheur au sens strict.

De même, on peut distinguer le bonheur de la joie, car la joie est plutôt un état de satisfaction intense et éphémère. La joie c’est, par exemple, l’état dans lequel vous êtes quand vous réussissez un examen difficile. Cette explosion de joie est intense et heureusement éphémère car vous seriez très vite totalement épuisé.

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liberté philosophie

Réviser la notion de liberté au programme de philosophie

Dans cet article, je vais vous présenter la notion de liberté qui est une des dix-sept notions du programme de philosophie en terminale.

Je vais d’abord envisager quelques définitions possibles du terme liberté. Il est important de connaître ces définitions car elles vont vous permettre de bien comprendre les sujets et leurs enjeux. Puis, nous verrons quelques grands problèmes philosophiques classiques sur cette notion.  

Les définitions de la liberté en philosophie

Communément quand on parle de liberté, on pense d’abord à la liberté d’action. Etre libre en ce sens ce serait avoir la possibilité de réaliser notre volonté sans contrainte ou obstacle. Je suis libre si rien ne m’empêche d’agir ou tout simplement je suis libre si je ne suis pas en prison. Mais peut-on en rester là ? Avoir la liberté d’action, est-ce vraiment et toujours être libre ?

En effet, celui qui tous les jours boit beaucoup trop peut-on vraiment dire qu’il est libre ? Ou n’est-il pas plutôt soumis à ses désirs et passions ?

On peut alors envisager une autre conception de la liberté : être libre ce serait être maître de soi-même, c’est-à-dire pouvoir résister à ses impulsions pour faire ce que dicte notre raison et qui est dans notre intérêt. En ce sens, l’alcoolique n’est pas libre car il n’arrive pas à se contrôler, il est soumis à son addiction.

Troisième définition possible de liberté : être libre ça n’est pas simplement avoir la possibilité d’agir mais également avoir la possibilité de choisir ce que l’on va faire. En d’autres termes, être libre c’est avoir le libre arbitre : c’est-à-dire la capacité de choisir et décider entre plusieurs choses sans être influencé.

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