Citation de Baruch Spinoza

Baruch Spinoza ne pense pas comme Platon que le désir est quelque chose qui nous éloigne de notre nature d’être humain rationnel. Au contraire, à ses yeux, l’homme est par nature un être de désir c’est-à-dire un être qui vise « à persévérer dans son être » ou encore qui cherche à croître constamment. Pour Spinoza, l’homme désire devenir plus fort, créer, s’améliorer, ceci est dans sa nature. Il affirme que c’est là son essence ou sa nature car alors l’homme ressent la joie.

Texte de Baruch Spinoza :

Toute chose s’efforce – autant qu’il est en son pouvoir – de persévérer dans son être. L’effort par lequel toute chose s’efforce de persévérer dans son être n’est rien d’autre que l’essence actuelle de cette chose. Cet effort, en tant qu’il a rapport à l’âme seule, s’appelle : Volonté. Mais lorsqu’il a rapport en même temps à l’Âme et au Corps, il se nomme : Appétit. L’appétit, par conséquence, n’est pas autre chose que l’essence même de l’homme, de la nature de laquelle les choses qui servent à sa propre conservation résultent nécessairement ; et par conséquent, ces mêmes choses, l’homme est déterminé à les accomplir. En outre, entre l’appétit et le désir il n’existe aucune différence, sauf que le désir s’applique, la plupart du temps, aux hommes lorsqu’ils ont conscience de leur appétit et, par suite, le désir peut être ainsi défini : « Le désir est un appétit dont on a conscience. » Il est donc constant, en vertu des théorèmes qui précèdent, que nous ne nous efforçons pas de faire une chose, que nous ne voulons pas une chose, que nous n’avons non plus l’appétit ni le désir de quelque chose parce que nous jugeons que cette chose est bonne ; mais qu’au contraire nous jugeons qu’une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle, que nous la voulons, que nous en avons l’appétit et le désir.
Spinoza, Éthique (1675).

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