Comment traiter les sujets ouverts ? (méthode de la dissertation)

Dans cet article, je vais vous expliquer comment problématiser et traiter les sujets ouverts. Mais d’abord : qu’est-ce qu’un sujet ouvert ? Un sujet ouvert c’est tout simplement un sujet auquel vous ne pouvez pas répondre par oui ou par non. Typiquement tous les sujets en « Pourquoi » et les sujets en « Qu’est-ce que » sont des sujets ouverts, vous ne pouvez pas y répondre par oui ou pas non.

Alors comment faire ? Je vais d’abord prendre les sujets en « Pourquoi » qui ont une petite particularité, puis nous verrons les sujets en « Qu’est-ce que ». Je prends un exemple avec le sujet : « Pourquoi travaillons-nous ? ».

Les deux sens des sujets en « Pourquoi »

Première chose : « Pourquoi » peut avoir deux sens possibles qu’il faut envisager car cela vous donne des idées de réponses. Cela peut signifier d’abord : « pour quelle cause, pour quelle raison ? ». Cela donnerait donc pour quelle raison travaillons nous ?

Mais le pourquoi peut également signifier : « dans quel but ». C’est alors comme si vous disiez Pour quoi, dans quel objectif ? Et là aussi cela peut avoir un sens intéressant : Dans quel but travaillons nous ?

Cette nuance va vous donner des idées. Il va être facile de répondre à la première question que ce qui nous pousse à travailler c’est la nécessité de vivre et de gagner de quoi satisfaire nos besoins. Et à la deuxième question, vous allez pouvoir répondre que néanmoins le but que nous visons quand nous travaillons peut aussi être une forme d’épanouissement personnel ou le sentiment d’être utile à la société.

Formuler la problématique des sujets ouverts

La difficulté avec les sujets ouverts c’est que les deux premiers moments de la problématique ne vous apparaissent pas facilement, il n’y a pas un oui et un non qui s’opposent pour faire un problème. Mais il faut trouver une opposition quand même ! C’est donc à vous de trouver deux réponses possibles au sujet qui vont s’opposer.

Ici, vous pourriez défendre que nous travaillons par nécessité et seulement par nécessité car le travail est quelque chose de pénible dont nous nous passerions bien. Mais vous pouvez également défendre que nous travaillons pour nous améliorer parce que travailler c’est aussi faire des efforts pour développer des compétences, des savoir-faire et que cela peut nous rendre meilleurs et plus heureux. Vous voyez qu’en faisant cela, vous pouvez formuler une problématique disant :

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A première vue, nous travaillons par nécessité et seulement par nécessité car le travail est une activité plutôt pénible grâce à laquelle nous satisfaisons nos besoins mais dont nous nous passerions bien. Mais, ne travaillons nous pas aussi et surtout parce que cela nous rend plus heureux ? En effet, le travail nous pousse à faire des efforts pour améliorer nos compétences, ainsi nous devenons meilleurs dans ce que nous faisons et cette progression nous procure de la satisfaction.

Vous voyez qu’ici j’ai donné deux réponses qui s’opposent à la question : « pourquoi travaillons-nous ? ». J’ai donc formulé une problématique. Pour le plan le même principe s’applique, il faut que vous fassiez un plan dialectique, donc faire des parties qui s’opposent.

Les sujets ouverts en « Qu’est-ce que ».

Quand vous avez un sujet en « qu’est-ce que », le même principe s’applique, il n’y a pas d’ambiguïté sur le sens de qu’est-ce que, on va vous demander d’élaborer une définition et ce sera évidemment sur une notion qui pose un problème, où il va y avoir un débat sur la définition.

Par exemple, vous pouvez avoir « Qu’est-ce qu’une vie heureuse ? »

Sur ce sujet, vous pouvez évidemment trouver des réponses et des conceptions de la vie heureuse qui vont s’opposer radicalement à commencer par la conception de la vie heureuse d’un hédonisme comme Calliclès qui défend que pour être heureux il faut multiplier plaisirs et désirs. Vous pouvez opposer cette conception à la conception de Socrate qui considère au contraire que la vie heureuse est une vie réglée qui limite désirs et plaisirs et où l’on se satisfait de ce que l’on possède déjà.

Le but est donc de montrer que la réponse ne va pas de soi, que cela pose un problème. Ensuite il faut faire un plan avec des réponses qui s’opposent. Par exemple, vous pourriez dire d’abord :

I) La vie heureuse est une vie de désirs et de plaisirs  (Calliclès – Rousseau)

II) Au contraire c’est une vie où l’on sait limiter les désirs car ceux-ci rendent plutôt malheureux  (Epicure – Platon – les stoïciens)

III) Une vie heureuse est plutôt une vie de progression et de création où l’on n’est pas heureux constamment mais où l’on a le sentiment de s’améliorer (Bergson – John Stuart Mill)

Évidemment, ça n’est qu’un exemple, vous pouvez faire un autre plan ! Mais il faut que vous proposiez une réponse différente dans chaque partie et que vos parties s’opposent. 

 J’espère que vous avez compris comment traiter les sujets ouverts. Si vous souhaitez d’autres conseils de méthode sur la dissertation, je vous conseille de consulter cette page et si vous préférez une méthode en vidéos c’est ici !

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