Méthode de la dissertation de philosophie et de l’explication de texte en philosophie. J’y explique comment faire une bonne introduction, problématique, plan et comment bien argumenter en philosophie. Les deux exercices au bac de philosophie sont la dissertation et l’explication de texte. Il y a au choix le jour du bac deux sujets de dissertation et une explication de texte. La méthode est essentielle pour réussir ces deux exercices et beaucoup d’étudiants négligent la méthode et perdent ainsi beaucoup de points. Pour la dissertation, il est très important de bien réussir son introduction car c’est ce qui détermine la réussite de l’exercice entier. Une introduction réussie doit comporter une problématique claire et bien construite. Pour l’explication de texte, il est très important de bien saisir la thèse du texte. Sans cela, vous risquez de faire un contresens, ce qui est l’erreur la plus grave lorsque l’on fait une explication de texte.
Le texte dont je parle à la fin et l’introduction de cette explication de texte philosophique.
« Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient : et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent, d’ordinaire, nous, blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu’il nous afflige et s’il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver. Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. » Pascal, Pensées, Brunschvicg 172 / Lafuma 47.
Exemple d’introduction d’explication de texte philosophique, pour plus de clarté je précise les différents éléments de l’introduction entre parenthèses avant :
(Présentation du texte) Dans ce texte de Pascal, extrait des Pensées, il est question de (thème du texte, ici deux notions) notre rapport au temps et des effets de ce rapport au temps sur notre bonheur. (Formulation du problème auquel le texte répond sous forme d’alternative) Pascal s’est demandé si la tendance des hommes à se focaliser le plus souvent sur le passé et sur le futur les rend plutôt heureux ou plutôt malheureux. (Formulation de la thèse c’est-à-dire de la réponse que fait l’auteur au problème dans ce texte) Dans ce texte, Pascal défend l’idée selon laquelle nous avons tendance à toujours nous tourner vers le futur (pour espérer) et vers le passé (pour regretter ce que nous avons fait ou ce que nous avons perdu) et ainsi à ne jamais vivre pleinement au présent ce qui nous rend finalement malheureux. (Formulation du plan du texte en insistant sur ce que fait l’auteur dans ce passaged’un point de vue argumentatif) Dans la première partie du texte des lignes 1 à 6, l’auteur énonce sa thèse selon laquelle les hommes ont tendance à ne pas s’intéresser au présent mais uniquement au futur et au passé. Puis dans une deuxième partie des lignes 6 à 10, il donne de raisons qui selon lui justifient que les hommes se détournent du présent. Enfin des lignes 10 à la fin, il donne d’abord un argument de fait pour justifier sa thèse puis il énonce la deuxième partie de sa thèse selon laquelle cette tendance que nous avons à nous détourner du présent nous rend malheureux.
Pour plus d’informations sur l’explication de texte, je vous invite à regarder les articles sur l’explication de texte ici.
Ecrire les définitions des termes qui vont être utiles et si elles vont vous permettre de répondre plutôt oui ou plutôt non au sujet ou si cela peut être les deux.
3 – Listez les références utilisables dans le cours :
4- Listez les arguments pour et contre
Organiser votre plan à partir de cela en suivant la forme thèse/antithèse/thèse
Prenez soit une citation (cf citations possibles à la fin), soit un exemple concret pour introduire le sujet. Si vous prenez une citation elle doit avoir un rapport avec le sujet et vous devez l’expliquer avec vos mots (pas les miens). Si vous prenez un exemple, montrez comment il pourrait répondre au sujet.
Index Définitions utiles :
Définitions de la liberté :
Libre arbitre : avoir la possibilité de choisir entre une chose et son contraire sans être influencé.
Liberté d’action : avoir la possibilité d’aller où on le souhaite sans être contraint c’est-à-dire sans être contraint par une force physique.
Indépendance : être capable de subvenir seul à ses besoins
Autonomie : être capable de se donner ses propres règles sans avoir à suivre les ordres d’un autre. Etre moral c’est-à-dire suivre les règles que nous donne notre conscience morale.
Maitrise de soi-même : être capable de ne pas céder à certains de ses désirs ou certaines de ses passions s’ils ne sont pas bons pour nous. Ex : un alcoolique n’est pas maître de lui-même.
Liberté absolue ou naturelle : C’est la liberté de l’état de nature, être absolument libre c’est avoir la possibilité de faire absolument tout ce que l’on veut.
Définitions du bonheur :
Le bonheur au sens de plénitude : être heureux, c’est un état de satisfaction durable et global qui provient d’un jugement sur notre existence en générale.
Le bonheur selon Calliclès : C’est désirer toujours davantage et remplir sa vie de plaisirs.
Le bonheur au sens d’absence de douleur : être heureux c’est ne ressentir ni souffrance dans le corps ni souffrance dans l’âme (inquiétudes). Définition d’Epicure, philosophe latin de l’antiquité.
La joie : C’est le sentiment d’intense satisfaction que l’on ressent quand on a réussi quelque chose qui a demandé des efforts. La joie est donc plus intense que le bonheur, mais aussi de plus courte durée.
Le plaisir : état de satisfaction éphémère souvent lié à la satisfaction d’un désir matériel ou non.
Index Citations possibles :
Le Bonheur :
« Le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l’imagination » Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs.
Selon Kant, il faut distinguer deux facultés intellectuelles, la raison et l’imagination. La raison est la faculté d’enchainer des propositions de manières logique, elle fait des raisonnements. Au contraire, l’imagination va créer des images à partir de ce que nous avons déjà senti, mais de manière imprécise et vague. Dire que le bonheur est une idée de l’imagination signifie donc que nous n’en avons pas une idée claire mais plutôt fantasmée et qu’il va donc être difficile pour nous d’atteindre ce bonheur. Cela serait beaucoup plus simple si le bonheur était une idée de la raison car nous aurions alors une méthode logique pour atteindre le bonheur.
« La vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui ». Schopenhauer, Le Monde comme Volonté et comme Représentation, Livre IV, §56-57
Selon Schopenhauer, le bonheur est impossible à atteindre réellement à cause du désir. En effet, quand nous désirons nous souffrons de ne pas avoir encore ce que nous voulons et quand nous avons ce que nous désirons, nous sommes finalement très rapidement habitué et nous sombrons donc dans l’ennui ».
« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses ». Epictète, Manuel, V
Epictète est un stoïcien et en bon stoïcien, il développe une philosophie qui a pour but de nous aider à être indépendant des circonstances et événements qui ont lieu dans notre vie. Selon lui, ce qui nous affecte et peut nous faire perdre le contrôle, ce ne sont pas réellement les événements tragiques de notre vie mais la manière dont nous jugeons ces événements. Si nous disons « c’est une catastrophe, je ne m’en remettrai jamais », ça n’est pas du tout la même chose que si nous considérons que « cet événement est dans le cours des choses et j’irai mieux bientôt ».
La Liberté :
« L’homme est condamné à être libre ». Sartre, L’existentialisme est un humanisme
Selon Sartre, l’homme est condamné à être libre parce que d’abord il ne choisit pas de venir au monde. Mais une fois qu’il est au monde alors tout ce qu’il va faire est de sa responsabilité ou en d’autres termes, il choisit ce qu’il fait de sa vie. Sartre considère que l’homme est absolument libre et que ceux qui prétendent ne pas l’être en se cherchant des excuses sont de mauvaise foi.
Dans cet article je vous donne un exemple d’explication de texte philosophique en commençant par l’introduction. Vous pouvez retrouver la méthode de l’introduction ici, dans ce podcast, ou encore en vidéo ici. Vous trouverez ensuite un exemple de développement d’explication de texte. Je précise à chaque fois entre parenthèses à quoi ce passage correspond par rapport à la méthode du développement de l’explication de texte que vous pouvez retrouver dans cet article.
Texte de Spinoza : «On pense que l’esclave est celui qui agit par commandement et l’homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n’est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire esclavage, et la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison. Quant à l’action par commandement, c’est-à-dire à l’obéissance, elle ôte bien en quelque manière la liberté, elle ne fait cependant pas sur-le-champ un esclave, c’est la raison déterminante de l’action qui le fait. Si la fin de l’action n’est pas l’utilité de l’agent lui-même, mais de celui qui la commande, alors l’agent est un esclave, inutile à lui-même ; au contraire, dans un Etat et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit un esclave inutile à lui-même, mais un sujet. Ainsi cet Etat est le plus libre, dont les lois sont fondées en droite Raison, car dans cet Etat chacun, dès qu’il le veut, peut être libre, c’est-à-dire vivre de son entier consentement sous la conduite de la Raison.» Spinoza, Traité théologico-politique – chap. XVI §§ 9-11
Exemple d’introduction de l’explication de texte
Dans ce texte de Spinoza extrait du Traité théologico-politique, il est question des liens entre obéissance et liberté. [Thème]. Le problème auquel l’auteur entend répondre est le suivant : l’obéissance est-elle nécessairement contraire à la liberté ? En d’autres termes, est-ce qu’obéir c’est toujours être esclave ? Ou bien y a-t-il des circonstances où obéir c’est être libre ? [Formulation du problème (alternative) auquel répond l’auteur]. Dans ce texte, Spinoza cherche à démontrer que l’obéissance n’est pas toujours contraire à la liberté et que donc on peut être libre en obéissant aux commandements de l’Etat si ceux-ci sont rationnels et donc dans notre intérêt. [Thèse de l’auteur]. Dans un premier temps des lignes 1 à 4, Spinoza énonce une opinion commune qu’il va ensuite réfuter en défendant qu’être libre c’est plutôt obéir à sa propre raison. Puis dans un second temps des lignes 4 à 8, Spinoza énonce sa thèse selon laquelle l’obéissance ôte une certaine liberté, mais pas toute forme de liberté et donc ne fait pas nécessairement de celui qui obéit un esclave. Enfin des lignes 8 à la fin du texte, Spinoza conclut en montrant comment sa thèse peut être défendue au niveau politique pour justifier l’obéissance du sujet envers l’Etat. [Découpage des différentes parties du texte, précision de l’argumentation et explication rapide du contenu].
▶️ Un autre exemple d’introduction en vidéo ci-dessous:
Exemple d’explication du début du texte
Vous trouverez à chaque fois précisé entre crochets à quel élément de la méthode ce passage correspond. Pour rappel, dans le développement vous devez : 1-Clarifier, 2-Justifier, 3-Dire ce que fait l’auteur d’un point de vue argumentatif, 4-Faire une objection (facultatif). J’ai remis le détail de ces 4 opérations à la fin de cet article.
NB : Ce texte est un peu court, un sujet de bac pourrait être plus long, j’ai choisi un texte court pour que cela soit plus digeste. L’essentiel est que vous compreniez la méthode et les différentes opérations que vous devez faire pendant votre explication.
Première partie du développement :
*évidemment, vous ne mettez pas de titre dans vos copies, je le fais ici uniquement pour faciliter la lecture.
« Spinoza commence par formuler une opinion commune, c’est-à-dire ce que diraient la plupart des gens sans y avoir particulièrement réfléchi [3-Dire ce que fait l’auteur : ici il formule une opinion commune]. Nous pouvons penser qu’il s’agit d’une opinion commune car l’auteur dit « On pense que », et non « Je pense ». Le « On » ici désigne donc vraisemblablement les gens en général. Selon lui, les hommes pensent communément que « l’esclave est celui qui agit par commandement ». Il veut dire par là qu’on pense qu’un homme est un esclave, c’est-à-dire quelqu’un qui n’a aucune liberté et est soumis à un autre, s’il agit en suivant le commandement d’un autre. Celui qui « agit par commandement » c’est celui qui agit en suivant les ordres d’un autre. [1-Clarifier : vous voyez ici que j’ai défini ce qu’est un esclave et reformulé un morceau de phrase dont le sens n’était pas évident]. De même, selon lui, on pense communément, qu’au contraire, l’homme libre est « celui qui agit selon son bon plaisir ». Cela signifie, qu’en général, on considère qu’être libre c’est faire ce qui nous plaît ou encore laisser libre cours à nos envies ou à nos désirs. Il attribue donc à l’opinion commune une définition de la liberté comme liberté d’action selon laquelle être libre c’est agir comme on veut. [1-Clarifier : j’ai précisé qu’il y a là une certaine définition de la liberté]. A première vue, une telle conception de la liberté peut sembler effectivement évidente car on peut défendre que, celui qui fait ce qui lui plaît, est effectivement plus libre qu’un esclave ou un prisonnier par exemple. L’esclave ou le prisonnier n’ont pas la liberté d’action, ils sont enfermés ou entravés. [2-Justifier – j’explique pourquoi l’opinion commune n’est pas si absurde].
[Retour à la ligne + alinéa car vous passez à une autre étape de l’argumentation] Néanmoins, Spinoza va s’opposer à cette première conception de la liberté et de l’esclavage, en proposant une autre définition de la liberté et de l’esclavage. Il réfute donc l’opinion commune : « Cela cependant n’est absolument pas vrai ». [3-Dire ce que fait l’auteur : une réfutation]. Spinoza explique donc ce qu’est, pour lui, l’esclavage véritable : » être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire esclavage ». Pour Spinoza, être esclave c’est donc avant tout être soumis à ses propres plaisirs et désirs, ne pas pouvoir y résister, au point que l’on risque de faire des choses qui finalement sont nuisibles pour nous. Par exemple, on peut penser que quelqu’un qui boit trop d’alcool et ne peut s’en passer est esclave de ce plaisir car il n’arrive pas à s’en passer et pourtant ce plaisir est mauvais pour lui. [1-Clarifier : ici j’ai reformulé la phrase et donné un exemple]. Spinoza va ensuite donner sa définition de la liberté : « et la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison. ». L’auteur propose donc une nouvelle conception de la liberté qui consiste en une certaine maîtrise de soi. Etre réellement libre, à ses yeux, c’est être capable de réfléchir à ce qui est le mieux pour nous et d’agir en suivant ce que nous a dit notre raison. Ainsi, nous savons qu’il est dans notre intérêt de réviser notre philo et nous le faisons. [1-Clarifier : reformulation + définition de la liberté + exemple]. En effet, nous voyons que l’homme qui satisfait toujours tous ses désirs n’est pas libre, car il n’est pas en mesure de choisir, il cède seulement à son désir. De ce fait, il ne fait pas ce qui est vraiment dans son intérêt. [2-Justifier/Argumenter en faveur de l’auteur].
Rappel de méthode : Les différentes opérations à faire dans le développement
Afin de clarifier la méthode, je vais distinguer quatre opérations principales que vous devez apprendre à faire pour bien réaliser votre explication de texte de philosophie. Attention, j’ai mis des numéros pour que vous puissiez identifier ces différentes opérations plus facilement mais cela ne signifie pas qu’il faut les faire dans cet ordre. Souvent vous aller commencer par l’étape de clarification du texte, mais ça ne sera pas toujours le cas.
1- On peut appeler cette première opération, l’étape de clarification du texte. La première chose à faire est de montrer que vous avez compris le sens de la phrase ou de l’expression que vous expliquez. Cela signifie que si c’est une phrase un peu difficile à comprendre (comme cela peut être souvent le cas dans un texte de philosophie), vous avez le droit de faire de la bonne paraphrase, c’est-à-dire reformuler le passage de manière plus claire. Il ne faut pas en rester là néanmoins, il est également très important de définir les termes importants du texte et c’est absolument nécessaire si ce sont des notions du programme comme temps, bonheur etc… Enfin, il est bienvenu afin de rendre le texte plus clair et de montrer que vous l’avez bien compris de prendre un exemple pour illustrer ce que dit l’auteur. Les passages concernés sont suivis de : (1-Clarifier)
2- Il faut ensuite montrer pourquoi l’auteur affirme ce qu’il affirme, c’est-à-dire justifier, argumenter ses propos, montrer pourquoi il a raison de dire ce qu’il dit notamment à l’aide de connaissances acquises en cours, et donc en quelque sorte prendre sa défense face à des objections éventuelles (là, on est sûr de ne pas faire de paraphrase, mais il faut veiller à ne pas trop s’éloigner du texte). Vous pouvez même formuler une éventuelle objection et montrer comment l’auteur y répond déjà dans son texte. Les passages qui correspondent à cette opération sont suivis de (2-Justifier)
3- Quand vous expliquez un texte de philosophie, un des objectifs est de faire ressortir clairement ce que fait l’auteur, c’est-à-dire la manière dont il construit son argumentation afin de justifier la validité de sa thèse. Il est donc très important de préciser régulièrement à quel élément du texte nous avons affaire ici. Est-ce la thèse, un exemple, un premier argument, l’opinion commune et sa réfutation ? Il s’agit essentiellement de montrer comment chaque élément du texte permet à l’auteur d’avancer dans l’argumentation de sa thèse. Dans l’exemple d’explication de texte de philosophie, cette opération est notée : (3-Dire ce que fait l’auteur)
4- Enfin, dans l’explication de texte, vous avez la possibilité de faire un paragraphe d’objection qui peut être appuyé sur la référence à un autre auteur qui soutient une thèse ou une argumentation différente. Il n’est pas nécessaire de faire une objection dans chaque partie, mais il est nécessaire qu’il y ait au moins une objection dans tout le devoir. Bien entendu, cette objection doit être argumentée et il faut absolument éviter de dire que l’auteur n’a rien compris, ou se contredit, car cela montre en général que c’est l’étudiant qui n’a pas compris le texte. Cette opération est notée : (4-Objection).
Tout d’abord, je vous conseille si vous ne l’avez pas vu de commencer par cet article sur l’introduction de l’explication de texte philosophique ou par cette vidéo sur l’introduction. Le problème que rencontrent beaucoup d’étudiants quand ils font une explication de texte de philosophie est qu’ils ont tendance à seulement répéter le texte. Nous allons donc voir comment faire une bonne explication de texte. Pour cela je vais prendre l’exemple du texte ci-dessous.
Exemple d’explication de texte de philosophie à partir du texte ci-dessous :
« Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient : et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent, d’ordinaire, nous, blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu’il nous afflige et s’il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver. Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. »Pascal, Pensées, Brunschvicg 172 / Lafuma 47.
Les différentes opérations de l’explication :
Afin de clarifier la méthode, je vais distinguer quatre opérations principales que vous devez apprendre à faire pour bien réaliser votre explication de texte de philosophie.
1- On peut appeler cette première opération, l’étape de clarification du texte. La première chose à faire est de montrer que vous avez compris le sens de la phrase ou de l’expression que vous expliquez. Cela signifie que si c’est une phrase un peu difficile à comprendre (comme cela peut être souvent le cas dans un texte de philosophie), vous avez le droit de faire de la bonne paraphrase, c’est-à-dire reformuler le passage de manière plus claire. Il ne faut pas en rester là néanmoins, il est également très important de définir les termes importants du texte et c’est absolument nécessaire si ce sont des notions du programme comme temps, bonheur etc… Enfin, il est bienvenu afin de rendre le texte plus clair et de montrer que vous l’avez bien compris de prendre un exemple pour illustrer ce que dit l’auteur. Vous retrouverez des exemples de ces différentes opérations dans l’exemple d’explication un peu en dessous, les passages concernés sont suivis de : (bonne paraphrase-1), (définition-1), (Exemple-1).
2- Il faut ensuite montrer pourquoi l’auteur affirme ce qu’il affirme, c’est-à-dire justifier, argumenter ses propos, montrer pourquoi il a raison de dire ce qu’il dit notamment à l’aide de connaissances acquises en cours, et donc en quelque sorte prendre sa défense face à des objections éventuelles (là, on est sûr de ne pas faire de paraphrase, mais il faut veiller à ne pas trop s’éloigner du texte). Vous pouvez même formuler une éventuelle objection et montrer comment l’auteur y répond déjà dans son texte. Les passages qui correspondent à cette opération sont suivis de (justification-2) dans l’exemple rédigé ci-dessous.
3- Quand vous expliquez un texte de philosophie, un des objectifs est de faire ressortir clairement ce que fait l’auteur, c’est-à-dire la manière dont il construit son argumentation afin de justifier la validité de sa thèse. Il est donc très important de préciser régulièrement à quel élément du texte nous avons affaire ici. Est-ce la thèse, un exemple, un première argument, l’opinion commune et sa réfutation ? Il s’agit essentiellement de montrer comment chaque élément du texte permet à l’auteur d’avancer dans l’argumentation de sa thèse. Dans l’exemple d’explication de texte de philosophie ci-dessous, cette opération est notée : (étape du raisonnement-3)
4- Enfin, dans l’explication de texte, vous avez la possibilité de faire un paragraphe d’objection qui peut être appuyé sur la référence à un autre auteur qui soutient une thèse ou une argumentation différente. Il n’est pas nécessaire de faire une objection dans chaque partie, mais il est nécessaire qu’il y ait au moins une objection dans tout le devoir. Bien entendu, cette objection doit être argumentée et il faut absolument éviter de dire que l’auteur n’a rien compris, ou se contredit, car cela montre en général que c’est l’étudiant qui n’a pas compris le texte. Cette opération est notée ci-dessous : (Objection-4) même si dans le cas présent il ne s’agit pas d’un paragraphe objection, mais d’une simple objection à laquelle il est possible de répondre avec l’auteur.
Exemple rédigé d’explication de texte :
Je vous montre dans l’exemple suivant, comment il est possible de réaliser une explication de texte de philosophie en suivant les quatre opérations. Pour chaque opération différente, je précise de quelle opération il s’agit juste après entre parenthèses et en gras. Il y a trois paragraphes qui sont nettement séparés pour plus de clarté. Il s’agit de l’explication de la première moitié du texte seulement.
Dans ce texte, Pascal commence par énoncer sa thèse (étape du raisonnement-3), il nous dit “nous ne tenons jamais au temps présent” c’est-à-dire que l’homme ne vit pas le moment présent mais regarde le futur ou le passé (bonne paraphrase-1). Ici par temps, on peut entendre le temps objectif c’est-à-dire la durée qui est mesurée par l’horloge ou la montre de la même manière pour tous (définition-1). Le temps présent est le temps où nous sommes en train de vivre, car c’est en réalité le seul qui existe objectivement (définition-1). En effet, le passé n’existe plus et le futur n’existe pas encore si ce n’est dans notre esprit (définition-1). Ainsi, on peut observer que nombre de voyageurs passent beaucoup de temps à prendre des photos de leurs voyages au lieu de profiter des paysages directement. Ils semblent plus préoccupés par le fait de garder des souvenirs du passé plutôt que de vivre pleinement au présent (Exemple-1). Ensuite l’auteur remarque que nous considérons le futur avec espoir et nous voulons qu’il arrive plus vite. Il semble dire implicitement que nous ne sommes pas satisfaits du présent et que donc nous voulons que le futur arrive. Il remarque qu’ils veulent hâter le futur or il est impossible de faire venir le futur plus vite objectivement (justification-2). Et si l’on considère le temps subjectif c’est-à-dire le temps vécu et que nous percevons singulièrement, alors regarder le futur ne le fait pas passer plus vite, au contraire il faudrait s’amuser au présent et y vivre pleinement pour que le futur arrive plus vite (justification-2). De même, selon lui, nous avons tendance à vouloir retenir le passé car nous regrettons qu’il disparaisse, peut-être pensons que nous étions mieux dans le passé (Bonne paraphrase-1). Les nostalgiques ont ainsi ce regret du passé et ils ne sont pas très heureux au présent. Ainsi, dans Midnight in Paris de Woody Allen, le personnage principal déménage à Paris et il n’est pas heureux dans le présent car il considère le 19e siècle à Paris comme l’âge d’or de la culture humaine. Un événement fantastique a lieu et il se trouve conduit dans le passé et à cette époque il rencontre une femme qui, elle, est nostalgique de la Belle époque. Elle ne se trouve alors pas bien dans l’époque où elle est et qu’admire tant le personnage principal. (Exemple-1) On voit donc que souvent les hommes ont tendance à ne pas se satisfaire de leur époque même si elle est de valeur et à vouloir le passé sans vivre dans le moment présent. L’auteur a donc montré que nous ne vivons pas bien au présent et espérons le futur ou regrettons le passé (étape du raisonnement-3).
Il remarque que de ce fait “nous errons dans des temps qui ne sont pas nôtres”. Il qualifie cela d’imprudent. Il veut dire par là que le présent est tout ce que l’on possède, c’est le seul temps dont nous pouvons disposer car le passé n’existe plus et le futur n’est pas encore (bonne paraphrase-1). Nous pourrions néanmoins dire qu’il est possible de faire nôtre le futur en essayant de l’influencer de manière indirecte en agissant sur le présent (Objection-4). Néanmoins, cette thèse semble avoir des limites car les personnes qui cherchent à contrôler le futur y arrivent rarement car le futur a de nombreuses causes autre que nous, nous ne pouvons pas être certain qu’un ou des événements imprévus ne vont pas venir déjouer nos plans. L’auteur a donc raison de nous dire imprudents car délaisser le présent est la meilleure manière d’être malheureux dans le présent et dans le futur.(Justification-2) Il nous dit ensuite que nous oublions le temps que nous pouvons contrôler mais pensons seulement à ceux qui n’existent pas. De ce fait, nous n’agissons pas sur le seul temps sur lequel nous avons une influence car nous ne pouvons influer que sur ce qui existe. (Bonne paraphrase-1) C’est une attitude irréfléchie car cela peut nous conduire à ne rien faire au présent si bien que nous n’obtiendrons rien dans le futur malgré nos espoirs.(Justification-2) Ainsi dans cette partie l’auteur a énoncé sa thèse et a montré que vivre dans le futur ou le passé était imprudents. Il va ensuite donner un argument pour soutenir sa thèse et montrer pourquoi nous avons tendance à fuir le présent. (étape du raisonnement-3)
A présent l’auteur va développer un argument pour justifier sa thèse principale (étape du raisonnement-3). Il dit “c’est que le présent d’ordinaire nous blesse”. En effet, selon lui, il est plus facile de s’imaginer un futur satisfaisant que de vivre le présent tel qu’il est, car l’imagination embellit souvent les choses rendant le présent plus difficile à vivre et terne (justification-2). L’imagination est cette faculté intellectuelle qui fabrique des images mentales à partir de nos expériences sensibles et grâce à laquelle nous pouvons souvent embellir le réel (définition-1). Nous avons tendance à ne pas vouloir voir notre présent car il nous fait souffrir ou nous déçoit donc nous préférons concentrer notre attention sur le futur qui pourrait être meilleur. Donc nous pourrions dire que penser au futur est une forme de distraction au sens où on cherche à ne pas penser au présent. (justification-2) Mais et si le présent est un présent heureux ? Car tous les moments présents ne peuvent pas être tous malheureux ? (Objection-4) Et bien là encore selon Pascal, les hommes gâchent leur bonheur présent car ils ont tendance à craindre de ne pas pouvoir reproduire leur bonheur dans le futur alors paradoxalement alors qu’ils sont heureux ils continuent de regarder le futur au lieu de se concentrer sur le présent. (justification-2)
J’espère que cet exemple d’explication de texte de philosophie vous aura aidé à mieux comprendre ce que l’on attend de vous dans cet exercice.
L’explication de texte est l’un des deux exercices qui sont proposés au baccalauréat en philosophie, le deuxième étant la dissertation. Sur le programme de philosophie en terminale, je vous conseille de regarder cet article. Pour bien commencer son explication de texte en philosophie, il faut d’abord prendre conscience qu’un texte de philosophie n’est pas un texte que l’on va comprendre immédiatement et simplement. Il va donc être nécessaire de le lire plusieurs fois d’abord, puis de s’arrêter précisément sur chaque phrase ou chaque expression pour en expliquer le sens.
Il n’est pas anormal de ne pas tout comprendre au début, il faut persévérer et s’appuyer sur les passages que l’on comprend pour essayer de comprendre le reste du texte.
Préparer son explication de texte en philosophie : thème et thèse
Les premières lectures du texte vont d’abord permettre d’identifier le thème du texte, c’est-à-dire que vous devez chercher de quoi parle ce texte en général. Très souvent le thème du texte correspond à une des 17 notions du programme de philosophie. Vous pouvez ainsi avoir un texte dont le thème est « la liberté ». Il peut arriver néanmoins que cela ne corresponde pas exactement à une grande notion du programme, mais plutôt à un sous-thème, par exemple, « la différence entre l’homme et l’animal » dont il peut être question dans le cours sur la nature.
Il faut ensuite chercher la thèse du texte c’est-à-dire l’affirmation centrale de l’auteur dans le texte. L’enjeu est ici de trouver que ce l’auteur défend à propos du thème. Par exemple, si le thème est « la différence entre l’homme et l’animal », la thèse du texte pourrait être « l’homme est un être doué de raison et de langage contrairement à l’animal ». Il est absolument essentiel de trouver la thèse du texte et je vous déconseille de prendre l’explication de texte au bac si au bout de quelques lectures vous n’avez pas trouvé la thèse du texte car vous risquez alors de faire de nombreux contresens.
Un problème que rencontrent souvent les étudiants vient du fait que souvent l’auteur affirme plusieurs choses dans un même texte. C’est que très souvent, il y a dans le texte, la thèse centrale que défend l’auteur et des arguments qui viennent justifier et soutenir cette thèse. Une erreur peut alors consister à prendre un argument ou une idée secondaire pour la thèse du texte, ce qui va vous faire manquer une partie du texte et sa cohérence globale.
Déterminer le plan du texte et le problème auquel le texte répond.
Une fois que vous avez identifié la thèse du texte, il faut trouver le problème auquel l’auteur répond dans ce texte. Le problème n’est donc pas le plus souvent formulé dans le texte lui-même. Il faut imaginer le problème que s’est posé l’auteur avant d’écrire son texte. Une bonne manière de trouver le problème du sujet peut consister à prendre la thèse du texte et à chercher la thèse adverse. Par exemple, si la thèse du texte est : « l’homme est constamment tourné vers le passé ou le futur », la thèse adverse est : « l’homme est tourné vers le présent ». Une fois que vous avez identifié thèse et antithèse vous pouvez formuler le problème sous forme d’alternative. Par exemple : « l’auteur s’est demandé si les hommes étaient plutôt tourné vers le futur et le passé ou bien vers le présent ».
Enfin, pour finir le travail au brouillon il faut découper le texte, c’est-à-dire identifier différentes parties dans le texte et justifier ce découpage en précisant ce que l’auteur y fait à chaque fois. Il peut par exemple, formuler sa thèse, développer un argument, proposer un exemple, formuler la thèse de l’opinion commune et y répondre etc
Une fois que vous avez trouvé le thème, la thèse, les différentes parties du texte et formulé le problème auquel peut répondre le texte, il ne vous reste plus qu’à rédiger.
Exemple d’introduction d’explication de texte
Je prends pour l’exemple le texte de Pascal ci-dessous.
« Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient : et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent, d’ordinaire, nous, blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu’il nous afflige et s’il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver. Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. » Pascal, Pensées, Brunschvicg 172 / Lafuma 47.
Exemple d’introduction d’explication de texte en philosophie, pour plus de clarté je précise les différents éléments de l’introduction entre parenthèses avant :
(Présentation du texte) Dans ce texte de Pascal, extrait des Pensées, il est question de (thème du texte, ici deux notions) notre rapport au temps et des effets de ce rapport au temps sur notre bonheur. (Formulation du problème auquel le texte répond sous forme d’alternative) Pascal s’est demandé si la tendance des hommes à se focaliser le plus souvent sur le passé et sur le futur les rend plutôt heureux ou plutôt malheureux. (Formulation de la thèse c’est-à-dire de la réponse que fait l’auteur au problème dans ce texte) Dans ce texte, Pascal défend l’idée selon laquelle nous avons tendance à toujours nous tourner vers le futur (pour espérer) et vers le passé (pour regretter ce que nous avons fait ou ce que nous avons perdu) et ainsi à ne jamais vivre pleinement au présent ce qui nous rend finalement malheureux. (Formulation du plan du texte en insistant sur ce que fait l’auteur dans ce passaged’un point de vue argumentatif) Dans la première partie du texte des lignes 1 à 6, l’auteur énonce sa thèse selon laquelle les hommes ont tendance à ne pas s’intéresser au présent mais uniquement au futur et au passé. Puis dans une deuxième partie des lignes 6 à 10, il donne de raisons qui selon lui justifient que les hommes se détournent du présent. Enfin des lignes 10 à la fin, il donne d’abord un argument de fait pour justifier sa thèse puis il énonce la deuxième partie de sa thèse selon laquelle cette tendance que nous avons à nous détourner du présent nous rend malheureux.
Vous remarquez que l’introduction de l’explication de texte n’a pas besoin d’être très longue, il suffit que les éléments essentiels y soient et elle sera très réussie.
On dit parfois du philosophe qu’il est un peu « perché » ou dans la lune. Il apparaît souvent comme cet intellectuel qui réfléchit trop et n’est pas en phase avec la vie quotidienne. Et pourtant, la philosophie traite le plus souvent de questions importantes pour chacun et c’est une erreur de penser qu’elle ne porte pas sur la vie bien au contraire. La philosophie nous permet de réfléchir sur des choses concrètes et des situations que nous rencontrons effectivement dans notre vie. Il est cependant nécessaire de mettre en évidence ce lien avec la vie en ne restant pas au niveau des arguments généraux mais en explicitant ce que l’on veut dire concrètement en prenant des exemples en philosophie. Ce passage par l’exemple est souvent nécessaire à la fois pour celui qui réfléchit qui est ainsi assuré de rester en prise avec le réel, mais également pour le lecteur qui peut ainsi mieux comprendre à quels cas particuliers l’argument général peut correspondre.
Usages de l’exemple
L’exemple peut être placé en tout début de dissertation, on parle alors d’une accroche. Pour plus de précision sur ce point, je vous renvoie à cet article sur l’accroche dans la dissertation de philosophie. Ensuite les exemples en philosophie sont bienvenus dans le développement pour illustrer des arguments généraux. Néanmoins attention, il ne faut pas que les exemples remplacent les arguments.
Bien distinguer argument et exemple
D’abord un petit rappel, car c’est un point très important et une erreur que font beaucoup d’étudiants. Argumenter consiste à justifier une thèse en utilisant des propositions générales. Pour plus de précision sur les différentes façons d’argumenter vous pouvez vous référer à cet article. Cela signifie que par exemple sur vous voulez justifier la thèse selon laquelle il ne nous est pas possible d’échapper au temps, alors vous pouvez argumenter en rappelant le caractère mortel des êtres humains qui sont nécessairement inscrits dans le temps et vieillissent. Si vous faites cela vous donnez un argument général. En revanche, si vous justifiez la thèse en disant que tel individu particulier vieillit et se rend alors compte qu’il ne peut échapper au temps, c’est un exemple et pas un argument.
Qu’est-ce qu’un bon exemple ?
Enfin, il est important de noter qu’il n’est pas intéressant de multiplier les exemples. Mieux vaut illustrer un argument avec un exemple bien choisi et bien exploité que d’énoncer rapidement et sans développer plusieurs exemples. Il faut absolument développer l’exemple et préciser très clairement en quoi il illustre l’argument et en quoi il permet de répondre au sujet. Il faut également qu’il illustre effectivement et le plus précisément possible l’idée que vous défendez. Par ailleurs, il est possible de prendre pour exemples des situations de la vie quotidienne, néanmoins des exemples qui témoignent de votre culture générale seront évidemment plus valorisés. N’hésitez pas à prendre des exemples littéraire sur les sujet qui traitent de la morale, de la liberté, du bonheur. Il est également intéressant de pouvoir mobiliser des exemples scientifiques ou artistiques si vous avez un sujet qui traite de la vérité ou de l’art.
Pour réussir son plan de dissertation en philosophie, il faut commencer par bien énoncer le problème du sujet dans l’introduction. Je vous renvoie sur ce point à cet article sur la problématique dans l’introduction. En effet, en montrant le problème du sujet, c’est-à-dire qu’il y a au moins deux réponses qui s’opposent sur ce sujet, vous avez déjà la première et la deuxième partie de votre plan. Par exemple, sur le sujet « le bonheur est-il un idéal inaccessible ? », vous pouvez d’abord défendre dans une première partie qu’effectivement le bonheur semble difficilement accessible. Puis dans une seconde partie, vous développerez une argumentation qui défendra au contraire que le bonheur est bien un idéal accessible. Vous commencerez alors un plan de dissertation que l’on nomme plan dialectique.
Un plan dialectique et non thématique
Le principe du plan dialectique est que votre devoir doit être organisé comme un débat ou un dialogue. Votre plan va alors prendre la forme suivante : thèse/antithèse/thèse. Il est aujourd’hui déconseillé de faire une synthèse en troisième partie, car cela entraîne très souvent des troisièmes parties peu intéressantes où l’étudiant finit sur un « peut-être que oui, peut-être que non ». Or, le but de la dissertation est tout de même d’arriver à une réponse argumentée relativement solide.
Par ailleurs, il faut vous assurer que chacune de vos parties réponde au sujet directement et éviter le plan thématique qui justement risque de ne pas répondre au sujet. Le pire consiste à découper le sujet selon les différentes notions du sujet et à les traiter séparément dans les parties. Par exemple, sur le sujet « un homme libre est-il nécessairement heureux ? », si vous faites : Première partie le bonheur, deuxième partie la liberté, troisième partie le bonheur et la liberté, alors vos deux premières parties sont hors sujet (ne répondent pas au sujet). Il est même possible que votre troisième partie soit également hors sujet si vous ne répondez pas clairement au sujet.
Comment réussir sa troisième partie ? (Niveau débutant)
Dans un premier temps, si vous débutez en philosophie, l’objectif est d’abord de faire une troisième partie sans trop vous répéter. Il y a alors deux stratégies pour bien finir son plan dialectique :
– soit vous n’avez pas d’avis particulier sur le sujet et ne voulez pas défendre une thèse en particulier, alors vous allez simplement vous demandez pour quelle réponse au sujet vous avez le plus d’arguments. Par exemple, si vous avez d’avantage d’arguments pour défendre que le bonheur est inaccessible alors vous ferez un plan en Non/oui/Non. Vous veillerez évidemment à ce que les arguments les plus forts soient dans la troisième partie car ce sont ceux qui ont résisté aux objections de la deuxième partie.
– soit vous voulez défendre une réponse en particulier, alors vous allez organiser votre plan de manière à finir en troisième partie par la réponse que vous voulez défendre. Ceci car dans un discours ou une argumentation, les éléments qui arrivent en dernier sont souvent les plus forts et ceux qui vont rester en mémoire. Dans ce cas, si vous voulez finir par la thèse selon laquelle le bonheur est bien un idéal accessible, alors vous allez faire un plan en Oui/Non/Oui.
Réussir sa troisième partie dans un plan dialectique (Niveau Confirmé)
Il y a plusieurs façons de faire une bonne troisième partie dans un plan dialectique. Le mieux est de faire en sorte que la troisième partie apporte réellement quelque chose et fasse progresser l’argumentation.
Une façon de faire encore facile consiste à s’appuyer sur un élément annexe du sujet comme l’adverbe. Par exemple, si le sujet est : « un homme libre est-il nécessairement heureux ? » alors vous pouvez vous appuyer sur le « nécessairement » pour montrer qu’un homme libre peut souvent être heureux mais pas nécessairement.
Néanmoins les deux formes de troisième partie les plus habiles sont les suivantes :
– Faire une troisième partie en s’appuyant sur une distinction conceptuelle. Qu’est-ce que c’est ? Vous savez, si vous avez lu l’article sur les définitions dans le développement de la dissertation, que dans votre dissertation, vous devez gagner en précision dans la définition des termes du sujet. Cela suppose de distinguer de plus en plus le terme du sujet des autres termes qui semblent d’abord proches mais n’ont cependant pas exactement le même sens. Par exemple, si vous avez le terme bonheur dans le sujet, les termes proches sont plaisir et joie. Ainsi, si le sujet est « le bonheur est-il un idéal inaccessible ? », vous pourriez faire une troisième partie qui défende que le bonheur entendu comme état de satisfaction durable et global est sans doute inaccessible, mais que ça n’est peut-être pas le cas de la joie entendue comme état de satisfaction plus éphémère et plus intense ressenti lorsque l’on réussit quelque chose qui a demandé des efforts.
– Faire une troisième partie en « dépassant » le sujet. Il n’est pas rare d’entendre que la troisième partie doit opérer un dépassement du sujet. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie, par exemple, que l’on va montrer qu’il y a peut-être une manière plus intéressante de poser le problème. Le risque néanmoins ici est de changer complètement le sujet et de faire un hors sujet. Faire une troisième partie de ce type demande donc une très bonne compréhension du sujet.
Comment faire pour éviter un hors sujet ?
D’abord, il faut être conscient que cette forme de troisième partie ne sera pas toujours possible ou ne conviendra pas toujours à la direction qu’a prise votre argumentation. Ne cherchez donc pas à faire ainsi à toute force. Souvent, une bonne manière de dépasser le sujet consiste à reposer le sujet non pas en terme de possibilité mais en terme de légitimité ou de valeur. Par exemple, si le sujet est « Peut-on échapper au temps ? », après avoir fait les deux premières parties en traitant de la possibilité ou non d’échapper au temps, vous pouvez en troisième partie, vous demandez si la question ne serait pas plutôt de savoir s’il est souhaitable de vouloir échapper au temps. Alors votre troisième partie défendra par exemple que même s’il était possible d’échapper au temps ce n’est peut-être pas souhaitable.
Bien argumenter est absolument essentiel pour réussir une dissertation de philosophie. C’est la troisième capacité qu’il faut développer, les deux premières étant la capacité de problématiser et de définir. Je vais ici vous présenter les principaux types d’arguments et les distinguer de ce que l’on appelle un exemple. Bien argumenter en philosophie, cela signifie développer un raisonnement (ensemble organisé d’arguments) dans le but de convaincre son interlocuteur de la validité de sa thèse. On peut pour ce faire utiliser différents types d’arguments. Vous pouvez également voir l’explication en VIDEO ici.
Argumenter en utilisant l’argument définition
D’abord, on peut utiliser l’argument que j’appelle l’argument définition. Il s’agit de partir d’une définition pour en déduire logiquement une thèse ou réponse au sujet. C’est un type d’argument que vous pouvez commencer à utiliser lors de la formulation de la problématique. J’explique cela dans cet article. Vous allez ainsi répondre au sujet en utilisant la définition ou un aspect de la définition d’un des termes du sujet. Par exemple, si vous avez le sujet « un homme libre est-il nécessairement heureux ? », vous pouvez partir de la définition de liberté comme libre arbitre et en déduire qu’un individu qui a le choix peut sans doute être plus heureux qu’un individu qui n’a pas le choix car il sera alors libre de choisir de faire plutôt ce qui, selon lui, le rendra heureux.
L’argument de fait ou d’expérience
Vous pouvez ensuite utiliser l’argument dit de fait ou d’expérience, cela consiste à justifier une thèse en vous appuyant sur une observation factuelle générale. Par exemple, dans le sujet le « le bonheur est-il un idéal inaccessible ? », il est possible de défendre que le bonheur ne semble pas inaccessible puisque dans les faits on observe que bien des gens sont heureux. Pour autant, ce type d’argument est à privilégier en début de réflexion car il ne s’agit pas d’un argument très élaboré et il sera facile de lui trouver des limites. En effet, même si de nombreuses personnes se disent heureuses, on pourra par exemple se demander ce qu’elles entendent par heureuse et s’il s’agit réellement du bonheur.
Argumenter en utilisant l’argument logique
C’est un des types d’argument les plus classiques, il consiste notamment à enchainer des propositions de manière la plus logique possible. Par exemple, si l’on prend à nouveau le sujet : « un homme libre est-il nécessairement heureux ? », il est possible de dire que d’une part un homme libre aura la capacité de faire des choix (libre arbitre), mais que dans le même temps il est un être aux facultés de compréhension et de réflexion limitées, donc même en étant libre il pourra faire les mauvais choix et être finalement malheureux. Vous voyez qu’il s’agit de tirer une conclusion des propositions précédentes.
L’argument d’autorité
Un argument d’autorité consiste à s’appuyer sur l’expertise reconnue d’une personne dans un domaine pour défendre un propos. Il est possible d’utiliser ce type d’argument en philosophie à condition de développer les arguments de l’expert. En effet, il n’est pas suffisant de dire « cet expert dit cela donc c’est vrai ». Il faut donner ses arguments. Dans votre dissertation vous allez y recourir quand vous développez la pensée d’un auteur.
Bien distinguer l’argument et l’exemple
Une erreur courante que l’on fait en philosophie consiste à confondre argument et exemple. Un argument est toujours général, il va justifier une thèse de manière générale alors qu’un exemple est un cas particulier. Par exemple, si vous aviez un sujet tel que « Les révolutions sont-elles toujours un facteur de libertés ? », une mauvaise façon d’argumenter serait de dire « la révolution française a finalement apporté davantage de libertés aux français donc on peut dire que les révolutions sont facteurs de libertés ». Vous voyez ici que la déduction est invalide car ça n’est pas parce qu’une révolution singulière a apporté des libertés que l’on peut en déduire que les révolutions en général sont facteurs de libertés. Pour que la réponse au sujet soit véritablement justifiée il faut que l’argument soit également général. Par exemple, vous pourriez utiliser un argument définition et défendre que dans la mesure où les révolutions sont des ruptures souvent brutales avec l’ordre politique établi (définition), alors elle produise par nature de l’instabilité, du désordre, ce qui rend les conséquences d’une révolution très incertaine. Or, si les conséquences sont incertaines, il n’est pas possible d’affirmer que les révolutions sont toujours facteur de libertés.
Ceci étant dit, les exemples sont très utiles et pertinents quand ils viennent par exemple après un argument général pour l’illustrer. Mais cette question fera l’objet d’un autre article.
J’ai d’abord traité de l’importance de définir en philosophie dans l’introduction de la dissertation. Mais il est également important de bien définir les termes dans le développement, notamment pour que votre argumentation progresse c’est-à-dire gagne en précision et en complexité en allant que vous progressez dans votre devoir. C’est un des critères qui fait une bonne copie.
D’une manière générale, il est important de définir les termes en philosophie car les notions dont vous allez traiter vont souvent avoir plusieurs sens possibles. En quel sens entendre liberté ou bonheur ? Cela n’est pas évident. Il va donc falloir définir précisément en quel sens vous prenez le terme à chaque moment de votre devoir afin de ne pas rester dans des généralités ou des opinions communes. Bien définir ce dont vous parlez va vous permettre de proposer une analyse du sujet et une argumentation précise.
Quand et comment définir les termes dans une dissertation de philosophie ?
Normalement vous avez déjà donné quelques définitions des termes du sujet dans l’introduction. Néanmoins, vous n’y avez sans doute pas encore donné tous les sens possibles et ça n’est pas souhaitable car cela risque d’alourdir beaucoup votre début de dissertation. Je vous renvoie à cet article qui montre que certaines notions peuvent avoir de nombreux sens. Alors comment bien définir dans le développement ? Il faut que cela fasse avancer votre argumentation.
Votre devoir doit progresser en partant des sens les plus communs ou que pourrait défendre facilement l’opinion commune. Par exemple, vous pouvez commencer un sujet sur la liberté en prenant liberté au sens où pourrait l’entendre l’opinion commune c’est-à-dire comme une capacité de faire absolument tout ce que l’on veut (liberté absolue). Évidemment il faut toujours que ces définitions soient intégrées dans votre argumentation et vous permettent de répondre au sujet. Ici encore il n’est pas utile de définir les termes si c’est pour finalement ne rien en faire. Les définitions doivent être au service de l’argumentation.
Exemple avec le sujet : « Être libre, est-ce faire ce que je désire ? »
Si vous traitez le sujet « Etre libre, est-ce faire ce que je désire ? » alors une première réponse assez commune pourra consister à dire qu’effectivement être libre c’est faire ce que l’on désire puisque l’on exerce alors sa capacité de faire tout ce que l’on désire (liberté absolue). Néanmoins, il ne faudra pas en rester à cette définition un peu simple de la liberté au risque que votre argumentation ne progresse pas et se répète. Vous pourriez ainsi dans une seconde partie envisager qu’être libre c’est être autonome c’est-à-dire être capable de se donner ses propres règles et donc capable de ne pas toujours céder à ses désirs. Alors être libre ce ne serait pas toujours faire ce que je désire. Ainsi envisager des définitions différentes et de plus en plus élaborées des termes est une très bonne façon de progresser dans votre devoir.
Définir en philosophie c’est aussi faire des distinctions conceptuelles
Par ailleurs, il est très intéressant et valorisée de préciser les notions centrales du sujet en les distinguant de ce qu’elles ne sont pas tout à fait. C’est ce que l’on appelle des distinctions conceptuelles. Il s’agit au cours de votre devoir, de montrer que le terme central du sujet semble proche d’un autre mais qu’en réalité il est possible de les distinguer et que cela permet de répondre plus précisément au sujet. Par exemple sur un sujet tel que « Le bonheur est-il un idéal inaccessible ? », il peut être intéressant de distinguer le bonheur au sens d’état de satisfaction durable et global, de l’idée de joie qui semble proche mais a en réalité un sens bien différent. La joie peut par exemple être définie comme un sentiment de satisfaction intense et éphémère ressenti après avoir réussi quelque chose qui a demandé des efforts. Il pourra alors être possible de répondre au sujet que le bonheur au sens strict n’est peut-être pas accessible mais que la joie si. Vous voyez au passage que distinguer les termes et préciser leurs sens vous permettra parfois de faire une troisième partie intéressante.
L’objectif de l’accroche en philosophie est d’introduire non seulement le sujet, mais également le problème que pose le sujet. Une mauvaise façon de commencer une introduction est sans doute de commencer par une liste de définitions des termes du sujet. Pour voir comment faire une accroche en Vidéo c’est Ici.
Une autre erreur courante consiste à faire une accroche qui introduit la notion du sujet en général mais pas le problème de ce sujet en particulier. Par exemple, si vous avez un sujet tel que « Le bonheur dépend-il de nous ? », si vous faites une accroche qui parle simplement du bonheur ou qui définit le bonheur sans répondre au sujet précisément alors vous n’introduisez pas vraiment ce sujet mais la notion de bonheur. Je vais donc vous expliquer comment améliorer votre accroche en philosophie.
Deux manières de faire une accroche en philosophie :
– Utiliser une citation : Il est déconseillé d’utiliser des auteurs dans l’introduction car l’introduction est plutôt le moment où vous devez définir les termes et montrer le problème du sujet de manière générale. Néanmoins, il y a une exception à cette règle, vous pouvez utiliser un auteur en accroche en le citant puis en expliquant la citation afin de montrer comment elle pourrait répondre au sujet.
– Utiliser un exemple : Une autre bonne manière de faire une accroche en philosophie consiste à prendre un exemple et à montrer en quoi il permet de donner une première réponse au sujet. Cet exemple peut être un exemple de la vie quotidienne mais évidement des exemples plus recherchés seront valorisés. Vous pouvez par exemple prendre des exemples littéraires si le sujet porte sur la liberté, la morale, le bonheur… ou des exemples plus politiques sur les sujets portant sur l’Etat ou la justice et le droit. Des exemples plus scientifiques seront valorisés si le sujet porte sur la Vérité ou sur les sciences.
Utiliser une citation pour l’accroche de la dissertation
Cette façon de faire est la plus difficile car il est assez rare surtout quand le programme est très varié d’avoir exactement la citation qui va coller au sujet. Cela implique d’avoir appris des citations par cœur et le risque va être de vouloir absolument utiliser une des citations connues même si elle ne correspond pas exactement au sujet. Il est donc préférable de vraiment s’assurer que votre citation peut être une réponse au sujet et si tel n’est pas le cas, envisagez plutôt d’utiliser un exemple. Commencer son devoir par une citation hors sujet est plutôt contreproductif.
Exemple d’accroche avec une citation sur le sujet « Le bonheur dépend-il de nous ? » : « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses ». Epictète,stoïcien né en 50 après J-C, défend ici que ce qui affecte les hommes et peut les rendre malheureux, ce ne sont finalement pas les événements eux-mêmes, mais la manière dont ils jugent ces événements. Ce faisant, il semble défendre que le bonheur est bien quelque chose qui dépend de nous. Mais peut-on réellement défendre que le bonheur est une pure question de perception ?
L’accroche permet ici de donner une première réponse au sujet et on introduit le problème en esquissant une objection pour finir.
Utiliser un exemple pour l’accroche de la dissertation
C’est une manière plus simple de procéder, car si vous n’avez pas d’exemple il est toujours possible d’en inventer un. Néanmoins, des exemples plus recherchés seront valorisés. L’essentiel est de prendre un exemple qui vous permet de donner une première réponse au sujet puis d’envisager une objection afin de montrer que le sujet va faire débat. En d’autres termes qu’il pose un problème qu’il vous faudra discuter pendant tout votre devoir.
Exemple d’accroche avec un exemple sur le sujet « La recherche du bonheur peut-elle être un devoir ? » : Dans la tragédie Le Cid de Corneille, le personnage principal Don Rodrigue est face à un dilemme : choisir entre son devoir de sauvegarder l’honneur de sa famille et le fait de poursuivre son bonheur. Il choisit finalement de faire son devoir en tuant le père de Chimène mais renonce alors à son bonheur. On voit alors dans cette histoire que rechercher le bonheur n’est pas un devoir et même qu’au contraire faire son devoir va être un obstacle à la recherche du bonheur. Pourtant, n’est-il pas possible de faire de la recherche du bonheur un devoir ?