Exemples d'introduction philosophique

Exemples d’introduction de dissertation en philosophie

Afin que vous compreniez mieux comment réaliser une bonne introduction de dissertation, je vous montre ici plusieurs exemples d’introduction de dissertation en philosophie sur des sujets différents, vous pouvez voir la méthode en VIDEO ici. Pour davantage d’information sur la méthode à suivre vous pouvez regarder cet article sur la manière de réussir son accroche, et ces deux autres articles sur la problématique et la méthode de l’introduction de manière plus générale.

Je vous rappelle que votre introduction de dissertation en philosophie doit comporter une accroche, un rappel du sujet, une problématique comprenant une définition des termes du sujet et une annonce de plan.

Pour plus de clarté, je précise à chaque fois entre parenthèses à quel élément de la méthode les différents passages de l’introduction correspondent. Par ailleurs, vous trouverez dans le sujet 1, un exemple d’accroche utilisant un exemple, et dans les sujets 2 et 3, des exemples d’accroches utilisant plutôt des citations.

Sujet 1 : Introduction philosophique : Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?

Dans le film « Into the Wild », le héro Christopher, s’enfuit pour partir vivre seule dans la nature. Il essaie, ainsi, d’échapper à l’influence de ses parents qui veulent pourtant son bonheur. Christopher rejette le mode de vie de ses parents, et pense, au contraire, être heureux en se détachant des choses matériels et en s’éloignant de la société. Ce faisant, on peut en déduire qu’il est souvent difficile de savoir ce qui rendra heureux un individu. Or, si nous ne savons pas réellement ce qui les rendra heureux, comment pourrait-on avoir le devoir de faire le bonheur des autres ? Et pourtant n’avons nous pas l’obligation, de leur donner au moins le minimum pour être heureux ? (Accroche qui montre le problème c’est-à-dire que la réponse au sujet n’est pas évidente). Avons-nous alors le devoir de faire le bonheur des autres ? (Rappel du sujet). A première vue, nous pourrions penser que nous avons effectivement le devoir de faire le bonheur des autres, car ce serait une obligation morale d’agir de manière à aider les autres à atteindre un état de satisfaction durable et global. En effet, rendre les autres heureux semble être une bonne chose et quelque chose que l’on peut rationnellement souhaiter. (Première réponse au sujet) Mais, n’est-ce alors pas vouloir imposer aux autres une certaine manière d’être heureux ? En prétendant faire le bonheur des autres, ne risque-t-on pas, au contraire, de faire son malheur ? Dans ce sens, dire que nous avons l’obligation de rendre les autres heureux pourrait être difficile à défendre car comment avoir le devoir de rendre les autres heureux si nous ne pouvons savoir ce qui les rendra effectivement tel ? (Deuxième réponse qui montre que la réponse au sujet n’est pas évidente). Dans un premier temps, nous verrons

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Sujet 2 : Prendre son temps, est-ce le perdre ?

« Nous n’avons pas reçu une vie brève, nous l’avons faite telle ». Sénèque dans De la Brièveté de la vie, remarque ainsi que les hommes qui se plaignent d’avoir une vie courte sont, en réalité, responsables de cela, car ce sont eux qui en perdant leur temps la rendent courte. Pourtant, si les hommes perdent leur temps selon lui, ça n’est pas parce qu’ils prendraient trop leur temps, mais parce qu’ils ne réfléchissent pas à la meilleur manière d’user de ce temps. Ils peuvent très bien s’agiter sans cesse et être fort occupés tout en perdant leur temps car ils ne l’utilisent à rien de significatif. (Accroche) Alors, prendre son temps, est-ce le perdre ? (Rappel du sujet) A première vue, si par prendre son temps, on entend faire les choses avec lenteur, alors prendre son temps, cela pourrait signifier le perdre car c’est oublier alors que nous sommes des êtres mortels et que notre temps est limité. Le temps est une chose trop précieuse pour que l’on n’y fasse pas attention. Celui qui est lent perd alors son temps. (Première réponse un peu naïve qui repose sur une première définition de prendre son temps – première partie de la problématique) Mais, ne pourrait-on, au contraire, défendre l’idée que prendre son temps c’est au contraire bien en user ? Est-ce nécessairement parce que l’on agit vite et que l’on fait beaucoup de choses dans sa journée que l’on utilise bien son temps ? Nous pourrions, au contraire, remarquer que si nous occupons nos journées à des actions sans réel but alors nous perdons tout autant notre temps. Prendre son temps cela pourrait donc être, prendre possession de son temps en sachant précisément à quoi on l’utilise et pourquoi. (Deuxième réponse qui repose sur une deuxième signification possible de « prendre son temps » et montre que la réponse au sujet n’est pas évidentedeuxième partie de la problématique). Dans un premier temps, nous verrons que prendre son temps cela peut signifier le perdre, si nous sommes inconscients du caractère précieux du temps. Puis nous nous demanderons dans quelle mesure néanmoins prendre son temps et l’utiliser de manière réfléchie, ça n’est pas, au contraire, bien user de son temps. Enfin, nous envisagerons que quelque soit notre façon de vivre, il est inéluctable de perdre son temps dans la mesure où le temps est quelque chose qui nous échappe fondamentalement. (Annonce du plan)

Sujet 3 : Faut-il craindre la mort ?

« Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu’elle serait un événement pénible, mais parce qu’on tremble en l’attendant. » Selon Epicure dans la Lettre à Ménécée, il n’est pas raisonnable de craindre la mort, car il définit la mort comme « absence de sensation ». De ce fait, la mort ne nous fait pas souffrir puisqu’elle est absence de sensation, en revanche si nous craignons la mort de notre vivant, alors nous souffrons par avance inutilement. Nous pourrions pourtant remarquer que si la mort ne fait pas souffrir, le fait de mourir peut être douloureux. (Accroche qui montre que le sujet pose un problème) Faut-il alors craindre la mort ? (Rappel du sujet) A première vue, craindre la mort pourrait être utile pour nous car la crainte de la mort peut nous pousser à être plus prudent. Il faudrait alors craindre un minimum la mort pour espérer rester en vie. (Première réponse un peu naïve au sujet). Mais, ne pourrait-on dire, au contraire, qu’il ne faut pas craindre la mort ? En effet, il semble que cela n’a pas réellement de sens et d’utilité de craindre quelque chose qui arrivera de toute façon et de se gâcher la vie à l’anticiper. (Deuxième réponse qui montre que la réponse n’est pas évidente et pose donc un problème) Nous allons donc nous demander s’il faut craindre la mort. Dans un premier temps nous verrons qu’il ne faut pas craindre la mort car elle n’est pas un malheur. Puis, nous verrons qu’il y a néanmoins des avantages à craindre la mort. Enfin, nous nous demanderons si craindre la mort n’est pas un non sens car cela nous empêche de bien vivre. (Annonce du plan)

J’espère que ces différents exemples d’introduction de dissertation en philosophie, vous auront aidé à comprendre ce que doit être une introduction de dissertation en philosophie.

▶️ Si vous voulez aller plus loin vous pouvez également regarder cet exemple d’introduction de dissertation en vidéo :

Exemple de dissertation de philosophie

Exemple de dissertation de philosophie rédigée

Afin que vous compreniez mieux ce que l’on attend de vous dans une dissertation, voici un exemple de dissertation de philosophie. A chaque fois, je précise entre parenthèses juste après à quelle étape de la méthodologie de la dissertation cela correspond. Si vous ne l’avez pas lu, je vous invite à lire d’abord cet article sur la manière de bien commencer sa dissertation de philosophie ou si vous préférez la vidéo c’est ici.

Sujet : « L’homme est-il à part dans la nature ? » (Exemple de dissertation de philosophie)

Petit rappel de la structure de l’introduction. Pour un exemple d’introduction de dissertation en vidéo c’est ici.

Introduction

Vinciane Despret, philosophe et psychologue, remarque combien les hommes sont enclins à se considérer eux-mêmes comme exceptionnels. Mais, à ses yeux, c’est oublier que nous sommes aussi de grands destructeurs ou si l’on peut dire des êtres particulièrement nuisibles pour les autres, pour nous-mêmes et pour la nature. Ce faisant, elle considère bien les hommes comme « à part » dans la nature, du moins par nos capacités de destruction. Mais, est-il réellement justifié de dire que nous sommes à part dans la mesure où nous restons dépend d’une nature qui peut également nous détruire en tant qu’espèce ? (Accroche qui propose une première réponse au sujet et formule un début d’objection) Alors, l’homme est-il réellement à part dans la nature ? (Rappel du sujet) A première vue, et si l’on se fie à la manière dont les hommes se considèrent eux-mêmes depuis des siècles, l’homme est bien à part dans la nature car il serait doté de facultés exceptionnelles telles la conscience, un langage riche et articulé, une raison ou encore des cultures variées et complexes qui l’éloignent toujours davantage de la vie animale. Mais, notre tendance à nous considérer comme supérieurs, ne nous fait-elle pas oublier que notre espèce comme toutes les autres est le produit de l’évolution des espèces ? Ainsi, on pourrait dire que l’homme n’est pas particulièrement à part. L’être humain reste une espèce qui, par le fait du hasard, a développé une raison, une conscience de soi, autant de facultés qui sont devenues la norme chez l’homme car elles lui procurent un avantage et lui permettent d’étendre son influence ou peut-être son territoire. Ce mécanisme est le même pour toutes les espèces, pourquoi alors considérer l’homme comme à part ? (Problématique constituée d’une première réponse au sujet « A première vue », puis d’une objection à cette première réponse « Mais »). Nous verrons d’abord que l’être humain peut effectivement être considéré comme à part dans la nature. Puis, nous nous demanderons si cette idée que nous serions une espèce à part n’est pas une pure illusion. Enfin, nous envisagerons bien une spécificité humaine, mais qui au lieu d’être un privilège est plutôt une immense responsabilité. (Annonce du plan en 3 parties).

Développement

Avant de rédiger le développement de l’exemple de dissertation de philosophie, petit rappel de la structure globale que doit avoir votre devoir. Le nombre des sous-parties est indicatif. Il doit y avoir au moins deux sous-parties par partie et pas plus de trois.

Attention, ci-dessous, je vais mettre des titres Première grande partie / premier paragraphe. Vous ne devez pas les mettre dans vos copies. Je les mets seulement pour que vous compreniez bien la structure. Afin que votre copie soit bien lisible, vous devez passer des lignes entre les grandes parties et revenir à la ligne + alinéa quand vous changez de paragraphe (ou sous-partie).

Première grande partie : l’homme est bien à part dans la nature

Premier paragraphe :

L’être humain peut semble-t-il être considéré comme à part dans la nature car il est doté de facultés qui le rendent très différent des autres espèces. (Thèse générale du paragraphe qui répond au sujet) Certes, l’être humain appartient en un sens à la nature, car si l’on définit la nature comme l’ensemble de ce qui n’a pas été créé ou transformée par l’homme (définition de la nature) alors l’espèce humaine est bien naturelle. L’homme ne s’est pas créé lui-même, il est donc un être naturel au moins en partie. Mais, l’être humain à ceci de particulier que précisément il a cette capacité à transformer sa nature et à n’être pas totalement soumis à son instinct. Il peut se cultiver c’est-à-dire se transformer si bien qu’il peut devenir réellement très différent d’un autre être humain. (Argument formulé avec mes propres termes pour soutenir la thèse) Aux yeux de Rousseau, ce qui fait la spécificité de l’être humain par rapport aux autres espèces, c’est sa capacité à « se perfectionner ». (Utilisation d’une référence à Rousseau qui justifie la thèse, avec utilisation du vocabulaire de l’auteur). Il remarque ainsi qu’un être humain peut, par les choix qu’il fait, aussi bien devenir un très grand artiste, sportif ou savant, qu’un toxicomane. C’est d’ailleurs lui qui pose la question « Pourquoi l’homme, seul, est-il sujet à devenir imbécile ? » et il y répond que c’est parce qu’il est le seul à être libre, c’est-à-dire à pouvoir ne pas suivre un programme inscrit à l’avance dans ses gènes et qui décide de son mode de vie. Ce que l’on appelle communément un instinct. L’homme peut donc se perfectionner toute sa vie, là où l’animal va très rapidement cesser de changer dès lors qu’il est adulte. (Développement en utilisant les arguments que l’auteur utilise pour justifier sa thèse) Nous pouvons donc dire que l’homme est bien à part dans la nature, car il a cette capacité de se perfectionner que n’ont pas les autres espèces. (Retour au sujet : le but est de rappeler en quoi ce que l’on vient de dire répond au sujet)

(Suite à venir)

▶️ Je vous montre comment développer une sous-partie en vidéo ci-dessous :

Exemple d'introduction de dissertation

Exemple d’introduction de dissertation de philosophie

Dans cet article, je vais vous donner un exemple d’introduction de dissertation de philosophie. Le but est que vous compreniez bien la démarche et les différentes étapes à suivre pour arriver au résultat final.

Petit rappel : votre introduction une fois rédigée doit être composée dans l’ordre d’une accroche, d’une problématique incluant une première définition des termes du sujet, d’un rappel du sujet et d’une annonce de plan.

Je vous invite à aller regarder ma vidéo sur comment bien commencer sa dissertation de philosophie si vous ne l’avez pas vu, ou vous pouvez lire la méthode si vous préférez.

Nous allons voir un exemple d’introduction de dissertation avec le sujet : « Un homme libre est-il nécessairement heureux ? ».

Donc première chose à faire : analyser le sujet. Cela signifie que vous devez le décomposer en partie et comprendre le sens de chacune de ces parties. Les éléments les plus identifiables sont les termes qui renvoient à des grandes notions du programme, ici heureux qui renvoie à la notion de bonheur et libre pour la notion de liberté.

Pour ces termes vous devez avoir plusieurs sens possibles en tête. Ici on peut définir le bonheur comme un état de satisfaction durable et global qui provient d’un jugement sur notre existence en générale. Mais  vous pourriez également penser à la définition d’Épicure qui définit le bonheur comme une absence de souffrance dans le corps et d’inquiétude dans l’âme. Ou encore à la conception du bonheur du personnage de Calliclès dans le Gorgias de Platon qui considère qu’être heureux c’est désirer toujours davantage et remplir sa vie de plaisirs.

Puis il faut faire la même chose avec la liberté : Etre libre cela peut d’abord signifier avoir la :

Liberté d’action : c’est-à-dire avoir la possibilité d’aller où on le souhaite sans être contraint par une force physique.

ou avoir le

Libre arbitre : c’est-à-dire avoir la possibilité de choisir entre une chose et son contraire sans être influencé.

Mais la liberté cela peut aussi être

l’Autonomie : c’est-à-dire être capable de se donner ses propres règles sans avoir à suivre les ordres d’un autre.

ou encore être

Maitre de soi-même : c’est-à-dire être capable de ne pas céder à certains de ses désirs ou certaines de ses passions s’ils ne sont pas bons pour nous.

Enfin, il vous faut également préciser le sens des autres éléments du sujet. Ici « nécessairement » signifie que c’est la seule possibilité, un homme libre sera toujours heureux : cela ne peut pas être autrement.

Une fois que vous avez fait cela au brouillon, vous avez normalement des éléments, pour formuler le problème du sujet. Je vous rappelle que le but premier de l’introduction de philo est de montrer que la réponse au sujet n’est pas évidente et qu’elle va faire problème c’est-à-dire que l’on va pouvoir débattre sur ce sujet et que des réponses vont s’opposer.

Formuler le problème du sujet

Donc : il faut vous demander quelles sont les différentes réponses possibles au sujet ? en quoi s’opposent elles ? et comment peut-on les justifier ?

Le sujet est  un homme libre est-il nécessairement heureux ?

De manière assez simple, les deux réponses les plus évidentes sont d’abord :

– oui un homme libre est nécessairement heureux

– et non il semble qu’un homme libre ne soit pas nécessairement heureux.

Donc dans un premier temps vous avez vos deux réponses possibles, et vous vérifiez bien qu’elles s’opposent. Mais ça n’est pas tout à fait suffisant car en philosophie vous devez toujours justifier ce que vous dites. Vous allez donc maintenant chercher à justifier ces réponses de préférence en utilisant des arguments définition car ainsi vous définissez les termes du sujet tout en formulant la problématique.

Je vous rappelle que le deuxième objectif de l’introduction est de commencer à définir les termes.

Utiliser les définitions

Vous allez donc maintenant utiliser les définitions que vous avez trouvé dans l’analyse du sujet.

Vous reprenez vos deux réponses possibles et vous les justifiez : cela donne : oui, on peut penser qu’un homme libre est nécessairement heureux car si être libre cela signifie pouvoir faire ce que l’on souhaite sans contrainte et avoir la possibilité de faire des choix alors être libre nous permettra sans doute d’agir de manière à atteindre un état de satisfaction durable et global.

Puis vous cherchez à justifier la thèse opposée : non, il semble qu’un homme libre ne sera pas nécessairement heureux car même si nous pouvons faire des choix, cela ne signifie pas pour autant que nous allons faire les bons choix. Alors être libre n’est pas une garantie d’atteindre le bonheur.

Une fois cela fait vous n’avez plus qu’à formuler votre problématique en commençant par la réponse qui pourrait sembler la plus évidente. On peut parler de l’opinion commune.

Cela donne donc : A première vue, il semble qu’un homme libre est nécessairement heureux car si être libre cela signifie pouvoir faire ce que l’on souhaite sans contrainte et avoir la possibilité de faire des choix alors être libre nous permettra sans doute d’agir de manière à atteindre un état de satisfaction durable et global. Mais, ne pourrait-on dire au contraire qu’un homme libre n’atteindra pas toujours le bonheur car nous pouvons très bien être libre de faire des choix et pourtant faire de mauvais choix qui vont nous conduire au malheur.

Voilà vous avez fait le plus gros morceau de votre introduction. Il faut ensuite faire un plan au brouillon pour pouvoir ensuite formuler votre annonce de plan à la fin de l’introduction.

Formuler le plan : exemple d’introduction de dissertation

Je ne vais pas rentrer dans les détails ici pour que ça ne soit pas trop long mais disons que vous devez faire trois parties et que ces parties doivent défendre des réponses opposées au sujet. Par exemple, il serait possible de faire un plan comme suit :

I) Un homme libre n’est pas nécessairement heureux car être libre de faire ce que l’on veut ne signifie pas toujours que l’on fait ce qui est bon pour nous.

II) Un homme libre est nécessairement heureux car l’autonomie et la maîtrise de soi sont des garanties de bonheur.

III) La liberté peut être une source d’angoisse et ne garantit pas de ne pas faire d’erreur.

Une fois cela fait il ne vous reste plus qu’à faire une accroche (c’est facultatif mais mieux si vous y arrivez) en prenant un exemple ou une citation qui correspond au sujet. Sur ce point je vous conseille de regarder ma vidéo sur l’accroche si vous ne l’avez pas vu.

Et voilà à présent, vous rédigez en remettant tous les éléments dans l’ordre :

  • Accroche
  • Problématique avec définition des termes
  • Rappel du sujet
  • Annonce de plan.

Exemple d’introduction de dissertation rédigé :

Cela va donc donner :

Dans la pièce Le Cid de Corneille, le personnage principal Don Rodrigue est face à un dilemme : choisir entre son devoir de sauvegarder l’honneur de sa famille et le fait de poursuivre son bonheur. Il choisit finalement de faire son devoir en tuant le père de Chimène sa bien-aimé mais semble renoncer ainsi à son bonheur. Peut-on alors réellement dire que la liberté rend toujours heureux ? A première vue, il semble qu’un homme libre est nécessairement heureux car si être libre cela signifie pouvoir faire ce que l’on souhaite sans contrainte et avoir la possibilité de faire des choix alors être libre nous permettra sans doute d’agir de manière à atteindre un état de satisfaction durable et global. Mais, ne pourrait-on dire au contraire qu’un homme libre n’atteindra pas toujours le bonheur ? En effet, nous pouvons très bien être libre de faire des choix et pourtant faire de mauvais choix qui vont nous conduire au malheur. Nous allons donc nous demander si un homme libre est nécessairement heureux ? Dans un premier temps, nous verrons qu’un homme libre n’est pas nécessairement heureux car être libre de faire ce que l’on veut ne signifie pas toujours que l’on fait ce qui est bon pour nous. Puis, nous nous demanderons si l’autonomie et la maîtrise de soi ne sont pas des garanties de bonheur. Enfin, nous envisagerons que la liberté peut être une source d’angoisse et ne garantit pas de ne pas faire d’erreur.

Voilà pour cet exemple d’introduction de dissertation philosophique. J’espère qu’elle vous aidera à mieux comprendre ce que l’on attend de vous.

Exemple explication de texte

Exemple d’explication de texte en philosophie

Je vous montre ici un exemple d’explication de texte en philosophie. Vous trouverez dans l’ordre le texte à expliquer puis l’introduction et le début de l’explication linéaire. Je vous précise à chaque fois entre parenthèses à quel élément de la méthode de l’explication de texte ce passage correspond. Si vous ne l’avez pas fait, je vous conseille de lire les articles qui traitent de la méthode de l’explication de texte, vous pouvez les trouver sur cette page. Si vous préférez voir la méthode en vidéo c’est ici.

Texte de Pascal :

« Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient : et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent, d’ordinaire, nous, blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu’il nous afflige et s’il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver. Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. » 

Pascal, Pensées, Brunschvicg 172 / Lafuma 47.

Introduction de l’explication de texte

Dans ce texte de Pascal, extrait des Pensées, il est question du bonheur et de notre rapport au temps (Thème). L’auteur s’est demandé si notre tendance à nous tourner constamment vers le passé ou vers le futur n’était pas un obstacle au bonheur. Dans ce texte, Pascal montre que nous avons tendance à toujours nous tourner vers le futur (pour espérer) et vers le passé (pour regretter ce que nous avons fait ou ce que nous avons perdu) si bien que nous ne vivons jamais au présent, ce qui nous rend finalement malheureux. Ainsi du début du texte à la ligne 4, l’auteur énonce la première partie de sa thèse selon laquelle nous ne vivons pas au présent. Puis de « C’est que le présent » à « aucune assurance d’arriver », il formule un premier argument en faveur de sa thèse. Enfin de « Que chacun examine ses pensées » à la fin du texte, il formule un second argument puis énonce l’enjeu. Notre rapport au temps, nous rend malheureux.

Développement de l’explication de texte :

Dans ce texte, Pascal commence par énoncer la première partie de sa thèse, (étape du raisonnement), il nous dit “nous ne tenons jamais au temps présent” c’est-à-dire que l’homme ne vit pas le moment présent mais regarde le futur ou le passé (bonne paraphrase). Ici par temps, on peut entendre le temps objectif c’est-à-dire la durée qui est mesurée par l’horloge ou la montre de la même manière pour tous (définition). Le temps présent est le temps où nous sommes en train de vivre, car c’est en réalité le seul qui existe objectivement (définition). En effet, le passé n’existe plus et le futur n’existe pas encore si ce n’est dans notre esprit (définition). Ainsi, on peut observer que nombre de voyageurs passent beaucoup de temps à prendre des photos de leurs voyages au lieu de profiter des paysages directement. Ils semblent plus préoccupés par le fait de garder des souvenirs du passé plutôt que de vivre pleinement au présent (Exemple). Ensuite l’auteur remarque que nous considérons le futur avec espoir et nous voulons qu’il arrive plus vite. Il semble dire implicitement que nous ne sommes pas satisfaits du présent et que donc nous voulons que le futur arrive. Il remarque qu’ils veulent hâter le futur or il est impossible de faire venir le futur plus vite objectivement (justification). Et si l’on considère le temps subjectif c’est-à-dire le temps vécu et que nous percevons singulièrement, alors regarder le futur ne le fait pas passer plus vite, au contraire il faudrait s’amuser au présent et y vivre pleinement pour que le futur arrive plus vite (justification). De même, selon lui, nous avons tendance à vouloir retenir le passé car nous regrettons qu’il disparaisse, peut-être pensons que nous étions mieux dans le passé (Bonne paraphrase). Les nostalgiques ont ainsi ce regret du passé et ils ne sont pas très heureux au présent. Ainsi, dans Midnight in Paris de Woody Allen, le personnage principal déménage à Paris et il n’est pas heureux dans le présent car il considère le 19e siècle à Paris comme l’âge d’or de la culture humaine. Un événement fantastique a lieu et il se trouve conduit dans le passé et à cette époque il rencontre une femme qui, elle, est nostalgique de la Belle époque. Elle ne se trouve alors pas bien dans l’époque où elle est et qu’admire tant le personnage principal. (Exemple)

On voit donc que souvent les hommes ont tendance à ne pas se satisfaire de leur époque même si elle est de valeur et à vouloir le passé sans vivre dans le moment présent. L’auteur a donc montré que nous ne vivons pas bien au présent et espérons le futur ou regrettons le passé (étape du raisonnement).  Il remarque que de ce fait “nous errons dans des temps qui ne sont pas nôtres”. Il qualifie cela d’imprudent. Il veut dire par là que le présent est tout ce que l’on possède, c’est le seul temps dont nous pouvons disposer car le passé n’existe plus et le futur n’est pas encore (bonne paraphrase). Nous pourrions néanmoins dire qu’il est possible de faire nôtre le futur en essayant de l’influencer de manière indirecte en agissant sur le présent (Objection). Néanmoins, cette thèse semble avoir des limites car les personnes qui cherchent à contrôler le futur y arrivent rarement car le futur a de nombreuses causes autre que nous, nous ne pouvons pas être certain qu’un ou des événements imprévus ne vont pas venir déjouer nos plans. L’auteur a donc raison de nous dire imprudents car délaisser le présent est la meilleure manière d’être malheureux dans le présent et dans le futur.(Justification) Il nous dit ensuite que nous oublions le temps que nous pouvons contrôler mais pensons seulement à ceux qui n’existent pas. De ce fait, nous n’agissons pas sur le seul temps sur lequel nous avons une influence car nous ne pouvons influer que sur ce qui existe. (Bonne paraphrase) C’est une attitude irréfléchie car cela peut nous conduire à ne rien faire au présent si bien que nous n’obtiendrons rien dans le futur malgré nos espoirs.(Justification) Ainsi dans cette partie l’auteur a énoncé sa thèse et a montré que vivre dans le futur ou le passé était imprudents. Il va ensuite donner un argument pour soutenir sa thèse et montrer pourquoi nous avons tendance à fuir le présent. (étape du raisonnement)

A présent l’auteur va développer un argument pour justifier sa thèse principale (étape du raisonnement). Il dit “c’est que le présent d’ordinaire nous blesse”. En effet, selon lui, il est plus facile de s’imaginer un futur satisfaisant que de vivre le présent tel qu’il est, car l’imagination embellit souvent les choses rendant le présent plus difficile à vivre et terne (justification). L’imagination est cette faculté intellectuelle qui fabrique des images mentales à partir de nos expériences sensibles et grâce à laquelle nous pouvons souvent embellir le réel (définition). Nous avons tendance à ne pas vouloir voir notre présent car il nous fait souffrir ou nous déçoit donc nous préférons concentrer notre attention sur le futur qui pourrait être meilleur. Donc nous pourrions dire que penser au futur est une forme de distraction au sens où on cherche à ne pas penser au présent. (justification) Mais et si le présent est un présent heureux ? Car tous les moments présents ne peuvent pas être tous malheureux ? (Objection) Et bien là encore selon Pascal, les hommes gâchent leur bonheur présent car ils ont tendance à craindre de ne pas pouvoir reproduire leur bonheur dans le futur alors paradoxalement alors qu’ils sont heureux ils continuent de regarder le futur au lieu de se concentrer sur le présent. (justification)

J’espère que cet exemple d’explication de texte en philosophie, vous aura aidé à mieux comprendre ce que l’on attend de vous.