méthode de l'explication de texte en philosophie

La méthode de l’explication de texte philosophique

Comment réussir votre explication de texte ? Je vous explique dans cet article quelles sont les différentes étapes de la méthode de l’explication de texte en philosophie.

Réussir l’introduction de son explication de texte

Pour bien commencer son explication de texte en philosophie, il faut d’abord prendre conscience qu’un texte de philosophie n’est pas un texte que l’on va comprendre immédiatement et simplement. Il va donc être nécessaire de le lire plusieurs fois d’abord, puis de s’arrêter précisément sur chaque phrase ou chaque expression pour en expliquer le sens.

Les premières lectures du texte vont d’abord permettre d’identifier le thème du texte, c’est-à-dire que vous devez chercher de quoi parle ce texte en général. Très souvent le thème du texte correspond à une des 17 notions du programme de philosophie. Vous pouvez ainsi avoir un texte dont le thème est « la liberté ».

Méthode de l'explication de texte

Il faut ensuite chercher la thèse du texte c’est-à-dire l’affirmation centrale de l’auteur dans le texte. L’enjeu est ici de trouver que ce l’auteur défend à propos du thème. Par exemple, si le thème est « la différence entre l’homme et l’animal », la thèse du texte pourrait être « l’homme est un être doué de raison et de langage contrairement à l’animal ». La recherche de la thèse est un point très important de la méthode de l’explication de texte en philosophie.

Formuler le problème du texte

Une fois que vous avez identifié la thèse du texte, il faut trouver le problème auquel l’auteur répond dans ce texte. Le problème n’est donc pas le plus souvent formulé dans le texte lui-même. Il faut imaginer le problème que s’est posé l’auteur avant d’écrire son texte. Une bonne manière de trouver le problème du sujet peut consister à prendre la thèse du texte et à chercher la thèse adverse. Par exemple, si la thèse du texte est : « l’homme est constamment tourné vers le passé ou le futur », la thèse adverse est : « l’homme est tourné vers le présent ». Une fois que vous avez identifié thèse et antithèse vous pouvez formuler le problème sous forme d’alternative. Par exemple : « l’auteur s’est demandé si les hommes étaient plutôt tourné vers le futur et le passé ou bien vers le présent ».

Faire le plan du texte

Enfin, pour finir le travail au brouillon il faut découper le texte, c’est-à-dire identifier différentes parties dans le texte et justifier ce découpage en précisant ce que l’auteur y fait à chaque fois. Il peut par exemple, formuler sa thèse, développer un argument, proposer un exemple, formuler la thèse de l’opinion commune et y répondre etc.

Exemple d’une introduction d’explication de texte

Pour plus de clarté je précise les différents éléments de l’introduction entre parenthèses avant :

(Présentation du texte) Dans ce texte de Pascal, extrait des Pensées, il est question de (thème du texte, ici deux notions) notre rapport au temps et des effets de ce rapport au temps sur notre bonheur. (Formulation du problème auquel le texte répond sous forme d’alternative) Pascal s’est demandé si la tendance des hommes à se focaliser le plus souvent sur le passé et sur le futur les rend plutôt heureux ou plutôt malheureux. (Formulation de la thèse c’est-à-dire de la réponse que fait l’auteur au problème dans ce texte) Dans ce texte, Pascal défend l’idée selon laquelle nous avons tendance à toujours nous tourner vers le futur (pour espérer) et vers le passé (pour regretter ce que nous avons fait ou ce que nous avons perdu) et ainsi à ne jamais vivre pleinement au présent ce qui nous rend finalement malheureux. (Formulation du plan du texte en insistant sur ce que fait l’auteur dans ce passage d’un point de vue argumentatif) Dans la première partie du texte des lignes 1 à 6, l’auteur énonce sa thèse selon laquelle les hommes ont tendance à ne pas s’intéresser au présent mais uniquement au futur et au passé. Puis dans une deuxième partie des lignes 6 à 10, il donne de raisons qui selon lui justifient que les hommes se détournent du présent. Enfin des lignes 10 à la fin, il donne d’abord un argument de fait pour justifier sa thèse puis il énonce la deuxième partie de sa thèse selon laquelle cette tendance que nous avons à nous détourner du présent nous rend malheureux.

Réussir le développement de son explication de texte

Expliquer et non répéter le texte : Le problème que rencontrent beaucoup d’étudiants quand ils font une explication de texte de philosophie est qu’ils ont tendance à seulement répéter le texte. Nous allons donc voir comment expliquer réellement le texte.

Alors que faire pour vraiment expliquer le texte ?

Pour bien expliquer le texte, vous devez réaliser 4 opérations :

  • Clarifier le texte
  • Expliciter la construction du texte
  • Justifier ce que dit l’auteur/le défendre
  • Faire une objection

Afin que vous compreniez bien ces 4 opérations, je vais les expliquer en montrant que chacune d’elle peut correspondre à un métier.

Clarifier le texte : Le prof

D’abord, il vous faut incarner un professeur qui essaie de rendre le texte le plus clair possible pour ses élèves. Concrètement cela signifie que vous devez montrer que vous avez compris le sens de la phrase ou de l’expression que vous expliquez.

Plusieurs choses à faire pour cela :

Si c’est une phrase un peu difficile à comprendre (comme cela peut être souvent le cas dans un texte de philosophie), vous avez le droit de faire de la bonne paraphrase, c’est-à-dire reformuler le passage de manière plus claire.

Il ne faut surtout pas en rester là néanmoins, il est également très important de définir les termes importants du texte et c’est absolument nécessaire si ce sont des notions du programme comme temps, bonheur etc.

Enfin, il est bienvenu afin de rendre le texte plus clair et de montrer que vous l’avez bien compris de prendre des exemples pour illustrer ce que dit l’auteur.

Mettre en évidence la construction du texte : L’architecte

Quand vous expliquez un texte de philosophie, un des objectifs est de faire ressortir clairement ce que fait l’auteur, c’est-à-dire la manière dont il construit son argumentation afin de justifier la validité de sa thèse.

Il faut envisager un texte de philosophie comme une construction. Le but du texte est de soutenir la thèse (le toit), pour cela l’auteur utilise des arguments, des définitions, des exemples etc…

Vous devez donc être capable de voir et révéler le plan du texte. Il est donc très important de préciser régulièrement à quel élément du texte nous avons affaire ici. Est-ce la thèse, un exemple, un premier argument, l’opinion commune ou sa réfutation ? Il s’agit essentiellement de montrer comment chaque élément du texte permet à l’auteur d’avancer dans la défense de sa thèse.

Dans l’exemple d’explication de texte de philosophie à la fin de cet article, cette opération est notée : (construction du texte)

Il faut avoir en tête qu’un texte de philosophie est comme un temple Grec. Le but de l’auteur est de défendre une thèse c’est-à-dire une idée qui n’est pas évidente et qui doit être justifiée. Pour cela, l’auteur doit construire son texte en donnant des arguments pour justifier sa thèse, ce sont les colonnes qui soutiennent le toit du temple. Il doit également définir ce dont il parler c’est le socle nécessaire sur lequel s’appuient les arguments.

Justifier ce que dit l’auteur : L’avocat

Il faut ensuite montrer pourquoi l’auteur affirme ce qu’il affirme, c’est-à-dire justifier, argumenter ses propos, montrer pourquoi il a raison de dire ce qu’il dit et donc en quelque sorte prendre sa défense face à des objections éventuelles (là, on est sûr de ne pas faire de paraphrase, mais il faut veiller à ne pas trop s’éloigner du texte). Pour ce faire, vous avez besoin de pouvoir mobiliser des connaissances acquises en cours.

Vous pouvez même formuler une éventuelle objection et montrer comment l’auteur y répond déjà dans son texte. Les passages qui correspondent à cette opération sont suivis de (justification) dans l’exemple rédigé ci-dessous.

Remarque : Vous devez d’abord avoir bien compris le texte et cherché à défendre les propos de l’auteur avant de passer à l’opération suivante.

Faire une objection : le scientifique

Une fois que vous avez bien clarifié le passage et que vous avez cherché à le justifier alors il est possible de faire une objection.

Vous devez alors incarner un scientifique qui pose des questions et vérifie tout ce qu’on lui dit car il doute.

Vous avez la possibilité de faire un paragraphe d’objection qui peut être appuyé sur la référence à un autre auteur qui soutient une thèse ou une argumentation différente. Il n’est pas nécessaire de faire une objection dans chaque partie, mais il est nécessaire qu’il y ait au moins une objection dans tout le devoir. Bien entendu, cette objection doit être argumentée et il faut absolument éviter de dire que l’auteur n’a rien compris, ou se contredit, car cela montre en général que c’est l’étudiant qui n’a pas compris le texte.

Exemple de développement d’explication de texte

Je vous montre dans l’exemple suivant, comment il est possible de réaliser une explication de texte de philosophie en suivant les quatre opérations. Pour chaque opération différente, je précise de quelle opération il s’agit juste après entre parenthèses et en gras. Il s’agit de l’explication du début du texte seulement.

Dans ce texte, Pascal commence par énoncer sa thèse (construction du texte), il nous dit “nous ne tenons jamais au temps présent” c’est-à-dire que l’homme ne vit pas le moment présent mais regarde le futur ou le passé (Clarifier-reformulation). Ici par temps, on peut entendre le temps objectif c’est-à-dire la durée qui est mesurée par l’horloge ou la montre de la même manière pour tous (Clarifier-définition). Le temps présent est le temps où nous sommes en train de vivre, car c’est en réalité le seul qui existe objectivement (Clarifier-définition). En effet, le passé n’existe plus et le futur n’existe pas encore si ce n’est dans notre esprit (Clarifier-définition). Ainsi, on peut observer que nombre de voyageurs passent beaucoup de temps à prendre des photos de leurs voyages au lieu de profiter des paysages directement. Ils semblent plus préoccupés par le fait de garder des souvenirs du passé plutôt que de vivre pleinement au présent (Clarifier-Exemple). Ensuite l’auteur remarque que nous considérons le futur avec espoir et nous voulons qu’il arrive plus vite. Il semble dire implicitement que nous ne sommes pas satisfaits du présent et que donc nous voulons que le futur arrive. Il remarque qu’ils veulent hâter le futur, or il est impossible de faire venir le futur plus vite objectivement (Justification). Et si l’on considère le temps subjectif c’est-à-dire le temps vécu et que nous percevons singulièrement, alors regarder le futur ne le fait pas passer plus vite, au contraire il faudrait s’amuser au présent et y vivre pleinement pour que le futur arrive plus vite (Justification). De même, selon lui, nous avons tendance à vouloir retenir le passé car nous regrettons qu’il disparaisse, peut-être pensons que nous étions mieux dans le passé (Clarifier). Les nostalgiques ont ainsi ce regret du passé et ils ne sont pas très heureux au présent. Ainsi, dans Midnight in Paris de Woody Allen, le personnage principal déménage à Paris et il n’est pas heureux dans le présent car il considère le 19e siècle à Paris comme l’âge d’or de la culture humaine. Un événement fantastique a lieu et il se trouve conduit dans le passé et à cette époque il rencontre une femme qui, elle, est nostalgique de la Belle époque. Elle ne se trouve alors pas bien dans l’époque où elle est et qu’admire tant le personnage principal. (Clarifier-Exemple) On voit donc que souvent les hommes ont tendance à ne pas se satisfaire de leur époque même si elle est de valeur et à vouloir le passé sans vivre dans le moment présent. L’auteur a donc montré que nous ne vivons pas bien au présent et espérons le futur ou regrettons le passé (construction du texte).

Voilà, j’espère que cette méthode de l’explication de texte en philosophie vous aidera à réussir vos explications. Pour plus de détails, n’hésitez pas à télécharger ma méthode complète ou à regarder mes vidéos sur la méthode de l’explication de texte.

Exemples d'introduction philosophique

Exemples d’introduction de dissertation en philosophie

Afin que vous compreniez mieux comment réaliser une bonne introduction de dissertation, je vous montre ici plusieurs exemples d’introduction de dissertation en philosophie sur des sujets différents, vous pouvez voir la méthode en VIDEO ici. Pour davantage d’information sur la méthode à suivre vous pouvez regarder cet article sur la manière de réussir son accroche, et ces deux autres articles sur la problématique et la méthode de l’introduction de manière plus générale.

Je vous rappelle que votre introduction de dissertation en philosophie doit comporter une accroche, un rappel du sujet, une problématique comprenant une définition des termes du sujet et une annonce de plan.

Pour plus de clarté, je précise à chaque fois entre parenthèses à quel élément de la méthode les différents passages de l’introduction correspondent. Par ailleurs, vous trouverez dans le sujet 1, un exemple d’accroche utilisant un exemple, et dans les sujets 2 et 3, des exemples d’accroches utilisant plutôt des citations.

Sujet 1 : Introduction philosophique : Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?

Dans le film « Into the Wild », le héro Christopher, s’enfuit pour partir vivre seule dans la nature. Il essaie, ainsi, d’échapper à l’influence de ses parents qui veulent pourtant son bonheur. Christopher rejette le mode de vie de ses parents, et pense, au contraire, être heureux en se détachant des choses matériels et en s’éloignant de la société. Ce faisant, on peut en déduire qu’il est souvent difficile de savoir ce qui rendra heureux un individu. Or, si nous ne savons pas réellement ce qui les rendra heureux, comment pourrait-on avoir le devoir de faire le bonheur des autres ? Et pourtant n’avons nous pas l’obligation, de leur donner au moins le minimum pour être heureux ? (Accroche qui montre le problème c’est-à-dire que la réponse au sujet n’est pas évidente). Avons-nous alors le devoir de faire le bonheur des autres ? (Rappel du sujet). A première vue, nous pourrions penser que nous avons effectivement le devoir de faire le bonheur des autres, car ce serait une obligation morale d’agir de manière à aider les autres à atteindre un état de satisfaction durable et global. En effet, rendre les autres heureux semble être une bonne chose et quelque chose que l’on peut rationnellement souhaiter. (Première réponse au sujet) Mais, n’est-ce alors pas vouloir imposer aux autres une certaine manière d’être heureux ? En prétendant faire le bonheur des autres, ne risque-t-on pas, au contraire, de faire son malheur ? Dans ce sens, dire que nous avons l’obligation de rendre les autres heureux pourrait être difficile à défendre car comment avoir le devoir de rendre les autres heureux si nous ne pouvons savoir ce qui les rendra effectivement tel ? (Deuxième réponse qui montre que la réponse au sujet n’est pas évidente). Dans un premier temps, nous verrons

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Sujet 2 : Prendre son temps, est-ce le perdre ?

« Nous n’avons pas reçu une vie brève, nous l’avons faite telle ». Sénèque dans De la Brièveté de la vie, remarque ainsi que les hommes qui se plaignent d’avoir une vie courte sont, en réalité, responsables de cela, car ce sont eux qui en perdant leur temps la rendent courte. Pourtant, si les hommes perdent leur temps selon lui, ça n’est pas parce qu’ils prendraient trop leur temps, mais parce qu’ils ne réfléchissent pas à la meilleur manière d’user de ce temps. Ils peuvent très bien s’agiter sans cesse et être fort occupés tout en perdant leur temps car ils ne l’utilisent à rien de significatif. (Accroche) Alors, prendre son temps, est-ce le perdre ? (Rappel du sujet) A première vue, si par prendre son temps, on entend faire les choses avec lenteur, alors prendre son temps, cela pourrait signifier le perdre car c’est oublier alors que nous sommes des êtres mortels et que notre temps est limité. Le temps est une chose trop précieuse pour que l’on n’y fasse pas attention. Celui qui est lent perd alors son temps. (Première réponse un peu naïve qui repose sur une première définition de prendre son temps – première partie de la problématique) Mais, ne pourrait-on, au contraire, défendre l’idée que prendre son temps c’est au contraire bien en user ? Est-ce nécessairement parce que l’on agit vite et que l’on fait beaucoup de choses dans sa journée que l’on utilise bien son temps ? Nous pourrions, au contraire, remarquer que si nous occupons nos journées à des actions sans réel but alors nous perdons tout autant notre temps. Prendre son temps cela pourrait donc être, prendre possession de son temps en sachant précisément à quoi on l’utilise et pourquoi. (Deuxième réponse qui repose sur une deuxième signification possible de « prendre son temps » et montre que la réponse au sujet n’est pas évidentedeuxième partie de la problématique). Dans un premier temps, nous verrons que prendre son temps cela peut signifier le perdre, si nous sommes inconscients du caractère précieux du temps. Puis nous nous demanderons dans quelle mesure néanmoins prendre son temps et l’utiliser de manière réfléchie, ça n’est pas, au contraire, bien user de son temps. Enfin, nous envisagerons que quelque soit notre façon de vivre, il est inéluctable de perdre son temps dans la mesure où le temps est quelque chose qui nous échappe fondamentalement. (Annonce du plan)

Sujet 3 : Faut-il craindre la mort ?

« Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu’elle serait un événement pénible, mais parce qu’on tremble en l’attendant. » Selon Epicure dans la Lettre à Ménécée, il n’est pas raisonnable de craindre la mort, car il définit la mort comme « absence de sensation ». De ce fait, la mort ne nous fait pas souffrir puisqu’elle est absence de sensation, en revanche si nous craignons la mort de notre vivant, alors nous souffrons par avance inutilement. Nous pourrions pourtant remarquer que si la mort ne fait pas souffrir, le fait de mourir peut être douloureux. (Accroche qui montre que le sujet pose un problème) Faut-il alors craindre la mort ? (Rappel du sujet) A première vue, craindre la mort pourrait être utile pour nous car la crainte de la mort peut nous pousser à être plus prudent. Il faudrait alors craindre un minimum la mort pour espérer rester en vie. (Première réponse un peu naïve au sujet). Mais, ne pourrait-on dire, au contraire, qu’il ne faut pas craindre la mort ? En effet, il semble que cela n’a pas réellement de sens et d’utilité de craindre quelque chose qui arrivera de toute façon et de se gâcher la vie à l’anticiper. (Deuxième réponse qui montre que la réponse n’est pas évidente et pose donc un problème) Nous allons donc nous demander s’il faut craindre la mort. Dans un premier temps nous verrons qu’il ne faut pas craindre la mort car elle n’est pas un malheur. Puis, nous verrons qu’il y a néanmoins des avantages à craindre la mort. Enfin, nous nous demanderons si craindre la mort n’est pas un non sens car cela nous empêche de bien vivre. (Annonce du plan)

J’espère que ces différents exemples d’introduction de dissertation en philosophie, vous auront aidé à comprendre ce que doit être une introduction de dissertation en philosophie.

▶️ Si vous voulez aller plus loin vous pouvez également regarder cet exemple d’introduction de dissertation en vidéo :

Réussir son introduction en philosophie

Comment réussir son introduction de dissertation en philosophie ?

L’introduction de dissertation en philosophie est un élément très important. D’une part, car c’est de votre introduction que va découler la pertinence de votre plan, d’autre part, car vous devez y réussir deux des trois opérations que tout bon apprenti philosophe doit maitriser : la conceptualisation et la problématisation.

Tout d’abord, il vous faudra faire une accroche.

Vous avez deux possibilités pour l’accroche de l’introduction en philosophie. Soit vous avez une citation qui colle bien au sujet. Attention, il n’est pas utile et même contre productif de mettre une citation qui ne colle pas au sujet ou pas directement à ce sujet. Soit vous prenez un exemple concret, politique, juridique, littéraire ou même du quotidien, qui vous permet d’introduire le problème du sujet. Le but est de montrer d’emblée que le sujet pose une question intéressante à propos de laquelle on va effectivement devoir débattre. Il faut donc que votre exemple montre le plus possible que la réponse au sujet n’est pas évidente et que nous allons pouvoir opposer des arguments sur cette question. Pour aller plus loin sur la réalisation de l’accroche, je vous conseille cet article :

Ensuite, grâce à l’accroche, vous avez justifié la pertinence du sujet en montrant qu’il faisait effectivement débat, c’est donc le moment de rappeler le sujet. Vous pouvez le répéter tout simplement sans chercher à le reformuler. Reformuler le sujet peut être un exercice intéressant, néanmoins il est aussi hautement risqué car vous risquez ainsi de mal le reformuler et donc de le changer ou de le réduire ce qui vous conduira au hors sujet ou à un traitement seulement partiel du sujet. Je vous conseille donc de ne pas vous y essayer au moins dans un premier temps.

Une fois que vous avez fait l’accroche et répété le sujet les choses sérieuses commencent. Il faut rédiger la problématique tout en conceptualisant c’est-à-dire en définissant les termes du sujet.

Rédiger une problématique dans l’introduction de dissertation en philosophie

Le but de la problématique en philosophie est de montrer que le sujet qui est donné fait effectivement débat et que cela va donc justifier d’en débattre pendant tout votre devoir. Il s’agit donc de montrer que des thèses (réponses au sujet argumentées) vont s’opposer sur ce sujet. Pour ce faire, vous ne devez pas simplement formuler une question comme cela peut être le cas dans une dissertation d’histoire ou de littérature, car le sujet est déjà une question en philosophie. Je vous conseille donc de commencer par formuler une première réponse au sujet qui peut correspondre à l’opinion commune (réponse que la majorité ferait a priori sans y avoir réfléchi beaucoup).

Exemple sur le sujet  » Etre libre, est-ce faire ce que l’on désire ? » :

A première vue, il semble qu’être libre c’est bien faire ce que l’on désire car si être libre c’est avoir la possibilité de faire ce que je veux quand je le veux (première définition de liberté) alors il semble que quand je fais ce que j’imagine être bon pour moi (première définition de désir), je suis libre.

En faisant cela, vous avez formulé une première réponse au sujet tout en commençant à définir les termes du sujet. Vous avez alors réalisé la première partie de la problématique. A présent pour qu’il y ait vraiment problème ou débat, il faut formuler une objection ou thèse adverse. La suite de la problématique peut donc prendre cette forme :

Mais, céder sans cesse à ses désirs, est-ce vraiment être libre ? En effet, nous pourrions au contraire défendre qu’être libre c’est plutôt être autonome c’est-à-dire capable de se donner ses propres règles (2e définition possible de liberté). Alors, céder toujours à ses désirs ce serait sans doute ne pas être capable de suivre toujours nos règles et donc ne pas être libre.

Ainsi, vous défendez d’abord qu’être libre c’est bien faire ce que l’on désire puis qu’en réalité ça n’est peut-être pas si évident que cela. Vous avez donc montré le problème tout en donnant de premières définitions de liberté et de désir.

Pour aller plus loin sur la formulation de la problématique, je vous conseille cet article

Il ne vous reste ensuite qu’à formuler votre plan. Il doit être en trois parties et doit être dialectique c’est-à-dire que vos différentes parties doivent s’opposer. La 1er partie doit s’opposer à la 2e et la 2e à la 3e pour suivre une forme de plan comme thèse/antithèse/thèse.

Exemple d’introduction produite par une élève sur le sujet : « La conscience de ce que nous sommes peut-elle faire obstacle à notre bonheur ? »

“L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant”. Pascal défend ici que l’homme est fragile et misérable, c’est pourquoi c’est un roseau fragile, mais en même temps c’est un roseau pensant qui a une certaine conscience de ce qu’il est, et notamment de sa fragilité.  On pourrait donc dire ici que la conscience de l’homme d’être fragile peut être un obstacle à son bonheur. Il s’agit donc de se demander si la conscience de ce que nous sommes peut réellement faire obstacle à notre bonheur ? A première vue, nous pourrions considérer que la conscience de ce que nous sommes peut effectivement être un obstacle à notre bonheur car si être conscient c’est avoir le savoir que nous sommes des êtres mortels alors cette conscience peut nous empêcher d’atteindre un état de satisfaction durable. Mais, nous pourrions au contraire considérer que la conscience que nous avons de nous-mêmes nous permet de nous connaître, puisque nous nous prenons comme objet d’étude, et alors nous permet de déterminer ce qui nous rendra réellement heureux en comprenant nos mécanismes. Nous verrons dans un premier temps qu’il faut d’abord envisager la conscience comme un moyen qui permet d’accéder au bonheur en nous faisant sortir de l’illusion. Puis, nous verrons que notre conscience de nous-mêmes peut nous rendre plus conscient de notre condition mortelle, ce qui produit de l’angoisse. Enfin, nous envisagerons que notre conscience de notre durée de vie limitée peut nous pousser à donner un sens à notre vie, ce qui nous rendra plus heureux.

Il est essentiel de réussir sa problématique en philosophie

Comment faire une bonne problématique en philosophie ?

La problématique en philosophie est essentielle pour au moins deux raisons. D’abord, une des premières choses qu’il faut apprendre à faire en philosophie c’est remettre en question l’opinion commune c’est-à-dire la réponse qui pourrait sembler évidente, si on n’y a pas tellement réfléchi. La problématique fait cela justement, le but est de montrer que le sujet pose un véritable problème et que donc des thèses vont s’affronter sur ce sujet.

Ensuite la problématique est essentielle car c’est autour de la problématique que vous allez pouvoir construire un plan cohérent ensuite et éviter le hors sujet.

Souvent, les élèves en philosophie pensent qu’une problématique est une simple question comme ils ont pu l’apprendre en littérature ou en histoire-géo. Mais, à la différence de ces matières, en philosophie le sujet est déjà une question. Vous pouvez avoir par exemple : « Un homme libre est-il nécessairement heureux ? ».

Comment formuler une problématique sans simplement répéter le sujet ?

 La solution envisagée parfois consiste à reformuler le sujet, mais c’est une solution dangereuse car le risque est alors de mal reformuler le sujet et ainsi de le réduire ou pire de le changer complètement. Vous tombez alors dans le pire que l’on puisse faire en dissertation : le hors sujet.

La deuxième solution que je recommande consiste à formuler la problématique sous la forme d’une alternative thèse/antithèse. En effet, l’objectif est de montrer qu’il y a un problème et que des thèses argumentées s’opposent. On peut donc par exemple formuler la problématique ainsi :

« A première vue, (thèse 1) il semble bien qu’un homme libre est nécessairement heureux car si être libre c’est avoir la possibilité de faire ce que l’on souhaite alors on peut dire que la liberté nous permet d’atteindre un état de satisfaction global et durable. Mais, (thèse 2) ne pourrait-on dire au contraire qu’un homme libre n’atteint pas toujours le bonheur car nous pouvons très bien être libre de faire des choix et pourtant faire de mauvais choix qui vont nous conduire au malheur. »

Vous l’aurez compris, la problématique doit donc prendre la forme d’un paragraphe dans lequel vous envisagez une première réponse possible (thèse 1) et un argument, puis une deuxième réponse (thèse 2) et son argument. Ce faisant, vous montrez bien que la réponse au sujet n’est pas évidente et que ce sujet pose un véritable problème dont il va falloir débattre dans la suite de votre devoir.

Deux points importants pour faire une bonne problématique

Il faut, d’une part, que chacune de vos thèses dans la problématique soit justifiée par un argument. Vous remarquerez que dans mon exemple chaque thèse est suivie par un « car ». Il n’est pas suffisant d’affirmer une thèse il faut justifier cette thèse.

D’autre part, il est adroit de justifier vos thèses en utilisant des arguments qui vont vous permettre dans le même temps de commencer à définir les termes du sujet. On appelle cela des arguments définition. Il s’agit de justifier notre réponse en montrant  qu’elle est justifiée par la définition des termes du sujet.

Prenons le début de la problématique ci-dessous :

« A première vue, (thèse 1) il semble bien qu’un homme libre est nécessairement heureux car si être libre c’est avoir la possibilité de faire ce que l’on souhaite (définition de la liberté comme liberté d’action) alors on peut dire que la liberté nous permet d’atteindre un état de satisfaction global et durable (définition du bonheur).

La première réponse au sujet est donc justifiée par une définition possible de la liberté comme liberté d’action. Cette façon de faire permet de formuler une problématique solide tout en évitant de simplement plaquer les définitions des termes du sujet au début de votre introduction comme s’il s’agissait de décorations. Ici, vous les intégrez en partie dans la problématique, elles sont donc immédiatement utiles.

Autre Exemples de problématiques :

Sujet : « L’obéissance est-elle incompatible avec la liberté ? »

A première vue [opinion commune], nous pourrions dire que l’obéissance est bien incompatible avec la liberté, car celui qui se plie à un ordre [définition d’obéissance] ne se détermine pas par lui-même, il n’agit donc pas tel qu’il le veut [définition liberté d’action] et il ne choisit pas entre une chose et son contraire [définition de la liberté comme libre arbitre]. On peut donc dire qu’il n’exerce pas son libre arbitre. Mais [remise en question de l’opinion commune], obéir n’est-ce pas toujours choisir d’obéir ? En effet, obéir n’est-ce pas reconnaître qu’un ordre est justifié et choisir de s’y plier [liberté comme libre arbitre] ? Nous pourrions donc dire au contraire que l’obéissance est compatible avec la liberté car obéir ça n’est pas toujours se soumettre [distinction entre deux termes qui semblent proches mais à distinguer], on ne cède pas à une force physique, on choisit d’obéir.

Sujet : « Etre libre, est ce faire ce que l’on désire ? « 

A première vue, nous pourrions dire qu’être libre c’est faire ce que l’on désire, car être libre cela signifie d’abord ne pas être contraint par qui que ce soit, c’est-à-dire ne pas être empêché physiquement d’agir [une première définition de la liberté]. Or, si nous ne sommes pas contraints nous pouvons suivre nos désirs. Mais, sommes-nous libres quand nous cédons à nos désirs ? La liberté n’est-elle pas aussi dans la loi que l’on se prescrit à soi-même ? [ définition de la liberté comme autonomie] En ce sens, céder à nos désirs qui sont des impulsions spontanées et irréfléchies [définition du désir] n’est ce pas être esclave de ses désirs ?

développement dissertation philosophie

Comment réussir le développement de la dissertation de philosophie

Aujourd’hui, je vous explique comment réussir le développement de la dissertation de philosophie.

Admettons que vous ayez à traiter le sujet : Sommes-nous réellement libres ?

Vous avez fait un plan en trois parties et vous commencez votre deuxième partie où vous voulez défendre que nous ne sommes pas réellement libres. Vous devez donc développer votre 1er sous-partie. (Sachant qu’il doit y en avoir au moins 2 par grande partie).

Bien comment le développement de la dissertation de philosophie.

Vous devez commencer par énoncer l’idée que vous allez défendre suivie d’un argument pour justifier votre idée.

Cela peut donner :

« Nous allons voir à présent que nous ne sommes pas réellement libres car nos choix sont en fait déterminés par le milieu social dans lequel nous évoluons. »

Evidemment, ça n’est pas suffisant, à présent il faut expliquer votre argument car même si ce que vous dites vous paraît évident, ça ne l’est pas pour les autres. Il faut donc maintenant expliquer votre argument. C’est à ce stade que beaucoup d’élèves sèchent un peu. Que faire concrètement ?

Expliquer dans une dissertation c’est faire deux choses : clarifier et justifier

Pour clarifier, il faut essentiellement définir ce dont vous parlez. Ici, il faudra définir « déterminés », « milieu social » et préciser en quel sens vous avez pris « liberté ». Sur les différents sens possibles de la notion de liberté, je vous renvoie à cette vidéo.

Donc je reprends le développement et je précise en gras ce que je fais :

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Exemple introduction d'explication de texte

Un exemple d’introduction d’explication de texte philosophique

Dans cet article, je vais vous montrer un exemple d’introduction d’explication de texte. Nous allons prendre un texte bien connu de Rousseau extrait de La Nouvelle Héloïse :

« Tant qu’on désire on peut se passer d’être heureux ; on s’attend à le devenir : si le bonheur ne vient point, l’espoir se prolonge, et le charme de l’illusion dure autant que la passion qui le cause. Ainsi cet état se suffit à lui-même, et l’inquiétude qu’il donne est une espèce de jouissance qui supplée à la réalité, qui vaut mieux peut-être. Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on est heureux qu’avant d’être heureux. En effet, l’homme avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu’il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion. Mais tout ce prestige disparaît devant l’objet même ; rien n’embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point ce qu’on voit ; l’imagination ne pare plus rien de ce qu’on possède, l’illusion cesse où commence la jouissance. Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité et tel est le néant des choses humaines, qu’hors l’Être existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas. » Jean-Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloïse (1761).

Travail pour commencer l’explication de texte :

Dans un premier temps, n’hésitez pas à le lire plusieurs fois, les textes de philosophies ne sont pas des textes que l’on lit une seule fois. Il faut le lire plusieurs fois pour bien comprendre.

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Bonjour, bienvenue dans cette vidéo dans laquelle nous allons voir comment bien formuler un argument dans votre dissertation de philosophie

Formuler un bon argument pour sa dissertation de philosophie

Bonjour, bienvenue dans cette vidéo dans laquelle nous allons voir comment bien formuler un argument dans votre dissertation de philosophie.

En effet, Une dissertation de philosophie est d’abord une argumentation. Il va donc être essentiel de savoir bien argumenter pour la réussir. Or, c’est aussi ce qui pose souvent problème aux élèves.  Vous pouvez avoir tendance à confondre argument et exemple ou encore à énoncer des idées sans réellement les justifier c’est-à-dire donner des arguments pour les soutenir.

Alors comment bien argumenter ?

Je vais d’abord rappeler la distinction essentielle entre un exemple et un argument puis je vous présenterai différents types d’arguments qui peuvent être utiles dans une dissertation.

Une erreur courante que l’on fait en philosophie consiste à confondre argument et exemple. Un argument est toujours général, il va justifier une thèse de manière générale alors qu’un exemple est un cas particulier. Par exemple, si vous aviez un sujet tel que « Les révolutions sont-elles toujours un facteur de libertés ? », une mauvaise façon d’argumenter serait de dire « les révolutions sont bien un facteur de liberté car la révolution française a finalement apporté davantage de libertés aux français ». Vous voyez ici que la déduction est invalide car ça n’est pas parce qu’une révolution singulière a apporté des libertés que l’on peut en déduire que les révolutions en général sont facteurs de libertés. Pour que la réponse au sujet soit véritablement justifiée il faut que l’argument soit également général. Par exemple, vous pourriez utiliser un argument définition et défendre que dans la mesure où les révolutions sont des ruptures souvent brutales avec l’ordre politique établi (définition), alors elles produisent par nature de l’instabilité, du désordre, ce qui rend les conséquences d’une révolution très incertaine. Or, si les conséquences sont incertaines, il n’est pas possible d’affirmer que les révolutions sont toujours facteur de libertés.

Ceci étant dit, les exemples sont très utiles et pertinents quand ils viennent par exemple après un argument général pour l’illustrer.

Un argument est donc une justification rationnelle et générale de la thèse que vous allez défendre. Utiliser un argument n’est d’ailleurs pas réservé à la dissertation de philosophie, vous utilisez également des arguments dans votre vie quotidienne, dès lors que vous cherchez à convaincre quelqu’un.

Dans votre dissertation de philosophie, vous allez utiliser des arguments pour justifier les différentes réponses au sujet. Comme vous faites un plan dialectique en trois parties, il vous faudra à chaque fois au moins deux arguments par partie soit au minimum 6 arguments dans votre copie. Ce sont les arguments qui vont soutenir votre thèse dans chaque partie et il faut qu’il y ait au moins un argument par sous partie.

Mais comment trouver et formuler de bons arguments ? Je vais vous donner plusieurs façons possibles d’argumenter en philosophie.

1er façon, vous pouvez argumenter en utilisant ce que je vais appeler l’argument définition

Il s’agit d’utiliser une définition pour en déduire logiquement une thèse ou une réponse au sujet. C’est un type d’argument que vous pouvez commencer à utiliser lors de la formulation de la problématique, je vous conseille d’ailleurs de regarder ma vidéo sur comment bien commencer sa dissertation si vous ne l’avez pas vu.

L’argument définition consiste alors à justifier une réponse au sujet en utilisant la définition ou un aspect de la définition d’un des termes du sujet. Par exemple, si vous avez le sujet « un homme libre est-il nécessairement heureux ? », vous pouvez partir de la définition de liberté comme libre arbitre et en déduire qu’un individu qui a le choix peut sans doute être plus heureux qu’un individu qui n’a pas le choix car il sera alors libre de choisir de faire plutôt ce qui, selon lui, le rendra heureux.

Cela donnera donc : « Nous pouvons d’abord penser qu’un homme libre est nécessairement heureux car si par libre, on entend qu’il possède la capacité de choisir alors il peut sans doute utiliser cette capacité pour faire les meilleurs choix pour lui. Un homme libre sera donc heureux. »

Vous voyez qu’ici la réponse au sujet ou thèse que vous défendez est justifiée notamment par une certaine définition de la liberté comme libre arbitre.

Vous le remarquez peut-être, ici il s’agit d’un argument plutôt naïf qui ne va pas résister très longtemps car ça n’est pas parce qu’on a le choix que l’on fait toujours les bons choix. Néanmoins cela peut être un bon argument pour une première partie de dissertation et il est de toute façon possible de faire des arguments très convaincants en utilisant des définitions.

2 façon d’argumenter : Argumenter en utilisant l’argument de fait ou d’expérience

Cela consiste à justifier une thèse en vous appuyant sur une observation des faits. Par exemple, dans le sujet le « le bonheur est-il un idéal inaccessible ? », il est possible de défendre que le bonheur ne semble pas inaccessible puisque dans les faits on observe que bien des gens sont heureux. Pour autant, ce type d’argument est à privilégier en début de réflexion car il ne s’agit pas d’un argument très élaboré et il sera facile de lui trouver des limites. En effet, même si de nombreuses personnes se disent heureuses, on pourra par exemple se demander ce qu’elles entendent par heureuse et s’il s’agit réellement du bonheur.

3e façon d’argumenter ou type d’argument : Argumenter en utilisant l’argument logique

C’est un des types d’argument les plus classiques, il consiste notamment à enchainer des propositions de manière la plus logique possible. Par exemple, si l’on prend à nouveau le sujet : « un homme libre est-il nécessairement heureux ? », il est possible d’argumenter en enchaînant logiquement des propositions. Par exemple on pourra défendre

qu’un homme libre n’est pas nécessairement heureux car même si cet homme a alors la capacité de faire des choix, cela ne signifie pas pour autant qu’il est omniscient ou qu’il sait tout, il va donc potentiellement se tromper et faire de mauvais choix même s’il souhaite faire ce qui est dans son intérêt.

Si j’écris ce raisonnement de manière logique cela pourrait donner :

 – un homme libre a la capacité de faire des choix

– or être libre n’est pas équivalent à tout savoir

– donc un homme libre peut très bien se tromper et être malheureux. 

Vous voyez qu’il s’agit dans cet argument de tirer une conclusion des propositions précédentes.

4e façon d’argumenter : Argumenter en utilisant l’argument d’autorité

Un argument d’autorité consiste à s’appuyer sur l’expertise reconnue d’une personne dans un domaine pour défendre une thèse. Il est possible d’utiliser ce type d’argument en philosophie à condition de développer les arguments de l’expert. Il n’est pas suffisant de dire « cet expert dit cela donc c’est vrai ». Il faut quand même donner ses arguments. Dans votre dissertation vous allez y recourir quand vous développez la pensée d’un auteur.

Néanmoins, attention votre dissertation doit rester votre argumentation et pas simplement une juxtaposition d’arguments de différents auteurs, il est donc nécessaire d’introduire les auteurs dont vous allez parler. Je vous conseille de formuler, par exemple, l’argument avec vos propres termes d’abord puis de faire référence à l’auteur ensuite pour développer.

Voilà pour cette vidéo j’espère qu’elle vous aidera à réussir le développement de votre dissertation, si vous voulez davantage de conseils je vous invite à aller lire mes articles sur la page Méthode ici

Très bonne journée à vous

introduction dissertation de philosophie

Réussir l’introduction de sa dissertation de philosophie

Bonjour, bienvenue dans cette nouvelle vidéo où nous allons voir comment réussir l’introduction de votre dissertation de philosophie. Pour cela je vais vous donner 4 étapes à suivre.

4 étapes pour réussir son introduction de dissertation de philosophie

Il s’agit des différentes étapes à suivre au brouillon pour réaliser votre introduction de dissertation de philosophie et votre plan.   Tout d’abord première étape, il faut analyser le sujet et définir les termes.  Analyser un sujet c’est le découper en partie. Par exemple, si vous avez le sujet : « un homme libre est-il nécessairement heureux ? »

Il va falloir définir les termes qui renvoient aux grandes notions du programme, ici libre et donc liberté, mais également « heureux » qui renvoie à la notion de bonheur.  Pour chacune de ces notions vous avez normalement plusieurs définitions dans votre cours. La liberté peut par exemple être prise au sens de libre arbitre c’est alors la capacité de choisir entre une chose ou une autre.

Mais vous pouvez également penser à la liberté d’action ou encore à l’autonomie qui est la capacité de se donner ses propres règles. De même, pour le bonheur vous pouvez avoir plusieurs définitions. La plus générale peut être la suivante : le bonheur est un état de satisfaction durable et global qui provient d’un jugement sur notre existence en générale.

Mais vous pourriez également envisager la définition d’Epicure qui définit le bonheur comme une absence de douleurs et de troubles dans l’âme. Avoir ces définitions est important car elles vont vous permettre de justifier vos thèses et d’argumenter comme nous allons le voir ensuite.

Par ailleurs, il va être important de distinguer ces notions d’autres notions qui leur sont proches mais ne sont pas exactement semblables. Par exemple, il faudra au cours de votre devoir faire la différence entre le bonheur et la joie ou encore le bonheur et le plaisir. Dans une dissertation de philosophie, vous devez garder à l’esprit que le but est de préciser clairement de quoi vous parlez et donc de préciser les définitions.

Cette étape est très importante car souvent bien définir les termes et envisager les différents sens possibles de ces termes va vous permettre déjà d’envisager les différentes réponses possibles au sujet.

Vous allez avoir plusieurs définitions possibles qui parfois s’opposent complètement ou sont très différentes. C’est ce travail d’analyse qui va vous permettre de formuler la problématique et ensuite de construire un plan pour l’introduction de votre dissertation de philosophie.

Une fois que vous avez analysé le sujet et défini les termes, il vous faut formuler la problématique.

Comment faire ?

Et Comment formuler une problématique sans simplement répéter le sujet ? car il ne vous aura pas échappé que le sujet de philosophie est déjà une question. Il ne s’agit donc pas comme en lettres ou en histoire géo de transformer une phrase en question, là vous avez déjà une question. Alors comment faire ?

 La solution envisagée parfois consiste à reformuler le sujet, mais c’est une solution dangereuse car le risque est alors de mal reformuler le sujet et ainsi de le réduire ou pire de le changer complètement. Vous courrez alors le risque de faire un hors sujet.

La deuxième solution que je recommande consiste à formuler la problématique sous la forme d’une alternative thèse/antithèse argumentée. En effet, l’objectif est de montrer qu’il y a un problème c’est-à-dire des thèses ou réponses argumentées s’opposent. Il faut montrer que la réponse au sujet n’est pas évidente et qu’elle va faire débat. On peut donc par exemple formuler la problématique ainsi :

« A première vue, il semble bien qu’un homme libre est nécessairement heureux (c’est la 1er thèse) car si être libre c’est avoir la possibilité de faire tout ce que l’on souhaite alors on peut penser que la liberté nous permettra d’agir de manière à atteindre le bonheur c’est-à-dire un état de satisfaction global et durable . Mais, (2e thèse) ne pourrait-on dire au contraire qu’un homme libre n’atteint pas toujours le bonheur car nous pouvons très bien être libre de faire des choix et pourtant faire de mauvais choix qui vont nous conduire au malheur. »

Vous l’aurez compris, la problématique doit donc prendre la forme d’un paragraphe dans lequel vous envisagez une première réponse possible (thèse 1) et un argument, puis une deuxième réponse (thèse 2) et son argument. Ce faisant, vous montrez bien que la réponse au sujet n’est pas évidente et que ce sujet pose un véritable problème dont il va falloir débattre dans la suite de votre devoir.

Je reviens à présent sur Deux points importants pour faire une bonne problématique Il faut, d’une part, que chacune de vos thèses dans la problématique soit justifiée par un argument. Vous remarquerez que dans mon exemple chaque thèse est suivie par un « car ». Il n’est pas suffisant d’affirmer une thèse il faut justifier cette thèse.

D’autre part, il est adroit de justifier vos thèses en utilisant certaines des définitions que vous avez trouvé dans l’étape 1, au moment de l’analyse du sujet. On peut appeler cela des arguments définition. Il s’agit de donner un argument en faveur de votre réponse en montrant qu’elle est justifiée par une définition possible de bonheur ou de liberté.

Prenons le début de la problématique ci-dessous :

« A première vue, (thèse 1) il semble bien qu’un homme libre est nécessairement heureux car si être libre c’est avoir la possibilité de faire ce que l’on souhaite (1er définition plutôt naïve de la liberté comme liberté d’action) alors on peut penser que la liberté nous permettra d’agir de manière à atteindre le bonheur c’est-à-dire un état de satisfaction global et durable (je définis le bonheur pour finir ce premier moment de la problématique).

La première réponse au sujet est donc justifiée par une définition possible de la liberté comme liberté d’action. Cette façon de faire permet de formuler une problématique solide tout en évitant de simplement plaquer les définitions des termes du sujet au début de votre introduction comme s’il s’agissait de décorations. Ici, vous les intégrez en partie dans la problématique, elles sont donc immédiatement utiles.

Il vous faudra ensuite construire un plan et formuler une accroche pour votre introduction. Il s’agit des étapes 3 et 4 que nous verrons dans une prochaine vidéo.

Voilà pour cette vidéo j’espère qu’elle vous aidera à bien commencer votre dissertation de philosophie. Si vous souhaitez également en apprendre davantage sur la méthode de l’explication de texte, je vous conseille de consulter l’onglé vidéo de ce blog.

bienvenu dans cette nouvelle vidéo, dans laquelle nous allons voir comment bien réussir le développement de l’explication de texte en philosophie.

Réussir le développement de l’explication de texte en philosophie

Bonjour, bienvenue dans cet article dans lequel nous allons voir comment bien réussir le développement de l’explication de texte en philosophie. L’explication de texte est une des deux épreuves de philosophie au baccalauréat en Terminale.

Tout d’abord, je vous conseille si vous ne l’avez pas fait de regarder la première vidéo où j’explique comment bien réussir son introduction d’explication de texte.

Le problème que rencontrent beaucoup d’étudiants quand ils font une explication de texte de philosophie est qu’ils ont tendance à seulement répéter le texte. Nous allons donc voir comment éviter cet écueil. Afin de clarifier la méthode, je vais distinguer trois opérations principales que vous devez apprendre à faire pour bien réaliser votre explication de texte. Ce sont trois opérations qui permettent d’expliquer véritablement.

D’abord l’étape de clarification du texte.

La première chose à faire est de montrer que vous avez compris le sens de la phrase ou de l’expression que vous expliquez. Cela signifie que si c’est une phrase un peu difficile à comprendre (comme cela peut être souvent le cas dans un texte de philosophie), vous avez le droit de faire de la bonne paraphrase, c’est-à-dire reformuler le passage de manière plus claire.

Une bonne manière de faire de la bonne paraphrase est de reformuler ce que dit l’auteur en définissant les termes importants qui apparaissent dans le passage.  Par exemple, si vous avez un texte qui commence ainsi : « La principale raison, selon moi, qui peut nous persuader que les bêtes sont privées de raison, est que »

Vous remarquez au passage que j’ai coupé la phrase. Vous pouvez et même souvent devez ne pas reformuler les phrases en entier quand elles sont trop longues, sans quoi cela ne clarifie rien. Dans le cas d’une phrase longue comme c’est le cas ici puisque Descartes fait une phrase de 11 lignes pour commencer, il faut reformuler des segments de phrases.

Une fois un segment découpé vous devez donc reformuler en définissant les termes importants, ici il faut évidemment définir le terme raison car c’est l’une des 17 notions centrale du programme. Cela peut donner ceci : « Dans ce début du texte, Descartes annonce qu’il va donner un argument en faveur de sa thèse selon laquelle les animaux n’ont pas la capacité d’ordonner leurs pensées de manière logique et d’émettre des jugements sur le bien et le mal ».

Vous comprenez que j’ai reformulé la phrase en définissant le terme raison. La raison est la capacité d’ordonner ses pensées de manière logique et d’émettre des jugements sur le bien et le mal. Selon Descartes, les animaux sont privés de cette capacité. Je vous conseille donc de reformuler les différents passages en définissant les termes important. C’est là bien évidement qu’il faut utiliser votre cours puisque vous avez vu dû y voir ces définitions.

Toujours dans l’étape de clarification du texte vous pouvez parfois prendre un exemple pour illustrer ce que dit l’auteur. Ainsi vous montrez que vous avez bien compris ce dont il est question.

Donc première opération clarifier

Deuxième opération à réaliser : mettre en évidence la structure du texte.

Quand vous expliquez un texte de philosophie, un des objectifs est de faire ressortir clairement ce que fait l’auteur, c’est-à-dire la manière dont il construit son argumentation afin de justifier la validité de sa thèse. Il est donc très important de préciser régulièrement à quel élément du texte nous avons affaire ici. Est-ce la thèse, un exemple, un premier argument, une objection, l’opinion commune ou sa réfutation ? Il s’agit essentiellement de montrer comment chaque élément du texte permet à l’auteur d’avancer dans l’argumentation de sa thèse.

Au passage vous pouvez remarquer que j’avais déjà fait cette opération dans l’exemple que j’ai pris juste avant, puisque je disais : « dans ce début du texte, Descartes annonce qu’il va donner un argument en faveur de sa thèse selon laquelle les animaux n’ont pas la capacité d’ordonner leurs pensées de manière logique et d’émettre des jugements sur le bien et le mal »

Vous comprenez ici que vous pouvez souvent  faire ces différentes opérations simultanément dans le développement de l’explication de texte en philosophie.

Enfin dernière opération que vous devez réaliser pour bien expliquer un texte. Je vais l’appeler la justification.

Vous devez montrer pourquoi l’auteur affirme ce qu’il affirme, c’est-à-dire justifier, argumenter ses propos, montrer pourquoi il a raison de dire ce qu’il dit notamment à l’aide de connaissances acquises en cours. Il s’agit donc en quelque sorte de prendre sa défense face à des objections éventuelles que l’on pourrait lui faire.  Vous pouvez même formuler une éventuelle objection et montrer comment l’auteur y répond déjà dans son texte.

Enoncer les objections que l’on pourrait lui faire nécessite que vous ayez en tête des éléments de votre cours et que vous connaissiez par exemple la thèse d’un auteur qui ne serait pas d’accord avec l’auteur du texte que vous avez à expliquer.

Trois étapes pour bien expliquer dans le développement de l’explication de texte en philosophie :

– clarifier le texte c’est à dire reformuler les passages du texte en définissant les termes importants et en prenant des exemples

– préciser la structure du texte c’est-à-dire ce que fait l’auteur aux différentes étapes du texte.

– et justifier les propos de l’auteur.

La différence entre un commentaire et une explication de texte en philosophie

Faire un commentaire de texte en philosophie, c’est également clarifier le texte, en préciser la structure et justifier ce que dit l’auteur, mais en plus on attend de vous que vous connaissiez la doctrine de l’auteur du texte. Cela signifie que vous devez être capable de faire référence à d’autres textes ou oeuvres de l’auteur pour commenter ce texte. Vous devez également connaître un peu la biographie de l’auteur.

Ce n’est pas cela que l’on vous demande de faire en classe de terminale pour les épreuves écrites (c’est différent si vous devez passer l’épreuve oral du rattrapage). L’Épreuve du bac se nomme « Explication de texte », qu’il faut bien distinguer de « Commentaire de texte ».

Faire une explication de texte, c’est clarifier le texte, préciser la structure et justifier ce que dit l’auteur, mais, on n’attend pas de vous que vous connaissiez bien l’auteur. En d’autres termes, vous n’avez pas à connaître sa biographie ou ses autres œuvres. Le programme de philosophie est vraiment très vaste, vous ne pouvez pas avoir vu tous les auteurs du programme durant l’année scolaire, c’est le professeur qui choisit des auteurs qu’il va utiliser pour aborder les différentes notions du programme. C’est pour cette raison qu’on n’attend pas de vous aux épreuves écrites du bac de philo que vous connaissiez tel ou tel auteur en particulier.

Pour davantage de conseils vous pouvez consulter ces pages : Cours de philosophieMéthode

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Comment bien commencer son explication de texte en philosophie

Il y a deux types d’exercices qui vous sont proposés au bac : la dissertation et l’explication de texte en philosophie. Le jour du bac cela prend cette forme là, vous avez le choix entre deux sujets de dissertation et un texte à expliquer.

Que faire pour bien expliquer un texte de philosophie ? Il est d’abord nécessaire de le lire plusieurs fois  en essayant de repérer des éléments important  – c’est normal si vous ne comprenez pas tout au début, cela va s’éclairer en allant. Lors vos premières lectures vous devez chercher le thème du texte, c’est-à-dire que vous devez chercher de quoi parle ce texte en général.

Très souvent le thème du texte correspond à une des 17 notions du programme de philosophie. Vous pouvez ainsi avoir un texte dont le thème est « la liberté ». Il peut arriver néanmoins que cela ne corresponde pas exactement à une grande notion du programme, mais plutôt à un sous-thème, par exemple, « la différence entre l’homme et l’animal » dont il peut être question dans le cours sur la nature.

Si l’on prend le début de ce texte de Schopenhauer,  » Que notre vie était heureuse, c’est ce dont nous ne nous apercevons qu’au moment où ces jours heureux ont fait place à des jours malheureux. ». Il semble très vite qu’il va être question du bonheur, en effet la notion de bonheur apparaît plusieurs fois, dans le début du texte ici ici et ici. Il est néanmoins toujours important de bien lire tous le texte pour déterminer le thème, car parfois les premières lignes ne permettent pas d’identifier le thème avec certitude.

Une fois que vous avez trouvé ce dont par le texte en générale donc le thème. Il faut  chercher la thèse du texte c’est-à-dire ce que défend l’auteur dans le texte à propos du thème que vous avez identifié. Par exemple, si le thème est « la différence entre l’homme et l’animal », la thèse du texte pourrait être « l’homme est un être doué de raison et de langage contrairement à l’animal ».

Attention, Il est absolument essentiel de trouver la thèse du texte et je vous déconseille de prendre l’explication de texte au bac si au bout de quelques lectures vous n’avez pas trouvé la thèse du texte car vous risquez alors de faire de nombreux contresens.

Un autre problème que rencontrent souvent les étudiants pour trouver la thèse vient du fait que souvent l’auteur affirme plusieurs choses dans un même texte. Il y a plusieurs idées. alors comment savoir laquelle de ces idées est la thèse ? En effet très souvent, il y a dans le texte, la thèse centrale que défend l’auteur et des arguments qui viennent justifier et soutenir cette thèse. Une erreur peut alors consister à prendre un argument ou une idée secondaire pour la thèse du texte, ce qui va vous faire manquer une partie du texte et sa cohérence globale.

Je m’explique, par exemple on peut imaginer un texte où la thèse de l’auteur est qu’il est moralement mal de faire souffrir les animaux. Dans ce texte l’auteur pourrait également défendre que les animaux sont des êtres sensibles, qui peuvent souffrir. Mais là il faut voir que l’idée que les animaux sont sensibles est un argument pour justifier qu’il est mal de les faire souffrir. C’est un argument qui justifie la thèse.

Comment peut on le savoir ? et bien il est impossible de faire l’inverse. L’idée qu’il est mal de faire souffrir les animaux n’est pas une idée qui justifie qu’ils sont des êtres sensibles. Cela n’a pas de sens. ça n’est pas parce qu’il est mal de les faire souffrir qu’ils sont sensibles, mais plutôt l’inverse c’est parce qu’ils sont sensibles que l’on peut défendre qu’il est mal de les faire souffrir.

L’explication de texte en philosophie c’est du gâteau !

Il faut donc avoir en tête qu’il y a une hiérarchie à trouver dans un texte de philosophie. J’aime bien dire que l’on peut voir un texte de philosophie comme une pyramide ou encore si la métaphore pâtissière vous plaît davantage comme un gros gâteau à étages.

La thèse c’est à dire l’idée principale qui est défendue est au sommet de la pyramide car c’est cette idée que l’auteur va chercher à justifier. Pour cela il va devoir donner des arguments et des exemples pour soutenir son idée. Ainsi dans un texte de philosophie vous allez trouver en premier lieu une thèse, soutenue par un ou des arguments, parfois des exemples et également des concepts ou notions qu’il faudra expliciter.

Néanmoins pour le moment nous en sommes au début du travail au brouillon. Vous avez donc trouvé le thème et la thèse du texte. Il faut à présent trouver le problème auquel l’auteur répond dans ce texte ou si vous voulez la question qu’il s’est posé avant d’écrire son texte et à laquelle il répond avec le texte. Donc le plus souvent le problème n’est pas formulé dans le texte et il va falloir le trouver. Comment faire ?

Une bonne manière de trouver le problème du texte peut consister à prendre la thèse du texte et à chercher la thèse adverse. Par exemple, si la thèse du texte est : « l’homme est un être à part dans la nature » la thèse adverse peut être : « l’homme n’est pas à part dans la nature, c’est un animal comme un autre». Une fois que vous avez identifié thèse et antithèse vous pouvez formuler le problème sous forme d’alternative. Par exemple : « l’auteur s’est demandé si les hommes étaient à part dans la nature ou bien si l’humain n’était pas plutôt un animal comme un autre ? ».

Enfin, pour finir le travail au brouillon, il faut trouver ce qu’on appelle le plan du texte. Vous devez faire une explication linéaire c’est-à-dire expliquer le texte dans l’ordre un phrase après l’autre. Il faut découper le texte en 2 à 4 parties pas plus.

Comment bien découper le texte ?

Votre découpage doit être logique et correspondre à des étapes de l’argumentation de l’auteur. Vous devez pouvoir dire dans cette première partie des lignes tant à tant l’auteur énonce sa thèse ou bien développe un argument ou bien propose un exemple, ou bien formule une objection et y répond etc. Dans un texte vous allez toujours trouver une thèse et au moins un argument, parfois il y aura plutôt deux ou trois arguments, parfois un exemple ou deux. Parfois l’auteur formulera une objection, parfois il fera une conclusion Il faut ensuite vous adapter à ce que vous trouvez dans le texte.

Une fois que vous avez trouvé le thème, la thèse, les différentes parties du texte et formulé le problème auquel répond le texte, il ne vous reste plus qu’à rédiger votre introduction.

Vous pouvez regarder cette article, pour voir un exemple d’explication de texte en philosophie.

Voilà pour cette première vidéo sur la méthode de l’explication de texte en philosophie, j’espère qu’elle vous aidera à bien commencer votre explication.