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Quelques grandes questions philosophiques par thème

Je vous présente ici quelques questions philosophiques classées par thème du programme. Pour voir le programme de philosophie de terminale en détails c’est ici. Une nouveauté du bac de philosophie est notamment qu’il peut désormais y avoir au bac des sujets dans lesquels la notion principale n’est pas explicitement. C’est le cas par exemple pour deux des trois sujets de dissertation tombés au bac 2021. J’ai donc ici sélectionné exprès une majorité de sujets où la notion du programme n’apparait pas explicitement dans l’intitulé. C’est donc normalement à vous de faire le travail de retrouver la ou les notions concernées. Pour vous aider, j’ai ici classé les sujets par notion. Pour un certain nombre de sujet, je vous explique ci-dessous pourquoi cela renvoie à telle ou telle notion. Les formulations peuvent sembler difficiles mais, en réalité, on peut souvent rapprocher ces sujets d’autres intitulés qui sont classiques et moins impressionnants.

La Conscience :

Quelques questions philosophiques qui renvoient à la notion de conscience sans que celle-ci apparaisse explicitement.

– Peut-on se connaître soi-même ?

Dans ce sujet, vous serez amené à vous demander si nous avons conscience de tout ce que nous sommes car si tel n’est pas le cas, il va être difficile de se connaître soi-même parfaitement. Ce sujet fait donc référence à la notion de conscience mais également d’inconscient.

– Peut-on ne pas être soi-même ?

Ce sujet fait notamment référence à la notion d’identité qui est souvent traitée avec la notion de conscience et d’inconscient car on peut défendre comme le fait Locke que notre identité dépend de notre conscience de nous-mêmes et des souvenirs que nous avons. La question pourrait alors être si nous agissons inconsciemment, est-ce encore nous qui agissons ? Par ailleurs, le sujet peut également renvoyer à la notion de raison. Sommes-nous encore nous-mêmes quand nous agissons sous l’emprise d’une passion et sans écouter notre raison ?

– Peut-on se mentir à soi-même ?

L’inconscient :

  • – Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ?

Dans ce sujet, le terme « responsable » doit vous faire penser au cours sur la liberté. Etre responsable c’est être capable de répondre de ses actes donc être doué de raison et être en mesure d’expliquer un choix que l’on a fait. « ce dont je n’ai pas conscience » fait référence notamment à l’idée d’inconscient. Ce sujet est donc assez proche un sujet classique qui serait : « l’hypothèse de l’inconscient est-elle un obstacle à la liberté ? »

  • – Peut-on ne pas savoir ce que l’on fait ?
  • – Peut-on connaître l’inconscient ?

Ce sujet est tombé au bac en 2021, je vous renvoie à l’analyse que j’en ai fait dans cet article.

Le temps :

  • – Peut-on se libérer du passé ?
  • – Qu’est-ce que je perds quand je perds mon temps ?
  • – Le passé a-t-il plus de réalité que l’avenir ?

Le bonheur :

  • – L’imagination est-elle la cause de notre malheur ?
  • – Faut-il rechercher le bonheur ?

Pour ce sujet la notion de bonheur apparaît clairement néanmoins pour bien comprendre le problème il faut voir que le verbe « rechercher » renvoie implicitement à la notion de désir. J’ai traité en partie de cette question dans cet article sur Schopenhauer.

  • – La recherche du bonheur est-elle nécessairement immorale ?

La liberté :

  • – Sommes-nous responsables de ce que nous sommes ?

Ce sujet est relativement proche du sujet tombé au bac 2021 dont vous trouverez une analyse ici.

  • – Pourquoi veut-on changer le monde ?
  • – Peut-on constituer une science de l’être humain sans nier la liberté humaine ?

Le devoir :

  • – Qui est autorisé à me dire « Tu dois » ?

Dans ce sujet, il est question du devoir et de l’origine de nos devoirs. La difficulté du sujet tient notamment à son caractère ouvert, vous ne voyez pas immédiatement la réponse en oui ou en non. Néanmoins, vous pouvez construire un plan dialectique en proposant des réponses qui s’opposent, par exemple vous pouvez défendre que l’Etat est autorisé à donner des devoirs ou au contraire que vous êtes le seul à pouvoir vous donner un devoir (autonomie).

  • – Le méchant est-il un ignorant ?
  • – Y a-t-il plusieurs morales ?

L’Etat :

  • – Faut-il défendre l’ordre à tout prix ?

Ce sujet fait notamment référence à l’Etat car le garant de l’ordre en société est l’Etat. Il s’agit donc de se poser la question suivante : est-ce que l’on peut sacrifier totalement sa liberté pour que l’ordre soit maintenu ? Ou encore peut-on renoncer à la justice si l’ordre est maintenu ?

  • – Une société sans Etat est-elle possible ?
  • – L’Etat est-il un mal nécessaire ?

La Justice et le droit :

  • – Toute inégalité est-elle une injustice ?
  • – Faut-il parfois désobéir aux lois ?

Ce sujet demande de faire référence notamment à la notion de justice morale. Peut-il être parfois moralement justifié de désobéir à une loi ? Ou bien est-ce toujours injustifié car le danger en désobéissant est plus grand encore pour la société ?

  • – A quoi servent les lois ?

La raison :

  • – D’où vient la force des préjugés ?
  • – Peut-on penser sans préjugés ?

Les philosophes critiquent souvent les préjugés car ils apparaissent comme le contraire d’une pensée rationnelle. Le préjugé c’est cette idée que l’on a admise avant d’y réfléchir réellement, cette idée reçue que le philosophe veut mettre en pièces. Alors il semble souhaitable de penser sans préjugés, mais est-ce possible ? Il semble difficile de n’avoir aucune idée reçue et même pour penser et les remettre en question, il faut d’abord avoir des idées. Est-ce alors si simple ?

  • – Le doute est-il un échec de la raison ?

La science :

  • – Les faits parlent-ils d’eux-mêmes ?

Si vous avez eu un cours de philosophie sur les sciences, vous savez que parler de « fait » en science ne va pas de soi du tout car ce que le scientifique observe il l’observe dans un contexte bien particulier, en ayant mis en place une expérience, en suivant une théorie ou en ayant fait une hypothèse. On ne peut donc pas dire qu’il observe de manière neutre des faits qui apparaîtraient d’eux-mêmes. Les faits sont également construits par la théorie et le processus scientifique.

  • – Peut-on connaître ce dont on a pas l’expérience ?
  • – La connaissance scientifique a-t-elle des limites ?

La vérité :

  • – A-t-on parfois le droit de mentir ?
  • – Peut-on douter de tout ?

Ici le verbe est intéressant car il va être possible de le prendre en deux sens distincts. D’abord « peut-on » au sens de est-il possible et ensuite « peut-on » pris dans le sens de « est-ce bien ? ». Il est sans doute possible de douter de tout, c’est ce que cherche à faire Descartes dans le Discours de la Méthode, mais est-il finalement souhaitable de douter de tout ? Cela signifie que l’on admet rien comme vrai ? N’y a-t-il pas des vérités établies dont on ne peut pas douter ?

  • – L’erreur peut-elle être féconde ?

La nature/culture :

  • – Qu’est-ce qu’un être humain civilisé ?

Ce sujet renvoie à la notion de nature et de culture, car parler d’un être humain civilisé c’est d’abord désigner un humain qui a une culture. Qu’est-ce alors qu’être civilisé est-ce s’éloigner de la nature humaine ? Est-ce être faible comme peut le penser Rousseau qui voit dans la culture un amollissement de l’homme ? Ou bien est-ce être au contraire meilleur ? Mais n’y a-t-il pas de nombreuses manières d’être civilisé ? La difficulté de ce sujet en plus de l’absence de notion explicite tient à son caractère ouvert, il faut alors proposer plusieurs réponses possibles en essayant de faire en sorte qu’elles s’opposent.

  • – Puis-je juger la culture à laquelle j’appartiens ?
  • – Faut-il respecter la nature ?

Le travail :

  • – Gagner sa vie, est-ce la perdre ?

Ici l’expression « gagner sa vie » doit vous faire penser au thème du travail car c’est par le travail que les hommes peuvent le plus souvent gagner leur vie c’est-à-dire gagner de quoi subvenir à leurs besoins. Le sujet renvoie donc à la question classique le travail est-il une pure contrainte qui nous fait perdre notre vie ou bien peut-on trouver une satisfaction et une forme d’accomplissement dans le travail ?

  • – Ne travaille-t-on que par intérêt ?
  • – Pourquoi travaillons-nous ?

La technique :

  • – Qu’est-ce qu’une machine ne peut pas faire ?
  • – Serions-nous plus libres sans machine ?

Ces questions philosophiques renvoient à la notion de la technique car la machine appartient au domaine de la technique. La machine est un objet que l’homme invente pour l’aider dans une tâche et qui a une certaine indépendance contrairement à l’outil. Ici la question consiste à se demander si la machine est quelque chose qui nous libère en nous faisant gagner du temps par exemple ou au contraire quelque chose qui nous rend dépendants car alors nous ne pouvons plus nous en passer.

  • – Est-il raisonnable d’avoir peur de la technique ?

L’art :

  • – La beauté s’explique-t-elle ?

Dans ce sujet, la notion de beauté renvoie au domaine de l’art et plus précisément à la question de savoir si le beau est quelque chose que l’on peut expliquer rationnellement en donnant des définitions et des règles à suivre ou si au contraire le beau est quelque chose que l’on ressent uniquement et qui n’est pas explicable rationnellement. Il est possible de mobiliser ici la distinction subjectif/objectif car la question est notamment : Y a-t-il des critères objectifs du beau ? Ou est-ce quelque chose de totalement personnel et subjectif ?

  • – Le plaisir esthétique suppose-t-il une culture esthétique ? / Faut-il être connaisseur pour apprécier une oeuvre d’art ?
  • – L’oeuvre d’art est-elle l’oeuvre d’un génie ?

La langage :

  • – Peut-on tout exprimer ?

L’idée d’expression doit vous faire penser au cours sur le langage. Ici la question est donc le langage permet-il de tout exprimer ? C’est un sujet classique sur les limites du langage qui, parce qu’il vise d’abord la communication, utilise des mots ou signes qui restent très généraux et ne traduisent pas la singularité de nos ressentis par exemple. Une référence utile pour ce sujet : Bergson

  • – La parole est-elle un pouvoir ?
  • – Le discours peut-il abolir la violence ?

La religion :

  • – Entre croire et savoir, faut-il choisir ?
  • – Les croyances religieuses sont-elles par nature irrationnelles ?
  • – Peut-on vivre sans foi ni loi ?
Vous trouverez ci-dessous quelques sujets de philo.

Quelques sujets de philo par notion

Vous trouverez ci-dessous quelques sujets de philo classés par notion. Certains renvoient explicitement à une ou deux notions du programme. D’autres ne font référence qu’à une seule notion. D’autres encore, ne mentionnent pas une notion de manière totalement claire, c’est alors à l’étudiant de trouver à quelle(s) notions le sujet fait référence. Identifier la ou les notions centrales du sujet est important car il faudra ensuite définir précisément ces notions. Je vous envoie pour plus de précision à cet article sur l’importance des définitions notamment dans l’introduction de la dissertation.

Sujets de philo sur le bonheur :

  • Le bonheur est-il un idéal inaccessible ?
  • Le bonheur est-il une affaire de politique ?
  • Les désirs sont-ils un obstacle au bonheur ?

La liberté :

  • Etre libre, est-ce faire ce qui me plaît ?
  • Un homme libre est-il nécessairement heureux ?
  • Sommes-nous responsables de l’avenir ?

Le devoir :

  • Suis-je libre quand je fais mon devoir ?
  • Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?
  • Est-ce par devoir ou par intérêt qu’il faut être juste ?
  • La désobéissance à la loi peut-elle être un devoir ?

La conscience :

  • La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?
  • Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
  • La conscience de ce que nous sommes peut-elle faire obstacle à notre bonheur ?

L’inconscient :

  • L’idée d’inconscient exclut-elle l’idée de liberté ?
  • Peut-on connaître l’inconscient ?
  • Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ?

Le temps :

  • Peut-on échapper au temps ?
  • Prendre son temps, est-ce le perdre ?
  • Peut-on apprendre à vivre ?

L’Etat :

  • Serions-nous plus libres sans Etat ?
  • L’être humain peut-il se contenter de vivre en paix ?
  • L’Etat doit-il reconnaître des limites à sa puissance ?

La justice et le droit :

  • La politique peut-elle se passer de la morale ?
  • La révolte peut-elle être un droit ?
  • Toute inégalité est-elle une injustice ?

Le langage :

  • Le langage ne sert-il qu’à communiquer ?
  • Suffit-il de bien parler pour bien penser ?
  • La parole suffit-elle à faire échec à la violence ?

La nature :

  • L’homme est-il un animal comme un autre ?
  • L’homme est-il à part dans la nature ?
  • Faut-il respecter la nature ?

L’art :

  • L’artiste doit-il chercher à plaire ?
  • L’art détourne-t-il de la réalité ?
  • L’art n’obéit-il à aucune règle ?
  • Peut-on parler d’un travail de l’artiste ?

Le travail :

  • Sommes-nous condamnés à travailler ?
  • Faut-il travailler pour être heureux ?
  • Le loisir est-il le but véritable du travail ?

La technique :

  • Faut-il avoir peur de la technique ?
  • Le développement technique nous donne-t-il plus de liberté ?
  • Tout ce qui est techniquement possible est-il souhaitable ?

La religion :

  • Est-il déraisonnable de croire en Dieu ?
  • La science peut-elle se substituer à la religion ?
  • La croyance est-elle une illusion rassurante ?

La raison :

  • Croire, est-ce renoncer à l’usage de la raison ?
  • La raison doit-elle se défier des sens ?
  • La raison est-elle seulement affaire de logique ?

La science :

  • La science nous livre-t-elle le réel tel qu’il est ?
  • La connaissance scientifique a-t-elle des limites ?
  • L’être humain peut-il être l’objet d’une science particulière ?

La vérité :

  • Douter, est-ce désespérer de la vérité ?
  • La diversité des opinions rend-elle vaine la recherche de la vérité ?
  • Toute vérité est-elle démontrable ?

Evidemment cette liste de sujets de philo n’est pas exhaustive, vous pouvez en rencontrer beaucoup d’autres !

Sujets du bac de philosophie 2021 pour la série générale ??

Sujets du bac philo 2021

Quelques éléments de corrigé sur les sujets du bac philo 2021. Pour plus de précisions sur la méthode de la dissertation philosophique, je vous renvoie à ces articles sur l’introduction, les définitions, le plan dialectique et l’argumentation.

Sujet 1 du bac de philo : Discuter, est-ce renoncer à la violence ?

Notions du programme à mobiliser : le langage, la raison, l’Etat

Il faut ici comme pour chaque sujet, définir précisément les termes du sujet. Discuter renvoie d’abord à la notion de langage comme système de signes puis de discours comme utilisation ponctuel d’un système de signes. On peut lier le discours à la raison comme peut le faire Aristote. Alors discuter cela pourrait signifier échanger des arguments ou des raisons, chercher à se convaincre et donc ne pas simplement chercher à exercer une domination sur l’autre. La violence peut être définie ainsi : « Force exercée par une personne ou un groupe de personnes pour soumettre, contraindre quelqu’un ou pour obtenir quelque chose ». Alors, à première vue, si l’on échange des arguments, nous n’exerçons pas une force sur l’autre.

Mais pour que discuter ce soit renoncer à la violence, il faudrait que le discours ne permette pas d’instaurer également un rapport de force, voire de dominer son interlocuteur. On peut alors défendre que le discours lui-même peut être considéré comme violent ou donner ensuite lieu à des violences physiques.

Quelques références possibles : Aristote, Hobbes, Platon, Bourdieu

Quelques repères utiles pour la réflexion : Abstrait/Concret, Persuader/Convaincre

Sujet 2 : L’inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance ?

Notions du programme à mobiliser : L’inconscient, la connaissance

Dans ce sujet, il faudra évidemment définir ce que l’on peut attendre par l’inconscient. Vous pouvez et c’est attendu faire référence à l’inconscient de Freud. Vous pouvez également envisager d’autres formes d’inconscient comme l’inconscient des petites perceptions de Leibniz ou l’inconscient entendu comme cette partie de notre esprit qui analyse les données des sens et gère les actions automatiques comme peut le définir Bergson. Il faut également définir la notion secondaire, ici connaissance. Qu’est-ce que connaître ou avoir connaissance de quelque chose ? Dans un premier sens, on peut entendre par là : Avoir présente à l’esprit l’idée plus ou moins précise ou complète d’un objet abstrait ou concret, existant ou non.

Dès lors, il semble d’abord que la connaissance et la conscience sont très liées, voir même qu’il ne peut y avoir de connaissance sans conscience. Alors il serait possible de défendre que l’inconscient échappe par définition à toute forme de connaissance si cela suppose d’avoir présent à l’esprit une idée. L’inconscient étant précisément ce qui n’est pas présent à l’esprit et échappe à la conscience. Néanmoins, si vous cherchez à formuler la problématique, il faut envisager la réponse adverse (cf comment faire une bonne problématique). Il est alors possible de s’appuyer sur une analyse plus précise du sujet qui parle plus spécifiquement de « forme de connaissance ». Il est alors possible d’envisager que l’inconscient puisse être connu parce qu’il est possible de rendre conscient ce qui est d’abord inconscient. Mais est-ce alors encore l’inconscient ? Il est également possible d’envisager que ce qui est inconscient puisse être connu par les effets qu’il produit.

Ce sujet permet donc un traitement assez large car vous pouvez à la fois traiter en détails de ce qu’est l’inconscient et de ce qui peut en être connu ou non en mobilisant le cours sur la conscience et l’inconscient. Mais il est également possible de traiter du sujet de manière plus épistémologique en prenant « connaissance » au sens plus large de science et en utilisant votre cours sur la raison et la science. La question serait alors l’inconscient peut-il être un objet de science. Une référence par exemple à la thèse de Karl Popper sur l’inconscient serait alors pertinente.

Quelques références possibles : Freud, Popper, Bergson, Leibniz

Repères utiles pour la réflexion : Objectif/Subjectif,

Sujet 3 : Sommes-nous responsables de l’avenir ? (bac philo 2021)

Notions du programme à mobiliser : la liberté, le temps

Ce sujet est assez général et peut donner lieu à des traitements divers. Je vais envisager ici deux manières possibles de problématiser le sujet. La notion de responsabilité est centrale et doit être défini. Etre responsable c’est être en capacité de répondre de ses actes, c’est-à-dire qu’on est capable de les justifier. En ce sens, l’idée de responsabilité est liée à l’idée de raison et de liberté car répondre de ses actes c’est donner des raisons, justifier un acte que nous avons choisi de faire. Si on nous demande de nous justifier c’est parce que l’on considère que nous avons fait le choix d’agir ainsi librement. L’idée d’avenir quant à elle fait ici référence à la notion du temps dans le programme et l’on peut déjà avoir en tête que l’avenir est ce qui n’existe pas encore objectivement.

Quelle problématique ? On peut d’abord remarquer que l’on ne peut, semble-t-il, être tenu pour responsable que de ce qui a déjà eu lieu. Si l’avenir est ce qui n’existe pas encore, comment pourrais-je en être tenu pour responsable ? Comment pourrais-je répondre et justifier ce qui n’existe pas encore ? A première vue, il semble donc que nous ne sommes pas responsables de l’avenir. Et pourtant, on ne peut pas nier que le présent est ce qui cause l’avenir. Ne devons nous alors pas être conscients que nous aurons à répondre de nos actes présents quand leurs effets seront connus ?

Deuxième problématique possible et complémentaire : Le sujet pose la question de savoir si nous sommes responsables de l’avenir, si nous répondons par l’affirmative, cela suppose que nous nous considérons comme les auteurs de l’avenir. En d’autres termes, si nous sommes responsables de l’avenir c’est que nous avons fait des choix libres qui sont causes de l’avenir. La question pourrait alors être : sommes-nous réellement libres au point de pouvoir être dits responsables de l’avenir ? Ou bien faudrait-il au contraire défendre l’idée que nous sommes plutôt déterminés par tout ce qui a précédé nos décisions. Nos choix et nos comportements, ne sont-ils pas eux-mêmes des effets inscrits dans une longue chaîne de causes à effets ? Alors, il semble difficile de dire que nous devrions répondre de ces actes dont nous ne sommes pas réellement les auteurs.

Quelques références possibles : Spinoza, Hans Jonas, Kant, Saint-Augustin

Quelques repères utiles pour la réflexion : Nécessaire/contingent, Essentiel/Accidentel